On nous l’avait dit, on en avait parlé, on s’y était préparé, mais seul le fait de le vivre permet de comprendre vraiment ce que c’est ; le retour !
Il y a encore à peine 3 semaines de cela, tout était presque parfait, se mettait en place dans la tranquillité. Mais quelques événements sont venus bousculer ce retour si facile. Il est évident que certaines décisions ont déjà chamboulé notre idéal à peine avions nous mis les pieds en Suisse, spécialement le fait d’avoir accepté de travailler à peine deux semaines après notre retour. Nous avions, malgré cela, réussi à nous ménager de beaux moments d’échappatoire. Le bord du lac avec de belles journées d’été, l’effervescence des amis si contents de nous revoir, les quelques sorties en Rhino, autant de choses qui nous ont permis de nous sentir bien, de vivre le retour avec un sentiment d’avoir fait les choses justes.
Puis, voici que la réalité d’une vie Suisse nous rattrape, nous mettant un coup sournois à l’arrière des genoux. Ce ne sont que de bêtes réalités à gérer au jour le jour, des choses que beaucoup de gens ont vécu, vivent, et vivront toujours, mais nous ne les avions plus vécus depuis si longtemps… Il y a donc trois semaines de cela a commencé un enchainement de situations qui nous ont chamboulés. Claire s’en est allée une semaine durant en Allemagne pour raison professionnelle et forcément c’est cette semaine-ci que ma charge de travaille à pris un tournant m’amenant, le mercredi notamment, à quitter la maison à 6h et de rentrer à 19h30. A ça, ajoutons que les enfants ne veulent plus dormir dans Rhino et que la famille dort ainsi éclatée, une partie dans notre camping-car, une autre chez belle-maman.
Cela a pour effet de créer un besoin d’indépendance chez Soraya, spécialement, et chez Jimmy aussi. Ils passent leur temps chez les copains, ne veulent plus trop entendre parler des parents et rentrent dans l’adolescence, le besoin de distanciation et d’affirmation de soi, amenant de fortes tensions familiales. Nous ne prenons plus le temps de sortir avec Rhino, au point que je me demande s’il vaudra vraiment la peine de le garder. Même que l’agenda se bourre tellement de rendez-vous que les vacances que nous avions planifiées pour octobre sont simplement annulées, nous ne partirons pas en Toscane comme initialement prévu et j’airai travailler en semaine alors que nous irons aux activités planifiées le week-end ! Nous nous étions juré de ne pas repartir dans ces travers de planification à 3 mois, ne laissant plus d’opportunité pour le freestyle, et bien c’est déjà foutu, les agendas sont pleins jusqu’en novembre déjà, une situation qui m’oppresse atrocement. Bon, qu’on soit clair, c’est notre choix et c’est nous-même qui nous mettons dans ces travers qui nous ont couté si cher il y a quelques années, mais il parait que c’est le seul moyen de voir nos amis qui eux sont aussi overbookés… Comme pour un tas de chose, la vie standard du pays dans lequel vous vivez vous rattrape à une vitesse incroyable. Matériellement, on veut ci, puis ça, et encore ce truc. C’est là aussi que je peine. Je vis plutôt mal le fait de quitter notre maison roulante qui a tout ce dont nous avons besoin, alors que Claire et les enfants n’en peuvent plus et n’attendent qu’une chose ; que l’appartement en rénovation soit prêt. Ils sont donc déjà de retour dans ce mode de vie que je me refuse encore de rejoindre, car il nous a quand même fait beaucoup de mal auparavant. Pourtant, il y a certainement une explication au fait que je me contenterais d’une vie dans Rhino, je ne suis à la maison que le soir et le week-end. Claire et les enfants, eux, sont bien plus souvent présents ici.
Le travail, l’école et les activités font que nous sommes souvent séparés, ce qui ne nous fait sûrement pas le plus grand bien. C’est comme si, une fois à nouveau réunis, nous avions de la peine à vivre ensemble, comme s’il était devenu plus facile de vivre éclatés que réunis. Il faudra trouver une solutions à ça, sans quoi notre vie sera certainement aussi compliquée que celle qui nous a mené au départ il y a trois ans. Il faudra ne pas perdre de vue toutes ces constatations que nous avions faites lorsque nous avions su quitter un mode de vie qui nous avait usé, ne pas balayer toutes ces bonnes résolutions que nous avions prises avant de revenir en Europe, sous prétexte que c’est la vie d’ici qui l’impose. Nous sommes de grandes personnes douées de réflexion et de bon sens. Nous savons qu’il est possible de vivre autrement, qu’il est possible de penser différemment, qu’il est simplement… possible ! Rien n’est écrit, tout peut se réaliser, il suffit d’y croire et de le vouloir.
Vivre un peu autrement tout en retrouvant la vie d’avant, vivre sereinement tout en faisant face aux difficultés du moment, c’est juste trouver un équilibre qui conviennent à tous, qui amène à la satisfaction de l’ensemble. Cela prendra encore un peu de temps, on risque de s’encoubler quelques fois, peut-être même de s’écorcher les genoux, mais il faudra être suffisamment prudent pour ne pas arriver à la rupture et, ainsi, permettre la reconstruction d’une vie attrayante. Le chemin actuel est plutôt propice cette réussite. C’est comme si nous évoluions sur une plaque de glace avec, heureusement, des crampons aux pieds. Tout ira bien tant que nous les garderons. Et pour nous, dans ce retour à la vie Suisse, toutes ses expériences sociales et familiales acquises en voyage sont autant de crampons que nous avons à nos pieds. A nous de ne pas les mettre de côté pour nous retrouver avec des semelles lisses sur cette plaque de glace. Et comme je suis persuadé que saurons faire face à ce moment un peu plus compliqué, alors je vous promets déjà de réécrire dans quelques temps pour vous en faire part.
Ben …. j aurai écris la même chose …. je ne veux plus la vie d avant …. et pourtant planning agenda achat maison etc ….. je repartirai direct mAis il faut être 2 et les enfants mAis sont petits. J espère trouver un jour un bon équilibre pouvoir partir régulièrement afin de me ressourcer dans les grands espaces qui m ont simplement permis de vivre de mon intérieur d apprendre à me connaître et où je ne m étais jamais senti aussi bien que moi meme contrairement à la vie d ici.
Courage et bravo pour ton texte qui tu peux l imaginer me parle fortement !! Mikaël
Salut Mike
Merci pour ton message et oui j’imagine bien que cela te parle 😏
Courage à toi aussi 😉
Hello les voyageurs, hello Michael,
Nos expériences ont été très différentes, pourtant je pense que l’expérience du retour que nous vivons ressemble furieusement à ce que tu décris. Nous apprécions tout ce que nous retrouvons ici, maison, famille et amis en particulier, mais nous nous faisons rattraper par une planification à 4 semaines min., ce qui nous place dans une dynamique toute différente de ce que nous avons vécu en voyageet que nous aurions voulu conserver. Comme tu dis, c’est certainement inévitable et le prix à payer pour vivre ici intégré en société, avec de la famille et quelques amis… On essaye aussi de trouver l’équilibre pour garder une part d’imprévu et de liberté, tout en vivant avec la contrainte du calendrier suisse. Pas facile…
Je suivrai tes prochains posts avec un intérêt particulier… Bon courage pour les semaines à venir.
A bientot.
Etienne
Merci pour ton message Etienne… c’est vrai qu’on a beau essayer, c’est compliqué de combiner improvisation et mode de vie Suisse. Le maître mot sera « équilibre »… mais c’est encore à trouver
J’apprécie l’honnêteté de vos ressentis à votre retour à la vie de « tout le monde ».c’est tellement facile de retomber dans les mêmes travers, la vie trépidante, les emplois du temps chargés et souvent différents donc la communauté que vous aviez construite au fil de votre aventure s’effiloche ! Mais cette expérience et votre analyse vous permettront de trouver le point d’équilibre ! Confiance ! En vous, confiance aux vôtres !
Merci pour ton écrit… très encourageant. Ma franchise est le reflet de ma personne. L’équilibre arrivera avec cette possibilité de voir avec recul.
Bonne journée
Bel article !
Nous avons vécu un retour de » tour du monde » il y a 8 ans, avec les mêmes ambitions de ne plus vivre comme avant. Peine perdue… mais pas vraiment, en fait. Il y a quelque chose de sincère inscrit au fond de soi, qui fait qu’une petite étincelle peut vite s’enflammer, plus vite que chez d’autres, car comme tu le dis, on a rendu une expérience de vie extra–ordinaire possible.
Je pense que le fait de rentrer avec des ados ne facilitent pas les choses. Mais les apparences sont trompeuses. Et chez les ados l’apparence, c’est tellement important. Laissons-leur le droit de construire une apparence qui leur permette d’appartenir à un groupe, tout en composant et en cultivant votre exception dont ils doivent être si fiers et si emplis…
(PS : pas du tout hâte que mes filles soient ados…:-s)
Nous, on est sur les routes avec des petits retours pour faire les saisons (pas loin de la Suisse tiens), j’adore cette vie entre vie ordinaire et extra-ordinaire !
Merci pour cet article réaliste et franc, qui reflète très bien les difficultés du retour. Nous avions ressenti des choses similaires et au bout de 6 ans sommes finalement repartis à durée indéterminée sur les routes du monde. A chacun de trouver « sa voie » et de la suivre. Avec le temps les choses vont s’éclaircir, il faut parfois plus longtemps à certaines personnes pour prendre ce recul. Je suis sûre que vous allez y arriver, en tout cas ce qui est vécu reste et restera une expérience formidable et un excellent atout pour tous. Bien amicalement
Ah le retour! C’est visiblement un voyage à lui tout seul!
Il y a eu les défis de la préparation; Le choix du véhicule, se perdre dans les méandre de l’administration (oui ça résonne très fort chez nous 😉 ), …
Puis ceux du voyage; Les roues à changer, les frontières à passer,…
Et maintenant, les défis du retour…
Mais vous êtes forts de tout ce que vous avez appris durant votre voyage, alors courage et confiance à vous 5, vous trouverez l’équilibre!
Amicalement,
Géraldine