Toute cette histoire de Ferry Xpress dont le dernier voyage en Colombie se fait le 20 avril nous a amené à changer nos plans à maintes reprises. Nous avons quitté le Costa Rica un peu à contrecœur car sa faune et sa flore nous a vraiment plu ! Toutefois, nous voulions éviter de nos retrouver dans un rush en partant au dernier moment pour Panama City et ne faire que rouler pour traverser ce pays. Nous avons ainsi pris la décision de partir le samedi 12 avril pour le Panama, les nuages côté Costa Rica nous aidant à la prendre.
La douane Panaméenne est franchement bordélique, il faut traverser dans tous les sens pour trouver les offices dispersées entre des shops en tout genre, vendant de la nourriture à la TV en passant par les parfums et les microondes ! Mais s’il n’y avait pas eu une coupure de courant qui nous aura retardées de 45 min, nous aurions traversé en 1h30 à peine.
Une fois passés de l’autre côté, nous trouvons très rapidement que les locaux y sont accueillants. Sans GPS, car il a planté, mais une carte détaillée, nous avons régulièrement dû demander notre chemin dans les villages mal indiqués. Tous ont eu un mot sympathique à notre égard et nous ont répondus jovialement. Tout cela jusqu’à Ramala, moment où une personne m’entendant demander mon chemin s’approche de nous pour nous rendre attentif aux dangers de la route que l’on va emprunter. Il nous a dit que le brouillard dans les montagnes y serait épais et qu’à tout moment des trous sur la route apparaissait et qu’ils sont profonds. Il ne s’est pas trompé, ce fut une séance de conduite sportive et de slalom avec enchainement de portes serrées autour de trous profonds comme une baignoire à bébé ! Mais nous avons tout de même rejoint le Canyon de Gualaca le soir même.
C’est un lieu de nature avec un canyon praticable pour se baigner, un peu du style des gorges de l’Areuse, mais beaucoup moins long. L’avantage est que ce site est gratuit (seul le stationnement y est payant le week-end) et que même le dimanche, journée souvent peu supportable en Amérique centrale et du Sud, dû aux locaux qui boivent beaucoup en leur seul jour de congé, l’ambiance y est familiale et sympathique. Nous avons passé l’entière journée à nous baigner, sauter depuis les rochers et profiter de cet endroit vraiment super agréable, et les locaux aussi ont fait preuve de sympathie à la façon panaméenne, joviale et respectueuse
En partant le lundi de Gualaca, nous avions planifié de nous arrêter à Santa Clara. Nous l’avons fait mais sans être convaincu de l’endroit. Il était simplement tard à notre arrivée et ne voulions pas repartir ailleurs. La plage y est jolie mais sans spécificité et l’Océan ne se prête pas beaucoup à la baignade avec des courants forts. Nous avons tout de même passé du bon temps.
Puis, est arrivée Panama, la ville ! Une surprise fantastique pour nous et la maman de Claire.
Tout d’abord, il y a l’arrivée par le pont des Amériques, un symbole (au temps de sa construction) qui relie les continents d’Amériques du Nord et du Sud. Suite à la construction du canal, les villes de Colon et de Panama étaient coupées de la partie Ouest du pays. Ce n’est qu’en 1962 que cette connexion permanente a été créée. Auparavant, seul des barges permettaient de traverser. Lorsque nous sommes arrivés là, une sensation de joie incroyable nous a envahie à l’idée de l’emprunter et de passé au-dessus du seul canal reliant l’atlantique au pacifique !
Nous sommes venus à Panama City avec une réservation à l’hôtel Country Inns au bord du Canal. Nous voulions passer les derniers jours avec Belle-maman en étant confortablement installés pour visiter la ville et profiter d’une vue donnant sur une piscine, suivie du canal, les porte-conteneurs traversant le canal et le pont des Amériques !
Depuis l’hôtel, nous avons fait la visite de la ville, très intéressante, et des écluses de Miraflores. Nous avons commencé par passer devant le bâtiment de l’administration Panaméenne, une construction massive et fort jolie.
Nous sommes ensuite partis sur la colline Ancon, qui fut propriété des panaméens jusqu’en 1904, date à laquelle elle fut saisie par les USA pour la gestion du canal, jetant ainsi les indigènes hors de leurs terres, pourtant sacrées dans leur cœur. Ils retrouvèrent la possession de ce lieu en 2000, lors du départ des américains qui cédèrent leurs droits en 1999. Il faut dire que les américains, qui ont finis les travaux du canal entrepris par les français, se sont approprié les droits de gestion du canal et tous les territoires longeant celui-ci ainsi que certains quartiers de Panama City. Si les USA ont décrété que ce droit serait illimités dans le temps, les panaméens ont réussi à faire plier le gouvernement Carter en 1977 suite à une rebellions étudiante dont 26 d’entre eux furent tués par les forces américaines. Depuis 1999 et la reprise de la gestion du canal par les autorités locales, le Panama gagne 9 millions de dollars chaque jour. Ainsi, chaque enfant scolarisé reçoit un ordinateur en école supérieur, par exemple.
Passé cette incartade historique, revenons à Ancon. Depuis ce mont, il est possible de voir les docks du côté Pacifique du Panama, et les deux parties de la ville, la nouvelle et la vieille, dont cette dernière est entourée d’une ceinture routière des plus surprenantes.
De là, le Downtown est accessible en peu de temps et un courte visite au milieu des buildings nous a permis de prendre l’ampleur des immensités de ces constructions vues au loin.
En contraste de cette immensité faite de modernité, il y a la vieille Panama. Bien restaurée, car elle est une attraction touristique également, elle offre de belle ligne d’architecture coloniale et ses couleurs lui donne une touche de gaité.
Nous avons terminé les visites dans la ville de Panama par les écluses de Miraflores. Ce sont celles qui ont été le mieux adapté aux visiteurs avec un petit musée, plusieurs terrasses aux étages pour l’observation de bateau en passage dans les écluses et une boutique de souvenirs.
Nous y découvrons que ce sont les français qui ont eu l’idée de creuser ce canal. Malheureusement, l’expertise des ingénieurs ayant réalisé le canal de suez ne fut pas suffisante, leur idée de creuser un canal sans écluse étant impossible. De plus, la mort de 42’000 ouvriers indiens, jamaïcain et autres, dû à la malaria et la fièvre jaune, on contraint les français à abandonner le projet.
Ce sont les américains qui vinrent terminer l’ouvrage à coups d’explosions incessantes de dynamite, et eux ont éliminé la malaria par un moyen original. Ils ont aspergé toutes les surfaces d’eau avec de l’huile usagée de moteur, empêchant ainsi les moustiques d’aller pondre leurs œufs. Certainement une des premières aberrations écologique de la région…
Après le musée, nous avons observé le passage d’un bateau, un pétrolier. La sensation fut encore une fois spéciale, de se retrouver ici, sur un lieu aussi stratégique dans notre monde globalisé. Non pas que je le défende, mais les faits étant ce qu’ils sont, ce canal est une obligation commerciale et écologique, afin d’éviter un détour de plus de 22’000 miles nautiques. Les enfants sont restés subjugués à son passage.
Les quelques jours à Panama city ont été apprécié pleinement et l’heure de remonter sur Colon était arrivée, après avoir dit au revoir à la maman de Claire, repartie pour l’Europe après deux semaines agréables en sa compagnie. Il fallait prévoir le départ et avons voulu longer le canal, puisque Colon se trouve à l’autre entrée de celui-ci. Nous avons donc fait halte à l’écluse de Pedro Miguel, nous sommes installé sur le toit de Rhino pour observer le passage des bateaux, puis notre position nous a offert de nombreuses interpellations de locaux passants en voiture et klaxonnant, des saluts des marins présents sur le pont au passage de l’écluse, et même le mécanicien de locomotive nous a klaxonné en sortant la main pour nous saluer.
Puis, la dernière nuit en bivouacs au Panama s’est faite à la baie de Shelter, à sa Marina. Nous y avons rencontré un couple américain voyageant en voilier depuis 4ans. Ils nous ont fait une visite guidée et les enfants ont pu jouer avec leur perroquet vert fraichement adopté.
En repartant le matin suivant de la marina, nous allions repasser dans les écluses de Gatun. J’ai bien dit dedans. La particularité de l’accès à la baie de Shelter est celui-ci ; vous empruntez un pont pivotant, une seule voie étroite, passant à l’intérieur des écluses et exigeant qu’aucun bateau ne s’y trouve.
C’est pour cela que nous avons attendu près d’une heure pour pouvoir traverser lundi matin, mais nous ne nous sommes pas ennuyés. Nous avons observé le Norvegian Perl, un bateau de croisière gigantesque.
Puis un dernier petit cadeau pour quitter le continent d’Amérique Centrale ; un groupe de 4 Toucans à Carène à bec arc-en-ciel est passé par là, nos premiers de cette sorte.
Après cela, nous nous sommes rendus au port pour les démarches d’embarquement pour la Colombie. Une longue journée d’attente que je conterai bientôt dans un court article.