Ingapirca, Loja et le Pérou. Du 8 au 10 aout 2015

Nous partons de Baños avec 2 jours de retard sur notre programme prévu. Nous parlons de retard car nous souhaitons avancer un peu et retrouver mon papa à Lima, au Pérou, dans quelques semaines. Donc, nous décidons des ne pas nous rendre dans quelques petits village que nous souhaitions visiter autour de Ambato et Riobamaba, et prenons la route pour Alausi.

La route pour s’y rendre nous a offert quelques jolis points de vue. Nous aimons beaucoup la Sierra Equatorienne et ne regrettons à aucun instant s’y avoir passé autant de temps !

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Nous faisons un arrêt pour bivouaquer à Guamote, un village typique sans aucune attraction touristique. Sa place de village, devant une superbe église, offre un lieu tranquille pour passer la nuit.

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A Alausi, le dimanche matin, nous réalisons que nous arrivons le mauvais jour. C’est une ville très touristique et en plus les équatoriens sont en vacances. Les rues sont bondées et nous avons le pressentiment que notre activité du jour sera largement compromise. Nous avions dans l’idée de faire la Nariz del Diablo en train. C’est une attraction très connue pour son passage dans une petite vallée abrupte et sa route en serpentin. Mais notre crainte était fondée, les trois trains du jour sont pleins ! Pire encore, les prochains partent mardi, dans deux jours. Nous faisons alors l’impasse sur cette activité et continuons notre route.

Prochaine destination, Ingapirca, le plus grand site Inca connu en Equateur ! Nous arrivons vers 14h30 le même jour, et réalisons que les équatorien voyagent beaucoup dans leur pays. Le site est blindé de monde ! Tant pis, nous ferons l’école un dimanche, bivouaquerons sur place et visiterons le site demain, lundi !

3 blindé

Et nous sommes vraiment contents d’avoir attendu ce matin. Nous achetons les tickets à la première heure et faisons partis du premier groupe de visite (et oui, ici c’est avec un guide obligatoire et par groupe de 35 pers). Cela étant, nous avons la possibilité de voir le site vierge de touristes.

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Et quel plaisir de se retrouver à nouveau sur un site archéologique fort en histoire et en énergie. Nous avions ressentis un essoufflement en Amérique centrale après avoir fait plus de 15 sites mayas, mais sommes à nouveau preneur d’histoire et de culture. Cela fait 5 mois que nous n’avons pas visité tant de lieu culturelle (mis à part la Ciudad perdida et San Agustin) et avons rechargé les batteries !

Ce site a été habité dès 1100 Av. J-C par les Canaris et est devenu Inca en 1400 de notre ère. Détruit successivement par une guerre entre 2 frères Incas souhaitant régner sur la région, puis par l’invasion coloniale espagnole, et pour finir par l’utilisation des pierres originale pour la construction de maison (Hacienda) dans la région, il a été mis sous protection de l’état dans les années 60. Depuis, il a été rénové et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Une fois la visite du site d’Ingapirca terminée, nous nous en allons pour Cuenca. Il parait que c’est une superbe ville coloniale à l’architecture et aux couleurs joviales ! Ben on n’en saura rien… Nous sommes vraiment attirés par la nature et les villes nous fatiguent un peu. Nous avons tellement vus de ville coloniale que, Cuenca, nous avons décidé de la passer. Nous ne nous serons arrêtés que pour faire le plein de produits européens dans un SuperMaxi, avant de nous rendre au Pérou où il semble plus difficile de rencontrer du Gruyère, du Tilsiter, du Parmesan et autre farines complètes !

Ensuite, nous enchainons et continuons la route en direction de Saraguro, village dont la spécialité est la fabrication de bijoux en filigrane d’argent. Mais sortant de Cuenca à 15h30, nous n’avons pu rejoindre la destination et nous sommes arrêtés à La Paz pour dormir. La route de Cuenca à La Paz est juste somptueuse ! Les paysages andins typiques sont à couper le souffle et conduire devient difficile, tant la tête va de gauche à droite. Nous sommes entre 3200 et 3800m d’altitude.

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Arrivés à La Paz, nous trouvons un bivouac à l’arrière d’une station-service avec une superbe vue encore une fois.

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Et ici, patatra… Claire, qui avait bien résistée à la bactérie alimentaire qui avait mis le reste de la famille à terre (peut-être bien une salmonellose d’ailleurs) il y a quelques jours, se retrouve complétement mal fichue est sans aucune force. Nous passons alors le mardi 11 aout à ne rien faire. Heureusement que le bivouac contient les éléments de base à une journée sans activités un jour de maladie ; Wifi, Eau, Toilettes et petit shop, parfait !

La suite des événements s’enchainent très rapidement… A saraguro, Claire casse un objet de valeur dans Rhino et lui coupe toute envie d’aller visiter la fabrication de bijoux, nous continuons alors jusqu’à Loja. C’est une ville sympa et son parc récréatif est génial. Grand et rempli d’activités différentes pour les enfants, il réunit, également, une série de répliques de monuments internationaux.

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A la suite de notre nuit tranquille à côté des pompiers, nous roulons jusqu’à Macara, ville frontière avec le Pérou. Je dois dire qu’une chose me fatigue depuis quelques mois, les routes de montagnes. Oui, nous sommes suisses et devrions y être habitué, mais ce ne sont pas les mêmes normes de constructions. Ici, ça monte et ça descend comme en enfer (et croyez-moi, je n’aime pas du tout utiliser cette expression) ! Nos 5.5to sont parfois un handicap de ce point de vue-là, mais pas pour la montée… au vues du moteur que l’on a, on pourrait rajouter quelques centaines de kilo sans soucis. Par contre, les freins souffrent à la descente tant elles sont abruptes et que les virages ne laissent pas 5 minutes de répit ! Je dois régulièrement passer en deuxième vitesse, voir même la première, pour ne pas surchauffer les plaquettes. Toutefois, cela fait partis du jeu et cela en vaut la chandelle, puisque les paysages sont somptueux !

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Voilà, nous sommes à Macara, dernière étape équatorienne, et la gorge se noue un peu. Nous sommes très heureux de continuer notre route mais triste également de quitter un pays merveilleusement accueillant et habité par des gens si agréables.

Merci à l’Equateur pour cette expérience incroyable et au plaisir de te revoir, car comme pour la Colombie, nous avons beaucoup de choses à voir encore et c’est avec joie que nous y reviendrons.

Baños et la route des cascades. Du 4 au 7 aout 2015

Nous quittons la communauté de Guachala pour nous rendre à Baños. Ici, plusieurs choses sont connues comme attractions touristiques. La première, ce sont les bains thermaux aux eaux volcaniques. Nous testons celles de El Salado, mais sans en être bien convaincu. Pourtant, ces bains sont annoncés comme étant les plus récemment rénovés ! Peu importe, c’est une expérience réchauffante !

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La seconde attraction est la route des cascades. La région de Baños est rincée par de nombreuses pluies, donnant de nombreux torrents, rivières et cascades. La première, celle de la vierge, se trouve à Baños même.

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La deuxième, Chamana, est plus intéressante. Faite de plusieurs étages, sont débit est plus important, donnant un son plus sourd à sa chute.

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Puis, en trois, nous nous arrêtons devant celles d’Agoyan. Assez éloignées, ces deux chutes côte-à-côte restent impressionnantes par leur débit. Situées juste après le barrage, la quantité d’eau passante est bien évidemment fonction de l’ouverture des vannes de celui-ci.

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Sur la route, nous voyons également une cascade éloignée dont le nom m’échappe. Pourtant, elle est très jolie !

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Nous terminons « notre » route des cascades (car il y en a bien plus que 5) par le Pailón Del Diablo, certainement la plus fameuse de la région, et pour cause ! Pailón Del Diablo se rejoint par 1km de marche en pente relativement forte. Mais la manquer serait vraiment dommage. Il en coûte, une fois de plus, de sortir son porte-monnaie et de dépenser quelques dollars (1.5$/adulte). Toutefois, les travaux d’aménagement réalisés expliquent ce paiement, et c’est une des rares fois où je sens que mon argent n’est pas que profit à celui qui fait payer son bout de nature. Bref, Pailón Del Diablo c’est tout en puissance (attention à la saison sèche, le débit devient moins impressionnant) !

Tout d’abord, équipez-vous de bons habits de pluie, car même ainsi vous rentrerez totalement détrempés, mais sans avoir froid… Il est quasi impossible de s’approcher de la chute sans être giclés, même à l’étage 1 où le sentier arrive, tant la réception de la cascade est encaissée et rejette de puissantes quantités d’eau. A l’étage inférieur, 0, c’est même fraichement impressionnant ! Les vagues d’eau vous revenant contre après avoir ricoché sur le fond vous empêche de respirer. Autant dire que prendre une photo relève de l’impossible !

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Arrivés à l’étage 2, après avoir quasi rampé sous les roches durant une vingtaine de mètres, c’est de là que la puissance de la cascade se ressent le mieux sans être trop giclé. Elle permet de mieux prendre la famille en photo.

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Puis, le dernier, l’étage 3 vous emmène à l’arrière de la chute, à sa naissance. Le débit fait peur, osons le mot ! Une telle puissance passant à peine à 30cm de soi, sachant que la moindre chose entant en contact avec cette masse en mouvement serait simplement emporté ; le cœur s’emballe un peu ! Mais qu’importe, être là est juste une sensation folle et inhabituelle !

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Nous terminons la journée par une rencontre des plus agréables. Sebastian et Andrea, voyageant en famille avec 2 garçons, qui auront fait le bonheur de Jimmy, sont d’Uruguay. Ils ont débuté en Floride et descendent sur 1 ans, donc bien plus rapide que nous. Merci à eux pour se partage et leur repas Muy Rico préparé dans leur immense camping-car américain !

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Jeudi, nous commençons notre première journée de devoirs, première série de travaux à rendre pour l’école à distance ! Le travail est franchement rude, voir insolemment académique pour des enfants de cette âge ! Franchement, beaucoup d’amis français nous parlent du décrochage scolaire des enfants français et je peux comprendre. Pour Jimmy, les textes mis en lecture sont écrit en partie en vieux français, du moins dans des tournures de phrases que nous n’utilisons plus de nos jours. Moi-même, pourtant fait d’un vocabulaire relativement correct est pourvu d’un sens de l’écriture pas trop mauvais, je ne comprends parfois pas les textes de CM2 ! Et que dire de Soraya ? Elle, ses textes sont à peine plus facile de compréhension, mais alors, les questions posées pour les exercices de vérification de compréhension sont, pour reprendre un terme de notre ami parisien Jil, une véritable masturbation de l’esprit !

Peu importe, nous avons choisi ce système, nous irons au bout et essayerons d’apporter toute notre connaissance à l’apprentissage de nos enfants. S’il y a quelques éléments que nous n’aimons pas dans ces cours, comme celui mentionné, il y a un super avantage, celui d’avoir des échéances et des contrôles de connaissance.

Nous passons quasi l’entier de la journée sur ce travail, nous accordant une pause de 2 heures pour nous rendre au « Vuelo Del Condor ». Le vol du condor est une balançoire gigantesque dont le départ est donné sur une plateforme se dérobant sous vos pieds pour qu’ensuite vous voliez au-dessus du vide du canyon, à quelques centaines de mètres du fond de la vallée. La sensation est absolument fantastique ! Jimmy a longuement hésité avant de vouloir le faire une deuxième fois tant la première lui a plu. Soraya, elle, était malade. Ce fut la première d’une longue série, de crampe d’estomac généralisée !

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Les 48h suivantes, nous les passons au café aleman à la chute de Chamana, plutôt malade comme des chiens en ce qui concerne les enfants et avec de mauvaises crampes pour moi. Claire s’en sort assez bien, elle ! Nous ne faisons pas grand-chose et larvons quelques peu.

Samedi matin, nous décidons d’aller voir un médecin car Amélie à de nombreux pustules sur le corps, mais cela n’est pas nouveau, c’est juste que ça commençait à durer un peu. Diagnostique : Varicelle pour notre puce ! Nous avons, donc, tout en même temps. Ça, les crampes, les rejets, voici notre première vrai situation de maladie de ce voyage, et en famille ! Nous partirons ce samedi 8 aout et abandonnerons certaines visites que nous avions prévues…

Ils ont de l’eau, en suffisance ! Du 1er au 4 aout 2015

Nous revoici dans la communauté à Guachala, environ un mois après l’avoir quitté et lancer la phase 1 du projet (voir article HAPPY). Nous étions partis en ayant remplacé environ 100m de tubes posant problème à l’approvisionnement en eau potable. Le but, dans ce mois qui devait séparer notre départ et notre retour, était de terminer d’enterrer le tube de la phase 1 et démarrer la phase 2 du projet. Celle-ci consistait à créer une deuxième ligne d’approvisionnement depuis une seconde source.

Lorsque nous arrivons, samedi, nous sommes satisfaits en tous points de l’avancée des travaux. Non seulement la phase 1 est terminée, mais la phase 2 est bien avancée. 2 difficultés sont présentes sur le tracé de cette canalisation. En premier, ils ont dû passer un petit vallon en tirant un câble d’acier de part et d’autre. Ce bout était déjà fait à notre arrivée !

Il leur manque, samedi matin, pour terminer les travaux, la pose de 300m de tubes. C’est là qu’intervenait la deuxième difficulté. Ces 300m passent par la route en grave bien compactée, à se demandé si ce n’est pas stabilisé à la chaux tant le tout était dur comme du béton. La communauté avait pris (sans que nous le sachions) la décision de faire venir une pelleteuse, qu’ils payeront eux-mêmes. Donc, dans l’après-midi du samedi, nous observons Théophile et la communauté travailler comme des forces-nées ! En 3h environ, le trou est fait, le tube posé et le tout refermé.

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Et quelle joie quand tout est raccordé, que l’eau arrive dans la dernière maison, celle de Laura et Théophile, eux qui sont les premiers touchés lorsqu’un problème d’approvisionnement intervient ! Et pour nous, quel bonheur de les voir si heureux jouant avec l’eau qui sort comme un cadeau pour eux !

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La dernière étape sera l’installation d’une citerne de 2500lt. Le projet était devisé à 1000$ sans la prise en compte de cette dernière. Mais suite aux dons qui sont arrivés chez HAPPY, la présidente et nous-même avons décidé d’emmener le projet jusqu’au bout et d’acheter le dernier élément des travaux, cette citerne ! L’installation se fera dans une dizaine de jour et apportera une pression et un débit suffisant.

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La communauté remercie l’ensemble des personnes qui ont participé à la réalisation de cette action et nous vous le disons clairement, les remerciements sont arrivés en nombre ! Les larmes aux yeux de Laura, Esther, Théophile ou encore Valentin sont la preuve de l’attachement qu’ils avaient à ce projet, qu’ils planifiaient depuis 2 ans mais dont le financement manquait !

Et si la première partie de cet article concerne purement le projet HAPPY, il me faut maintenant partager l’aspect humain de cette aide. Durant les 10 jours que nous aurons passés ici, en tout, des liens et de véritable échange se sont mis en place. Nous-même avons pu apprendre beaucoup de leur culture et leur mode fonctionnement discret. Ils le sont tant que parfois ne pouvions vraiment apprécier la valeur qu’ils apportaient à cette aide. Seul de petits gestes, de courte parole nous montraient à quel point cet approvisionnement en eau était important pour eux. Nous ne saurions dire si c’est par soucis de ne pas quémander ou par timidité que cela s’est ressenti ainsi. Ce n’est qu’à la veille du départ, lorsque nous avons reçu des dizaines de bénédictions et de petits présents de la communauté que nous avons vraiment pris conscience de l’énorme importance qu’il donnait à tout cela. Nous avons, aussi, pu voir le fonctionnement de cette communauté un peu plus en profondeur. Ils ont tous un immense respect les uns pour les autres. Un exemple est le fait que ceux-ci se vouvoient encore et toujours après tant d’années passées ensemble. Pour les hommes, un « Don » est disposé devant le prénom, ainsi qu’un « señora » le sera devant le prénom d’une dame. Et cela est réellement une marque de respect. Ainsi, après ces 10 jours à se côtoyer, Claire et moi sommes passés de Clara et Miguel à Señora Clara et Don Miguel !

En plus de cette apprentissage sur les façons de vivre, nous avons été convié à déguster un repas traditionnel mais peu habituel chez eux, car très onéreux. Nous avons tout d’abord eu la traditionnelle soupe de légumes et poulet, comme entrée, avant de recevoir du lapin et du cochon d’inde. Oui, oui, vous avez bien entendu, du cochon d’inde. Ici, ce n’est pas un animal de compagnie, mais une viande de luxe ! Et pour être franc, elle est bonne !

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Le lendemain, ce nous qui leur préparons un repas, juste avant que nous nous en allions, des pizzas. Au thon, aux légumes, au jambon, tant de saveur qu’eux ne connaissaient pas vraiment, et surtout avec une vrai pâte à pizza !

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Mardi matin arrive le temps pour nous de continuer. Les au revoir ne sont pas faciles, les larmes coulent généreusement. Nous sommes gratifiés de nombreuses bénédictions et de chaleureuses accolades. Nous remercions les Vicundo pour leur hospitalité et leur dévouement à la réalisation de leur projet, qui donne un plaisir à fournir de l’aide…

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