180° et une décision à prendre… du 11 au 14 avril 2017

Mais que ce passe-t-il dans ce voyage !? Je finissais mon article mardi soir alors qu’il était clair que nous allions nous rendre au Caprivi Strip, mais nous voici hésitant au moment du coucher et nous allons même revirer à 180° mercredi matin ! La faute à quoi ? bonne question… un enchainement d’informations, un vécu inattendu, des besoins changeant ou encore la fin du voyage qui approche sont autant de raisons qui nous font perdre la tête.

Il faut aussi dire que la coupure dans cette aventure a été un événement spécifique. Ce retour obligatoire de 4 mois en Suisse nous a totalement coupés dans nos plans africains et nous voilà maintenant entre-deux. Mais entre-deux quoi, me direz-vous ? Et bien entre-deux tout… nous souhaiterions tant continuer à voyager encore des mois entiers et ainsi pouvoir remonter l’Afrique, traverser l’Iran et rentrer avec notre Rhino jusqu’en Europe. Mais nous avons aussi une terrible envie d’être avec notre famille et nos amis. Nous sommes contents lorsque nous découvrons de nouvelles cultures, de nouveaux horizons, mais nous sentons petit à petit le désir de plus de stabilité. Nous voulions aller à la découverte du Zimbabwe, du Mozambique, mais pour le peu de temps qu’il nous reste, à quoi bon s’ennuyer à payer des sommes de fou pour les importations de véhicule, les visas et se faire arrêter 18 fois par jours dans des contrôles de police comme d’autres voyageurs nous l’ont signalé. Le jeu semble ne pas en valoir la chandelle pour si peu de temps. Arrrrgggh, quel sentiment si bizarre en ce moment. Et puis il y a la raison primaire de ce qui nous a fait choisir l’Afrique au lieu de l’Asie il y a maintenant deux ans de cela ; la faune africaine, les éléphants, les girafes, les rhinos (bien que nous en ayons un pour dormir), mais encore les lions, les guépards ou les léopards…

Depuis notre arrivée en Afrique, nous avons été des plus chanceux. Cela a commencé au Krüger alors que nous le visitons après qu’il ait subit 16 mois de totale sècheresse. Nous y voyons tous les animaux que nous voulions voir, mis à part le guépard, et nous avions même vu deux fois les Lycaons (Wild Dog) que des sud-africains rencontrés en camping nous avait dit n’avoir jamais eu la chance de voir en 19 ans de vacances dans le parc. Notre chance a continué dans tous les parcs animaliers que nous avons parcourus, nous en avons pris plein les yeux, notamment avec ces cinq guépards autour de notre maison dans le parc du Kgalagadi Transfrontier. Puis, l’apothéose lors de ces 8 jours de safari avec belle-maman au Zimbabwe. Alors même que les managers des lodges nous disaient qu’il ne serait pas facile de voir les animaux dû à la présence de ces hautes herbes dans le parc, nous avons tout vu, allant jusqu’à voir un groupe de hyène s’occuper d’un bufflon ou encore une troupe de lions au total de onze, sept lionceaux, trois femelles et un mâle juste à côté de notre véhicule.

Mais le prix à payer pour ces découvertes hallucinantes est de nombreuses… de très nombreuses heures d’inactivité physique dans un véhicule. Voilà encore un entre-deux, entre l’envie de continuer à voir cette vie sauvage et un léger ras-le-bol d’être, excusez du terme, le cul posé 10h par jour dans un véhicule s’une superficie de 15m2 si l’on compte les parois dans lesquelles nous ne pouvons pas entrer ! Et oui, quand arrive, gentiment, le besoin de vivre à nouveau dehors, d’avoir de l’espace, les parcs à safari deviennent inintéressants… arrrrgh, quelle frustration d’avoir un sentiment pareil !

Donc, voici une décision à prendre, une tournure à donner à deux mois de notre retour en Suisse. Il y a un tas d’option s’offrant à nous. Nous pourrions tirer jusqu’à la dernière minute, mettre Rhino sur un bateau à la mi-juin, mais cela impliquerait un retour chez nous par avion puis aller rechercher notre véhicule ensuite, donc pas de retour par la route pour nous, une grosse frustration. Il y a aussi un entre-deux, la possibilité d’envoyer Rhino juste avant, d’aller le récupérer au port de destination puis de rouler rapidement en Suisse. La troisième possibilité serait de mettre Rhino très rapidement sur le bateau, de partir durant les trois semaines de mer dans une destination quelconque, puis de retrouver notre maison mi-mai en Europe pour y faire un tour d’un mois, notamment chez les amis rencontrés sur la route, puis de faire son chemin de retour pas-à-pas vers la Suisse. Mais alors là, cette décision serait totalement folle, puisque nous écourterions notre séjour africain de façon totalement imprévue… Arrrgggh, c’est dur de se sentir à la fin d’un voyage pareil !

Peu importe le choix qui sera pris, ce sera le bon, d’une façon ou d’une autre, peu importe ce que nous vivrons ou ce que nous ne vivrons pas, peu importe que cela soit logique ou ne le soit pas. Pour l’instant, nous faisons à nouveau cap vers l’Afrique du Sud, le Caprivi Strip ne correspondant plus à ce que nous voulons. Et d’ailleurs, de ces trois options mentionnées ci-dessus, une d’entre-elle a reçu un enthousiasme unanime chez nos enfants, et nous avons toujours mis leur besoin avec les nôtres, en essayant de ne pas passer au-dessus. Donc, maintenant, il faut se décider pour un itinéraire final, et celui-ci passe déjà par Martin’s Drift, frontière Botswana-AfS, puis vers Joburg où se trouvent les ambassades si toutefois nous en avions besoin…

 

Du camping avec les animaux d’Afrique. Du 28 mars au 2 avril 2017

Le shopping fait à Nata, nous repartons pour trouver un bivouac proche d’un point d’eau afin d’y observer les éléphants venant s’y baigner. Sur la route déjà, nous voyons quelques jolis spécimens se nourrissant au bord de la route, puis d’autres jouant proche d’un point d’eau. En même temps, le panneau nous l’indiquait, risque d’éléphants sur la route !

Nous atteignons le bivouac qui se trouve tout de même bien fermé dans le bush, la vue n’est pas très dégagée, alors nous craignons un peu de sortir sans pouvoir appréhender la présence de vie sauvage à proximité. Comme il est déjà plus de 17h, nous décidons de rester là quand même et de ne sortir que devant Rhino, face au point d’eau. Nous ne verrons aucun éléphant avant le coucher du soleil. Juste avant que la nuit tombe, nous mettons notre plan anti-malaria (anti-insecte) en place. Nous fermons toutes les fenêtres et ne laissons que les deux lanterneaux équipés de moustiquaires ouverts avec la ventilation en marche. Soudain, une forte odeur d’éléphant entre dans Rhino, nous ouvrons les stores des fenêtres et allumons une lampe torche pour observer le point d’eau. Cela arrivera une deuxième fois encore sans que nous ne puissions observer d’animal. Et non, la végétation est trop dense actuellement et même un éléphant peut passer inaperçu. Car oui, il y avait bien un éléphant, ou deux même, qui sont passés à moins de 4m de notre maison. Nous le savons car au-dessus de nos traces de pneus, les éléphants ont posé leurs pattes.

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Le lieu étant trop fermé pour vivre à l’extérieur, nous repartons après l’école sans avoir pu voir d’animaux. Sur la piste rejoignant la route principale, les grands se mettent sur le toit pour voir le bush par-dessus. Mais là non plus, rien, du moins jusqu’à l’arrivée sur la route asphaltée où nous trouvons des éléphants proche du point d’eau où nous les avions déjà vu la veille.

Maintenant, devant nous, deux options se posent pour le prochain bivouac. Beaucoup de gens nous ont conseillé le camping d’Elephant Sands pour tous les éléphants venant s’abreuver sur leur point d’eau mais aussi pour la gentillesse du propriétaire. Et bien comme l’expérience des uns n’est pas celle des autres, mais aussi et certainement dû au récent changement de propriétaire, ce lieu n’est plus celui que l’on attend. Le nouveau gérant, souhaitant surement faire de l’argent plus qu’autre chose, a simplement construit des bungalow tout autour du point d’eau, l’encerclant et repoussant certainement le plus téméraire des éléphants. Et oui, l’avidité pousse parfois à construire de manière stupide. Donc nous continuons notre route et arrivons dans une clairière bien dégagée, un diamètre d’environ 400m sans arbre ni gros buisson, offrant une visibilité dégagée et rassurante pour bivouaquer tranquillement. Je pourrai même y faire mon fitness le lendemain, mais j’avoue qu’avec la vie sauvage du Botswana on n’est jamais trop rassuré ! Bon, au final, tout ce que l’on aura vu dans cette clairière c’est une mini antilope à l’autre bout du champ…

3 fitness

Nous sommes un peu en avance sur notre pseudo planning qui doit nous faire atteindre Kasane le 4 avril pour un transfert sur Victoria Falls où nous devons rejoindre la maman de Claire pour une semaine de vacances avec elle. Alors, comme nous avons repéré sur ioverlander une lodge avec piscine tenu par un autrichien d’origine pratiquant enfin des prix abordables pour les voyageurs au long cours comme nous le sommes, nous nous disons pourquoi pas y rester un peu. Et en effet, le lieu est super sympas, les propriétaires accueillant et le cadre est génial bien que perturbant pour les européens que nous sommes. Rien n’est clôturé, la lodge se trouve adjacent à plusieurs parcs, ils ont un étang pour que les animaux viennent y boire, et le propriétaire nous raconte qu’il n’est pas rare d’apercevoir les lions, hyènes, éléphants, girafes, zèbres et tout ce qui va avec la savane africaine dans son jardin. Mais pas de crainte, dit-il, si on respecte le fait de ne pas sortir la nuit, ou de ne pas avoir une attitude menaçante avec eux, ni les lions, ni les hyènes n’attaqueront les humains. Bon, et savoir qu’il y a ici un molosse de chien ayant déjà battus un lion il y a quelques mois de cela rassure un peu.

Nous, tout ce que nous verrons sera des zèbres et des élands venus boire au point d’eau. Il faut dire que tout est super vert, qu’il y a de l’eau partout et que les herbes sont si haute que même les éléphants passent inaperçus ! Malgré ce manque de visibilité, nous nous permettons quand même deux petites balades à pied, au risque et au péril de notre vie… hahaha ! Non, bien entendu, nous ne prendrions pas de risques inutiles. C’est que le propriétaire nous a expliqué qu’il n’y avait quasi aucune chance de se faire attaquer par un lion. En restant dans un rayon de 500m autour du lodge, la présence humaine est dominante.

Nous repartons d’ici en direction de Kasane. En chemin, nous faisons quelques sorties sur les pistes de sable pour voir si un bivouac pourrait nous convenir. Malheureusement, il y a deux constatations dérangeante pour nous ; la première c’est que la végétation est si dense qu’il n’existe quasi aucun endroit dégagé permettant de stationner avec un peu d’espace pour s’installer et la deuxième est que nous n’avons pas un petit véhicule et qu’il n’est pas 4×4. Alors ni l’un ni l’autre ne nous a réellement empêché de nous rendre quelque part. Mais cela rend la conduite peu confortable et stressante. Comme pour nous rendre à Lesoma en prenant la mauvaise route (on ne savait pas qu’il y en avait une autre meilleure). La route s’engage dans le bush et il est très clair que le sol est de type sable fin. Un moment, la route se penche et la marque de droite est bien plus creusée que celle de gauche, alors Rhino penche méchamment en plus d’avancer dans du sable mou. Heureusement le fond est plus ou moins dur. Ce passage terminé nous repérons à une cinquantaine de mètres un croisement dont la profondeur de sable mou est digne de ce que nous avons vu sur Fraser Island en Australie. Et là, heureusement que nous avons le blocage de différentiel au niveau de la propulsion. À fond de première, nous sommes secoués, on sent que l’on s’enfonce mais il y a toujours une roue qui nous pousse un peu plus en avant, et voilà nous avons passé cette portion compliquée.

Mais encore une fois, le lieu que nous atteignons ne correspond pas à ce que nous cherchons. Du coup, nous finissons par atteindre Kasane. Cette ville-frontière avec le Zimbabwe, la Namibie et la Zambie n’est guère très accueillante. Du coup, comme souvent dans ces endroits, le bivouac sauvage ne nous semble pas adapté. Alors, et comme nous ne rejoindrons la maman de Claire que dans 3 jours, c’est dans le Chobe Safari Lodge que nous resterons pour 2 nuits. Du coup, ce sera l’occasion de mettre à jour le blog, la page Facebook, de faire la lessive et de préparer Rhino pour le stationner durant une semaine. Et le premier coucher de soleil sur la Chobe River vaut le coup d’œil !

Nous passerons finalement les trois dernières nuits ici car lundi c’est à nouveau chez un médecin que nous devons aller. Jimmy à de la fièvre et à nouveau des points blancs dans la gorge, comme sa sœur il y a 10 jours il semble faire un retour d’angine… le médecin nous dit que ce n’est pas trop grave pour le moment et qu’il ne donnerait pas forcément des antibiotiques tout de suite, mais nous en donne à prendre avec puisque nous partons au Zimbabwe dans deux jours dans des endroits reculés.

Sinon, au Chobe Safari Lodge, nous vivrons 3 jours assez particuliers. On nous avait dit que dans la région de Kasane les animaux étaient rois, qu’ils se baladaient partout. Nous en avons eu la preuve ici, dans l’enceinte même du camping avec la présence de Mangoustes rayées, phacochères, singes, crocodiles du Nil (qui nous ont bien foutu le chtons !), mais encore un lézard monitor juste à côté de Rhino. A la piscine, Claire et les enfants ont même eu la visite d’un serpent de plus d’un mètre cinquante… Nous avons adoré ce passage reposant à Kasane et nous nous réjouissons déjà d’y revenir après le Zimbabwe.

Ah oui, j’oubliais ; nous avons fait la rencontre de Travor, Janet et Nathan. Ils sont d’Afrique du Sud et nous avons partagé un braai dimanche soir ainsi que le café du lundi matin. Pendant le braai, dans la discussion, Travor nous parle d’une rencontre qu’ils ont fait en 2013 à Pretoria, un vieux véhicule avec des jantes en bois, un couple avec ses 4 enfants en voyage depuis plus de 10 ans. Nous éclatons de rire et leur montrons des photos en leur demandant si c’est bien d’eaux que nous parlons. Et oui, cette rencontre qu’ils ont eu c’était avec des voyageurs qui sont actuellement chez les Six en Route en Espagne… quand on dit qu’une fois dans le cercle des voyageurs, on réalise qu’il n’est pas si grand ! Enfin, la rencontre avec Travor et sa famille fut super agréable et nous les reverrons peut-être à Johannesburg si nous y repassons en descendant.

Mais maintenant, pour le plaisir de tous, nous partons pour le village de Victoria Falls pour retrouver Belle-maman.

 

L’Okavango en avion et la route sous l’eau. Du 27 au 28 mars 2017

 

Lundi matin, nous arrivons au bout de notre temps au bord de l’Okavango. Mais avant de nous en aller, reste à faire le vol panoramique au-dessus de cette splendide verdure. C’est vers 8h15 que nous commençons l’embarquement dans un Cesena cinq places passagers.

Le vol doit durer une heure et nous emmener bien plus loin que ce que nous avons été en bateau. Le pilote nous dit que nous devrions apercevoir de grandes hordes d’animaux, et il ne se trompe pas. Nous volons durant une dizaine de minutes avant d’entrer dans la partie réserve naturelle du Delta. Mais déjà, les paysages sont magnifiques.

A peine commençons-nous à survoler la réserve que commence le show. Tout d’abord, nous passons une horde de zèbres dans un cadre splendide.

Très rapidement ensuite, nous pouvons observer notre premier éléphant solitaire, une horde d’une petite centaine de buffles, puis un second éléphant solitaire.

Un moment de vide suis ces rencontres, quand, au milieu de la plaine, nous voyons une girafe seule et un groupe d’une trentaine d’éléphants.

L’étendue du Delta de l’Okavango est impressionnante, des marais à perte de vue, des plaines inondées comme on les voit dans les reportages animaliers d’Afrique. Chaque cm2 de ce vert que l’on voit sur ces photos, hormis là où se trouvent les arbres, est en réalité de l’eau qui se trouve recouverte par ces roseaux et ces herbes hautes rendant l’évaporation beaucoup plus lente. Sérieusement, c’est d’une beauté exceptionnelle et prendre conscience de cette immensité est quand même quelque chose d’incroyable.

Puis, voici que recommence le spectacle d’animaux avec de nouveaux éléphants et des antilopes. Nous continuons également à en prendre plein les yeux par les paysages que nous passons. Toujours cette énorme étendue, ces canaux qui dessinent de courbes harmonieuses dans les herbes, puis ces petites lignes créées par les antilopes se déplaçant dans l’eau au milieu des herbes hautes.

Sur le chemin du retour, nous reverrons de grands groupes d’éléphants, des buffles, des girafes puis à nouveau de belles lignes dans le paysage. Et pour les dix minutes précédant l’atterrissage, c’est Jimmy le copilote qui prendra les commandes de l’avion.

Comme prévu, nous repartons de Maun en fin de matinée pour prendre la direction de Kasane. Dans 8 jours nous retrouverons la maman de Claire avec qui nous irons faire une semaine de safari au Zimbabwe sur un mode vacances en lodge. Mais avant cela, justement durant les 8 jours qui nous séparent de son arrivée, notre idée est de vivre dans cette nature incroyable du Botswana, celle qui vous met en contact avec les éléphants, les girafes ou encore les lions ou les léopards sans être protégé par une clôture. Tout le nord du Botswana est ainsi, la nature est propriétaire des lieux. Imaginez ce pays de deux fois la taille de la France avec à peine 2 millions d’habitants… forcément la nature à de la place pour dominer. La route doit tout d’abord nous mener jusqu’à Nata, et, entre-deux, ce sont quelques 300km de route où il faut garder les yeux ouvert. Au début, c’est pour ne pas finir au fond d’un des nids de dinosaure que les yeux doivent restés ouvert. Puis, dans la région du parc de Nxai Pan, c’est pour les animaux qu’ils s’ouvrent. En premier, c’est un éléphant qui traverse la route juste devant nous.

Peu de temps après, c’est une bande de girafes au nombre de 9 accompagnés par quelques zèbres qui nous égaillent la route. Heureusement qu’elles ont le coup si long, ainsi nous avons pu les voir dépasser des buissons. La meilleure position pour les observer est bien sur le toit de Rhino…

Avant d’arriver sur notre lieu de bivouac, nous croisons encore un groupe d’éléphants se nourrissant juste là, à quelques mètres de nous. Le bivouac, lui, se trouve proche de la porte d’entrée du parc Makgadikgadi. Nous décidons volontairement de dormir en sauvage pour espérer entrer en contact avec des animaux et vivre cette sensation de n’être protégé par rien face à la vie sauvage. C’est tout de même un sentiment très spécifique que de jouer avec son fils à l’extérieur tout en se demandant si un lion ne se trouverait pas trop loin de nous. En plus, le Botswana ayant subi des pluies inhabituelle il y a de cela quelques semaines, toute la surface du pays et rempli de ces herbes hautes et les arbres sont remplis de feuilles, il est donc quasi impossible de voir si un animal s’approche de nous ou non.

Le lendemain matin, le ranger du parc nous ayant déconseillé de rouler sur les routes sableuses, nous décidons de reprendre la route juste après l’école des loulous. Nous nous arrêtons pour manger à côté d’un superbe baobab africain, un immense plaisir pour nous puisque nous avions manqué ceux de Nxai Pan. L’arbre nous donne loisir à faire quelques photos sympathiques afin de comparer sa grandeur à celle de Rhino et nous.

Une trentaine de kilomètres à peine de là, nous atteignons cette portion de route inondée dont d’autres voyageurs nous avaient parlé. On nous avait indiqué une centaine de mètre de route sous l’eau, mais en arrivant nous voyons bien que la distance est bien plus importante que cela.

En discutant avec des locaux et notamment le chauffeur du camion-dépanneuse, qui transporte les petites voitures d’un côté à l’autre, nous apprenons que les trois camions que l’on voit à l’arrêt sont en fait des véhicules plantés, dont un est là depuis 6 jours. Nous avons deux options à choix : nous pouvons soit rouler nous-même en essayant de passer comme nous le pouvons, ou alors le camion-dépanneuse peut nous remorquer sur les 1.8 kilomètres que représente réellement cette portion inondée par 60 à 70cm d’eau. En discutant avec le chauffeur, je sens bien que si je reste planté au milieu, soit il ne nous aidera pas, soit il nous fera payer un prix de malade pour nous sortir de là. On le laisse donc partir avec le véhicule devant nous et préparons le crochet de remorquage pour Rhino en compagnie d’un gentil chien venu nous tenir compagnie, on craquerait presque pour le prendre avec…

Ça y est, Rhino est prêt, les deux grands montent sur le pont du camion pour prendre des photos et des vidéos de face, et nous commençons la traversée qui se déroulera sans encombre bien que lors de certains croisements nous passons bien proche d’autres véhicules.

Nous arrivons à l’autre bout sans dommage ni difficultés, le moteur ronronne et le grincement des suspensions n’est plus là. Et oui, on a fait un nettoyage complet du dessous de Rhino avec tout ça, pas mal non !?

Bon, maintenant avançons un peu histoire de faire un peu de shopping à Nata et de trouver un bivouac au milieu des animaux pour ce soir…