Zeebrugge, on récupère notre maison. Du 21 au 23 mai 2017

Nous quittons Bruxelles dimanche après-midi à bord de la voiture de Nico et Catherine en direction de Zeebrugge. Nico nous a trouvé un appartement bien situé pour nos deux à trois jour où nous devrons rester dans la ville portuaire en attendant de récupérer Rhino. Et nous sommes bien gâtés. L’appartement est génial, bien situé et la vue est plutôt chouette. Ce sera idéal pour attendre de reprendre la route. En arrivant sur place, nous déposons Claire et les enfants avec tous nos bagages, puis Nico et moi repartons avec la voiture à la recherche des bâtiments administratifs pour la collection demain. Mais nous ne trouvons rien, le port de Zeebrugge est grand. Alors nous partons en direction du quai où j’ai vu le Grand Vega accoster, le 502, et nous espérons y trouver des informations. C’est Bingo, le garde nous indique numéro de téléphone et e-mail pour demain, je pourrais savoir comment faire. Par contre, la mauvaise surprise c’est les distances. Aucun bus ne se rend vers les quais et depuis l’arrêt de tram le plus proche il y a quand même 7km… bon, restra plus qu’à marcher et faire du stop !

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C’est donc lundi matin que débute le processus de récupération avec toutes les difficultés inhérentes. Tout d’abord, comme je l’avais imaginé, l’accès à la porte du port est compliqué… marche, tram, marche, marche, marche et enfin un camionneur qui se rend à la même porte qui accepte de m’y conduire.

Arrivé à la porte, je me rends dans les bureaux pour obtenir l’information sur le procédé à suivre. Je me fais recevoir comme du poisson pourri car je n’ai pas le « release paper »… oui mais c’est quoi. Et con comme peuvent être parfois les employés qui ne veulent faire aucun effort alors que leur travail est pourtant au contact de la clientèle, c’est un camionneur qui prend le temps de m’expliquer ce qu’il me faut. Alors, l’employé me demande d’attendre un coup de fil de son collègue qui se trouve à l’office principale. Ce n’est que une heure trente plus tard qu’au troisième appel il me demande de venir à son office par mes propres moyens… et c’est encore cinq kilomètres à marcher.

Heureusement, après deux kilomètres peut-être, je rejoins une petite route utilisée par les ouvriers du port et l’un d’entre eux m’emmène au bâtiment principal. C’est là que vont commencer quatre heures d’attente longues et énervantes. Un des employés me reproche de ne pas avoir encore fait les démarches douanières. Je lui rappelle que j’ai appelé leurs bureaux ce matin pour obtenir éclaircissement sur la procédure et que personne n’a daigné me répondre avec précision. Je lui dis, aussi, que s’il avait des problèmes avec ça et bien qu’il pouvait prendre le temps qu’il voulait mais que je resterais tranquillement dans leur réception jusqu’à que notre Rhino soit entre mes mains. Un peu plus tard, c’est une employée qui va s’occuper des démarches douanières qui me demande le carnet de passage en douane. Je ne comprends pas pourquoi et lui demande de bien vérifier qu’elle en ait besoin car cela me semble louche. Prétextant je ne sais quels arguments, elle me soutient que oui et par à l’office douanière avec. Par acquis de conscience, je téléphone au TCS (automobile club de Suisse, émettrice du document) et celle-ci me supplie de faire le nécessaire pour que mon CPD ne soit pas tamponné en Belgique, car il serait ainsi temporairement importé en Union Européenne (et oui, la Suisse n’y est pas) mais comme nous faisons partis de l’espace de libre échange, aucune douane de l’U.E n’accepterait de tamponner la sortie de l’U.E en rentrant en Suisse. Donc pour récupérer la caution bien élevée qui doit être déposée pour un CPD, cela devient la croix et la bannière. Bon, je crois que j’ai été clair avec le manager après cette appel ; il est exclu que cette dame revienne avec un document tamponné. Il me reprochait de ne pas avoir fait les choses en ordre pour récupérer Rhino alors que ce n’est pas mon métier, je lui rappelle qui, pour lui, c’est le sien et qu’il devrait savoir cela !

Le processus douanier terminé et l’accord du service de sortir le véhicule délivré, vingt minutes plus tard je sors du port en processions de notre maison roulante !

4 rhino port

Maintenant que nous avons Rhino, il nous faut encore le préparer pour la route. Il faut remettre les barres de toit, la galerie et le panier, enlever les planches des fenêtres et remettre les moustiquaires, ranger nos habits et les sac-à-dos. Je suis revenu du port trop tard pour réussir à faire cela aujourd’hui encore. Mais en s’y mettant tous, les enfants et Claire ont travaillé fort pour tout avance vite et c’est mardi matin que nous terminons.

5 travaux rhino

Quel plaisir de reprendre la route avec notre Rhino, en plus sur des asphaltes de qualité, sans trous et sans crispation dans la conduite en redoutant toujours de casser quelque chose. En plus, la campagne est belle ici, les paysages sont verts, les maisons très belles. Nous commençons nos visites Européennes avec Rhino à Damme. Au bord de canaux et bien paisiblement située, Damme nous donne beaucoup de plaisir aux yeux, de la propreté, des constructions soignée, une architecture de caractère. La balade n’est pas longue mais très agréable.

C’est que nous avons un planning chargé avec ce retour. Nous voulons voir du monde, et encore voir du monde. Alors, un rendez-vous étant déjà programmé demain, nous avançons rapidement pour visiter encore Bruges avant de rouler en direction de la France. Un malheureux constat que nous devons faire en arrivant dans cette ville est la perte de liberté que nous avions en camping-car partout dans le monde. On le voit ici, sans que ce soit trop fort encore, mais déjà les limitations de hauteur (portiques), les limitations aux 3.5to sans pour autant qu’il y ait un pont, les interdictions aux camping-cars ou encore l’obligation de stationner loin, très loin des sites intéressants. Bon, il est vrai qu’en voyant la quantité énormissime de véhicules d’habitation se baladant sur les routes, certaines lois deviennent certainement obligatoire à cause des abus de certains utilisateurs peu regardant, et nous en verrons quelques-uns lors de notre courte route en Europe.

Bref, passons à la visite de Bruges. Nous la réalisons sans carte, ni informations aucune. Nous savons que la vieille ville est belle, mais ne savons pas quoi visiter. Alors nous nous engageons simplement dans la partie ancienne et déambulons. Alors oui, Bruges c’est splendide ! Les canaux, les barques naviguant pour les visites touristiques, les bâtiments magnifiques dont ceux de la place centrale, mais encore les petites boutiques et l’ambiance joyeuse dans les rues. Nous adorons ce lieu est sommes surpris par cette architecture. Jamais nous n’avions imaginé la Belgique si belle. En fait, nous ne connaissions simplement pas ce pays. Alors, maintenant, on ne va pas dire qu’on le connait, mais on pourra au moins dire qu’il y a de belles choses à voir.

Mais il est déjà temps de mettre cap vers le Sud, direction la France, et, avant de passer la douane, nous avons l’occasion de réaliser notre premier bivouac « sauvage » au milieu des champs.

BIVOUAC

On arrive en Europe ! Du 20 au 22 mai 2017

A l’embarquement à Kuala Lumpur il ne nous reste plus que 20h avant de remettre les pieds sur sol européen pour un retour définitif qui approche. Nous volons avec une escale à Dubaï puis atterrissons dans l’après-midi de ce samedi 20 mai à Bruxelles. Nous arrivons en Belgique afin de récupérer Rhino à Zeebrugge, mais ce ne sera pas avant lundi. Alors Nico et Catherine, que nous avions juste croisés au Guatemala, puis connus un peu plus au Costa Rica avant de traverser avec eux du Panama en Colombie, ont proposé de nous recevoir dans leur maison en périphérie de Bruxelles pour nous faciliter notre arrivée en Europe.

A peine l’atterrissage passé, nous nous présentons à la douane de l’U.E et prenons conscience une première fois de ce qui est en train de se passer. Trois ans, trois années d’un projet fou qui touche à sa fin. Nous passons la douane et nous retrouvons un peu penaud, tout le monde parle français, quelques-uns flamands, mais le plus surprenant, et nous plongeant dans la réalité d’un retour en Europe, est bien la présence de militaires armés patrouillant dans l’aéroport de Bruxelles. Il y a un an et demi à peine une véritable tragédie se vivait ici.

Nous avons maintenant un objectif, rejoindre la région de Anderlecht où nous devons retrouver Nico, Catherine et leurs deux enfants qui ne seront de retour que vers 18h. Nous commençons notre parcours par bus devant nous amener au quartier européen, et durant le trajet nous sommes en pleine découverte de Bruxelles, du moins autant que nous le pouvons puisque nous avons 2 heures de sommeil sur les 36 dernières heures et que la lutte pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée est rude.

C’est environ 1 heure 15 de trajet que nous réalisons, encore en métro puis en tram, pour atteindre le « Parc des Etangs » où nous devrons retrouver nos hôtes. Nous avons environ deux heures d’avance et profitons du carrefour juste en face pour acheter un piquenique comme nous en avons eu bien peu durant ce voyage ; du pain, du vrai, et du fromage excellent… un pur bonheur. Mais après cela, le ventre un peu rempli, les yeux se gardent difficilement ouverts. Claire et Soraya ne résistent pas et s’endorment comme des SDF dans le square. Je reste éveillé pour ne pas prendre de risque au niveau des bagages et aussi pour communiquer avec Catherine.

Nico arrive avec Alexis en avance pour nous amener chez lui. Quel plaisir de revoir nos premiers amis de voyage dans ce retour en Europe. Nous arrivons dans leur maison et sommes accueillis par Catherine et Valentin. Peut-être ne se rendent-ils pas compte, ou peut-être que si en fait, mais se faire accueillir après toutes ces heures de voyage, dans le cadre d’un tour du monde qui se termine, par des gens que l’on connait, qui partagent cette même expérience, et bien c’est super appréciable. Nous passons une bonne soirée malgré notre fatigue et parlons de choses et d’autre, bien que le sujet principal soit quand même nos voyages.

Dimanche, c’est déjà le jour où nous devons nous rendre à Zeebrugge car Rhino est déjà de retour et je devrai me rendre lundi pour le récupérer. Mais avant que Nico ne nous y emmène, nos hôtes nous font profiter d’une visite guidée du centre de Bruxelles avec ses bâtiments d’exception, ses gaufres et son Manneken Pis. Nous recevons un petit cours d’histoire et, surtout, nous rencontrons pour la première fois de notre vie des personnes pro Union Européenne, défendant avec précision les raisons qui les font croire en l’Union Européenne. Avec notre œil suisse, surtout le mien qui tend à rester conservateur, nous voyons l’Europe comme une machine économique qui fonctionne mal, mais nos hôtes nous permettent de voir cela d’un œil différent, une union de pays qui date de l’après deuxième guerre mondial afin de se relever d’une histoire qui fit les dégâts que chacun connait. L’Union Européenne n’est pas qu’un gros méli-mélo de politicards égocentriques et corrompus, c’est aussi des valeurs et l’envie de faciliter la cohabitation. Alors Nico et Catherine ne m’ont pas convaincu suffisamment pour me donner envie d’entrer dans cette U.E mais ils ont eu le mérite de nous faire changer certains points de vue et surtout leur conviction nous a touchés.

Nous passons un super moment avec eux dans cette ville et apprécions cette découverte. Bruxelles est facile à visiter, peut-être un peu touristique, mais super agréable et pleine de petites boutiques égaillant les rues. Mais le temps passe vite et il est déjà presque venu le temps de partir. De Bruxelles à Zeebrugge il faut bien 1 heure et quart en voiture et Nico devra faire l’aller-retour puisqu’il s’est gentiment proposé de nous y emmener. C’est déjà en début d’après-midi que nous devons dire au revoir à Catherine et aux deux garçons, mais ce n’est pas trop dur puisque nous savons que nous les reverrons dans deux semaines. Nous chargeons la voiture et prenons la route en compagnie de Nico… direction Zeebrugge pour y retrouver notre meilleur compagnon de voyage, notre beau Rhino !