Une des premières questions qui survient lors de la préparation d’un pareil voyage c’est : Comment faire pour l’argent ?
Cette fameuse obsession pour des rectangles de papier et quelques ronds en métal ! Eh bien oui, aujourd’hui, c’est quand même avec cela qu’on se paie sa nourriture, son logement et, qui sait, des loisirs pour ceux qui le peuvent encore. Après, un tour du monde (TDM) peut se réaliser avec trois fois rien, comme ce faire en jet privé dans des hôtels de luxes à flamber un pactole juste pour le fun. Mais ce qui est claire, c’est qu’ils représentent 2 tours radicalement différents.
Pourtant, il existe peut-être un entre-deux qui permet de vivre son TDM sans l’anxiété de savoir si le repas de demain est assuré et qui permet tout de même de vivre au contact des locaux. Nous avons une grossière idée du montant global dont nous avons besoin (selon les diverses expériences que nous avons vues) mais seul le voyage nous dira si nous sommes dans le juste ou non. Par contre, pour réunir ce budget de vie (entre 15 et 25’000 Fr/année) nous avons eu 2 voies. La première, pas de miracle, c’est de vivre avec les moyens qui sont les siens afin de garder (ou de créer) les économies. Nous ne sommes pas spécialement dépensiers et avons ainsi pu garder de l’argent de côté pour ce projet. Une seconde voie nous donnera une belle autonomie. En effet, comme nous quittons tout, le fruit des différentes ventes nous financera environ une année de voyage. Les meubles, voitures, affaires diverses nous rapportera de quoi vivre notre première année sans taper dans les sous qui sont chaudement à la banque… (Et je ne dis pas qu’ils sont en sécurité. Ça on pouvait le dire avant 2008)
Sinon, ce à quoi l’on n’échappe pas, c’est les impôts. Nous avions réfléchis à 2 hypothèses.
- Laisser nos papiers en Suisse et régler nos impôts ici
- Retirer nos papiers de Suisse et annoncer un domicile une adresse bidon dans un pays (pas bidon car ils risqueraient de s’en apercevoir) quelconque sur notre route. Ce qui fait que nous ne payerions aucun impôt !
La première, en laissant tout ici, ne nous donne que peu d’avantages et nous oblige à payer :
- Les assurances maladies obligatoire (oubliez pas que nous sommes en Suisse) et pourtant elle ne nous couvrirait pas plus de 3 semaines d’affilée hors de l’Europe. = minimum 5’000.- par année
- Taxe communale de déchets = 500.-
- Redevance TV/Radio = 480.-
- Tous les contrats type téléphonie, non résiliable hors délai si pas de papiers certifiant la sortie du pays
- Etc. = D’après notre addition, toutes ces factures inutiles représentent environ 8 à 10’000.- par année
La seconde, nous évite de payer toutes ces taxes, nous permet de résilier tous les contrats sans exception et sans aucun frais pour non-respect des délais. Par contre, depuis quelques années, les communes ne laissent plus les gens partir sans les rendre attentifs à un point. Au retour dans notre Suisse, les autorités fiscales demanderont une attestation du paiement des contributions du pays duquel vous rentrez. Et là, c’est jackpot !!! Comme vous ne pouvez pas présenter ce document, le service des contributions vous imposera sur votre dernière déclaration d’impôts officielle avec le salaire que vous y aviez mentionné (taxation d’office). Et si, comme nous, vous n’aurez accumulé aucun revenu durant 3 ans, ce serait la claque.
Donc, la troisième, offre les avantages de chacun des deux premiers points. Il suffit de séparer le domicile fiscal du domicile civil. La jurisprudence du canton de Neuchâtel offre la possibilité d’obtenir un statut, certes officieux, de globetrotter. Pour cela, il faut annoncer une nouvelle adresse de contact (un de vos proches par ex) au service des contributions avec mention de votre date de départ. La confirmation du départ sera envoyée par la commune. Ensuite, un mois avant de quitter le territoire, vous allez demander le document attestant votre départ à la commune. Grace à celui-ci, vous pourrez annuler tous vos contrats.
Avec ce statut globetrotter, vous ne payerez plus que l’impôt sur la fortune, puisque vous n’aurez aucun revenu durant le voyage et serez tranquille à votre retour en Suisse tout en ayant pu éviter de payer des taxes dans le vide.
Bientôt, ce sera le statut de globetrotter envers notre AVS (assurance vieillesse) que nous devrons réaliser. Cela nous permettra de cotiser le minimum annuel et ainsi bénéficier quand même d’une rentre retraite pleine.