Dans chaque décision, il y a du bon et du moins bon. Dans la dernière que nous avons prise, celle d’écourter notre séjour sud-américain, un des dommages collatéraux est le Chili. Ce pays, offrant sûrement de superbes choses à voir, nous n’en verrons que San Pedro de Atacama et même pas ses alentours.
Nous avons environs 2 jours et demi sur place et il faut dire qu’après une telle aventure vécue au Sud de la Bolivie, notre envie était plutôt de chiller, ne rien faire quoi ! Donc, vendredi après-midi, nous restons à Rhino pour tous prendre une bonne douche bien méritée après notre disette de 9 jours afin de sauvegarder notre eau (seul un coup de lavette était toléré au Sud Lipez !!!). Puis ensuite, nous avons été remplir l’eau au centre culturel privé de l’association des Minas Escondidas. Nous nous sommes même vus invité à rester pour profiter de leur connexion internet, ce dont nous avions bien besoin afin de mettre le site à jour.
Et le soir, toujours dans un esprit de chill-out, nous nous permettons un restaurant. Et le mot « permis » est à prendre au sérieux car vous êtes ici dans le lieu le plus cher de tout le Chili. Mais en fouinant un peu, nous avons trouvé la Casa De La Piedra qui finalement nous a offert un très bon rapport qualité/prix.
La raison principale qui nous a fait venir jusqu’à San Pedro, au lieu de partir de suite sur l’Argentine, c’est l’observation des étoiles, une discipline réputée ici. Et bien pas de chance pour nous ! Nous avons, durant nos deux soirées ici, une couverture nuageuse éliminant sans scrupule ce plaisir à nos enfants, bien tristes d’ailleurs.
Samedi, c’est une matinée école qui nous occupe avant de partir nous promener encore dans ce joli petit village à l’ambiance décontractée et nous offrir une bonne glace que nous n’avions plus eu depuis longtemps. Il faut dire qu’en redescendant du Sud Lipez (entre 3900 et 5000m d’altitude) à San Pedro (2500m), nous avons gagné quelques degrés nous permettant de tomber les pulls et chaussures pour laisser place au short et aux tongs. Cela nous donne aussi envie de nous balader un peu et allons voir à peine à la sortie de San Pedro.
C’est ensuite, en fin d’après-midi que nous retrouvons nos amis Urs et Barbara à l’hostel où ils campent. Nous avions souhaité également y dormir mais les propriétaires (totalement hors réalité encore une fois et ne voyant que les $ du touriste) nous demandaient 45US$ par nuit pour un parking en poussière ! Bref, le parking municipal gratuit fait très bien l’affaire au final, car les prix des hôtels et camping sont identiques partout ici à San Pedro…
Ce samedi soir, nous retrouvons absolument tout le monde que nous avions croisé au salar et au sud Lipez, voir même voyagé avec, dans cet hotel justement. Il y a Erdem, Vincent, Marc et les autres suisses-allemands dont j’oublie honteusement le nom ! Nous discutons longuement avec toute cette équipe et partagerons spécialement de bons moments avec Urs et Barbara autour de bons vins rouges.
Ce le dimanche matin que nous vivrons notre meilleur moment ici à San Pedro, au musée de la météorite. C’est son propriétaire, M. Sanchez, qui nous recevra et nous guidera. Il faut savoir que ce monsieur est un chasseur de météorite de longue date. Il est un des plus grands (si ce n’est Le) chasseur de météorite du monde. Il possède en tous cas la plus grande collection privée dont une petite partie est exposée. La valeur de ce qu’il détient est estimée à 20 millions de dollars. Il faut dire qu’il a la chance d’être sur un terrain de jeu parfait pour sa passion. Le désert d’Atacama, le plus sec au monde, offre des conditions parfaite pour la conservation des météorites (pas de décomposition, pas d’oxydation) et la recherche de celles-ci (différence de teinte importante entre météorites et fond du désert). M. Sanchez a trouvé des météorites de toutes sortes qu’il a ensuite envoyé à la NASA pour analyse, ce qui lui a permis de dater et classifier chacune d’elle. Il y a les habituelles, les météorites à la base de la formation de notre système solaire, celles que l’on retrouve le plus souvent à la surface de notre terre. Il y a les plus spéciales, celles par exemple qui étaient partie du noyau d’une « planète » donc la densité est incroyablement haute et qui offre une vue sur ce que pourrait être le noyau de notre planète terre. Puis, enfin, il y a celle qui contient des organismes vivants, ceux qui seraient à l’origine de notre vie, celle que l’on a sur la planète terre. Que ce soit l‘une ou l’autre de ces pièces de météorites, elles ont chacune une histoire et la passion de M. Sanchez nous aura permis de les comprendre, même les enfants y auront pris du plaisir.
A la fin des explications, il est possible de toucher certaines pièces. Deux d’entre elles sont des roches extraterrestres formée de fer natif, totalement pur, sans l’oxydation que l’on trouve sur le fer de notre terre, avant son raffinage. Puis, la dernière météorite que l’on touche à une représentation bien spécial. Peu de personnes peuvent dire qu’elles ont touché la matière la plus vielle de tous l’univers. Et bien nous, oui ! En touchant cette météorite, nous touchons une matière vielle de 450’000 millions d’années…. Si ce n’est pas fou ça !
Pourtant, ce qu’il y a de plus fou, c’est de se dire que les enfants et Claire en possèdent un bout (ils en ont acheté un chacun) et que maintenant ils ont avec eux la matière la plus vielle que nous ne pourrons jamais toucher.
C’est sur cette note incroyable que se terminera notre très courte aventure chilienne et c’est après des au revoir à nos amis d’aventure que nous prendrons la route devant nous mener à notre 15ème pays, l’Argentine !