Les récits d’un voyage qui aura duré 3 ans, passant par les Amériques, l’Océanie, l’Afrique et touchant l’Asie ainsi que l’Europe. Nous aimons l’idée de partager notre expérience en camping-car, campervan puis en 4×4 avec trailer, ceci pour donner des astuces de voyage ou même l’envie de partir à d’autres familles.

Un voyage autour du monde à 5 qui doit s’est terminé 2n été 2017 avec la découverte de l’Afrique, de sa vie sauvage et la rencontre de nouvelles cultures.

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Bienvenue à tous sur le blog de voyage de notre famille « La Vie Devant »
Claire, Michael, Soraya, Jimmy et Amélie

2 ans plus tard… le 15.08.2019

Il était temps que l’on redonne un peu de nouvelles, 21 mois après le dernier article. C’est que, entre-temps, nous avons beaucoup partagé sur Facebook, certainement une facilité pour nous. Mais dernièrement, nos amis Bastien et Audrey des Here We Are nous on mentionné que les derniers articles présents sur le blog de notre voyage n’était pas les plus positifs, à juste titre. Du coup, je reprend ma plume, ou disons mon clavier mais ça fait moins glamour, pour vous expliquer ce qui peut bien se passer en 2 ans. Bon, soyons clair, je ne vais pas rentrer dans les détails et faire un article de 30’000 mots, mais vous donner un petit résumé pour chaque personne.

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Commençons par Amélie, la choupette. Elle s’adapte, trouve ses marques, commence à entreprendre l’école de façon plus structurée et s’adapte gentiment à suivre des règles. Ce n’est pas encore une élève studieuse et ne le sera peut-être jamais. Elle ne suit pas vraiment les données d’une consigne multiple et ne le fera peut-être jamais. Mais elle fait des efforts et nous sommes très fiers d’elle, de sa réelle volonté de faire du mieux qu’elle peut. C’est que nous avons éduqué une fille libre, papillonnant à sa guise durant 3 ans. Nous avons donc certainement fait germer des graines de liberté plus que d’acharnement au travail, et c’est très bien pour elle. Elle s’épanouit dans 3 activités actuellement ; l’équitation, les scouts et la plongée. La première lui donne du contact avec des animaux, ce qu’elle a toujours aimé par-dessus tout, la deuxième lui offre le contact avec la nature et l’aventure comme en voyage. La troisième, c’est une activité qui coule de source, tellement, que les moniteur sont ébahis par tant d’aisance sous l’eau. Amélie est encore et toujours ce petit rayon de soleil, et on espère qu’elle le restera encore longtemps.

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Jimmy, lui, a eu besoin de temps pour s’ouvrir. Bon, soyons franc, ce n’est pas encore qu’il partage vraiment sur son ressenti ou qu’il prenne contact avec le monde extérieur de façon agréable et spontanée. Jimmy est plutôt de ces gens qui font, qui entreprennent, sans trop se soucier des codes, sans trop se demander si c’est judicieux. Il en a envie ? Il le fait et plutôt bien ! L’école, il n’en parle pas à la maison. Nous ne le suivons pas dans son organisation des devoirs et il ramène de bonnes notes. Et si les résultats descendent, alors une discussion suffit pour que cela remonte. La voile, il n’en parle pas. Il y va, a du plaisir, entame actuellement un essai sur catamaran. Le vélo, il n’en parle toujours pas, mais attend que la saison reprenne après cette pause estivale et s’est mis au Downhill avec une aisance déconcertante. Il vient de se prendre un gros soleil en tapant dans une grosse pierre, cela aurait pu le refroidir, mais lui en rigole d’avoir dû pousser son vélo sur le reste de la descente puisqu’il avait éclaté son pneu. Il a 14ans, c’est un ado dans toute sa définition, nous pousse parfois, mais sa réussite dans ses entreprises nous rassure et nous permet de lâcher-prise, autant que possible.

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Pour la plus âgée de nos enfants, Soraya, c’est une période intéressante à vivre. Elle démontre qu’elle a du caractère. C’est la plus grande, alors c’est à elle de pousser toutes les portes. A juste titre, elle trouve cela parfois injuste car son frère et sa sœur ont, du coup, des portes qui s’ouvrent plus rapidement, mais elle le comprend. D’ailleurs, si nous devions décrire une qualité spécifique de Soraya, je donnerais celle-ci ; Sa faculté à décoder et à comprendre la systémique d’un problème. Cela ne veut pas dire que ses agissements seront, du coup, adaptés. N’oublions pas que c’est une ado ! Pourtant, avec du recul, elle analyse et synthétise très bien. Elle est très indépendante, au point de s’être rendue en train, ce printemps, au Nord de l’Allemagne seule pour un séjour linguistique puis de nous avoir rejoint à Troyes en passant par Paris galérant à la suite d’une erreur de date à l’émission du billet. Elle a dû gérer une situation stressante et l’a fait très bien. Elle commencera cet été une maturité spécialisée puisqu’elle ne continue pas sa maturité bilingue. Actuellement, Soraya a toujours comme objectif de faire du théâtre à fond. L’improvisation lui plait énormément et elle souhaite pouvoir y consacrer un maximum de temps. Notre grande doit faire des choix qui sont difficile, ceux que l’on doit prendre à 16 ans, et on espère qu’elle sera satisfaite des siens.

Quant aux parents, que dire ! Certainement que la première chose à dire serait : Chassez le naturel et il reviendra au galop. Et oui, on ne se refait pas. Quand on est entreprenant, on l’est, et c’est tout ! Que ce soit en couple, individuellement ou en famille, nous entreprenons, nous réalisons. Depuis notre retour, nous avons suivi les rénovations de l’appartement dans lequel nous avons emménagé en premier lieu, puis nous avons trouvé une maison, emménagé dans celle-ci en mars de cette année, puis nous y passons de longues journées dans le jardin. Si la maison est en très bon état, le jardin mérite qu’on prenne soin de lui, et c’est ce que nous faisons. Durant les vacances, nous bougeons beaucoup. Nous avons foulé le sol des Philippines, de l’Autriche, de l’Italie, de la Hongrie et de la Roumanie. Nous avons fait un camp sportif à Ibiza et partirons cet automne en Indonésie pour nous joindre à l’association Trashhero œuvrant à la gestion des déchets plastique dans le monde. En parallèle, nous profiterons de faire du tourisme dans la région.

Professionnellement, nous n’avons pas rongé notre frein. Si Claire a débuté plus tardivement la reprise de sa carrière professionnelle, elle ne l’a pas fait qu’à moitié. Elle travaille dans une institution avec des personnes Autistes. Elle fait du coaching d’habitat, du coaching de vie. En quelques mois, elle a obtenu une promotion et est devenue cheffe de secteur, elle a remodelé le concept de celui-ci et a permis à son institution de développer ses activités au point de devoir engager du personnel supplémentaire. En même temps que la reprise de son travail, elle s’est lancée dans une formation reconnue en coaching qu’elle a réussie avec mention et un certificat en béton. Son nouvel objectif aujourd’hui ; monter sa propre société de coaching pour s’employer dans la région de Neuchâtel, puisqu’elle est aujourd’hui à Berne.

Quant à moi, le chemin est à peu près le même, sauf que j’avais retrouvé du travail en 8 jours après notre retour et commencé 8 jours plus tard. Aussi, j’ai eu la chance de connaitre 2 promotions en 2 ans pour être aujourd’hui responsable d’un groupe de 9 personnes, puis bientôt 12 lorsque nous aurons fini les engagements. Dès cet automne, je commencerai la même formation de coach que Claire, mais avec orientation « Coaching en entreprise ».

Nous allons donc tous plutôt bien, avons des objectifs, des projets. Nous avons retrouvé notre vie suisse avec plaisir surtout depuis qu’un certain équilibre a été retrouvé. Nous mangeons de la bonne cuisine, faisons beaucoup de sport et jouissons de toutes les facilités d’Europe, les petites auberges sympas, les vacances au ski, les baignades dans notre lac de Neuchâtel et une vie remplie comme on l’aime… Alors il serait mentir de dire que jamais le voyage ne nous manque, car nous y avons vécu des choses tellement extraordinaires, passé un temps privilégié avec nos enfants, rencontré des cultures géniales, mais la qualité de vie que nous avons atteint en Suisse aujourd’hui (et je ne parle pas de matériel) nous enchante et nous aide à faire abstraction des éléments moins réjouissant d’une vie matérialiste.

Nous vous remercions tellement de nous avoir lu durant ces années, de nous avoir suivi, de nous avoir faits des retours, car cela a participé à notre évolution sur le plan personnel. L’écriture de de ce blog m’a changé et m’a apporté tout le recul dont j’avais besoin pendant ce voyage. Cela a fait de moi, aussi, ce que je suis aujourd’hui ! Merci

Michael

La vie devant (toujours) – Les kilomètres derrière

Rupture du silence, de retour depuis 5 mois. Le 25.11.2017

Un peu plus de deux mois nous séparent maintenant de notre dernier article sur le blog. Ceux qui nous suivent sur Facebook obtiennent plus souvent de nouvelles puisque nous partageons encore fréquemment notre évolution dans ce retour à la vie « d’avant », bien qu’en réalité, nous ne revenons jamais à la vie d’avant.

En deux mois et quelques jours, un paquet de choses ont changée. La première et pas la moindre, c’est l’emménagement dans notre appartement, une transition que devenait indispensable et impatiemment attendue. Après un peu plus de quatre mois à dormir tantôt dans Rhino, tantôt dans les pièces des combles chez belle-maman, plus souvent en-haut pour les enfants qui ne voulait plus dormir dans de petits lits alors que moi je me refusais de quitter notre beau Rhino, il était devenu urgent de pouvoir se retrouver à nouveau tous « CHEZ NOUS ». Et c’est donc bien le cas depuis quelques semaines, avec pour effet de nous sentir à nouveau un peu plus proche les uns des autres, mais plus rien à voir avec le voyage.

Nous voyons nos enfants reprendre leur place dans cette société que nous avions quittée et nous sommes drôlement fiers d’eux. Cette place qu’ils reprennent, c’est un peu au dépend de notre envie de rester une famille encoconnée comme nous l’avons vécu en route, mais il est tellement beau de les voir autonomes, libre de faire ce qui leur plait, organiser leur temps comme bon leur semble. C’est d’autant plus incroyable lorsque l’on se rappelle les premières semaines scolaires, un vrai calvaire pour enfants et parents. Nous étions très sceptiques sur l’évolution de nos enfants dans un système qu’ils avaient quitté trois ans durant, mais c’était sans compter sur leur faculté d’adaptation qu’ils ont développé en voyage. Tous, sans exception, prennent énormément d’indépendance. Amélie est celles qui demande encore le plus notre présence, mais à huit ans heureusement. Pourtant, elle adore l’école maintenant et surtout voir ses amis, à un tel point qu’elle dort régulièrement chez des copines ou des copines dorment chez nous. Jimmy, lui, s’est enfin trouvé une place socialement dans son petit cercle scolaire. La tâche était peut-être un peu plus dure pour lui puisque sa classe, bilingue, n’est composée que de cinq élèves. Mais il est aujourd’hui régulièrement hors du domicile pour « trainer » avec ses copains. Pour finir, Soraya elle-aussi a fini par trouver de la stabilité dans ses échanges sociaux. Elle, nous ne la voyons presque plus. Même lorsque nous sommes invités un dimanche midi, à 14h elle demande à pouvoir prendre le bus pour retrouver ses copines. Ce n’est pas évident à chaque instant de les lâcher, mais ils ont un tel bonheur avec leur propre réseau social qu’il serait stupide de ne pas les encourager à quitter leur parents casse-pieds.

Un autre élément de fierté concerne leur engagement scolaire. Si les débuts, là-aussi, étaient compliqués, c’est aujourd’hui tout autre chose. Les enfants ont eu besoin d’un temps d’adaptation à leur nouveau système mais sont aujourd’hui opérationnels et drôlement sérieux. Ils étudient avec beaucoup d’implication, sont des élèves qui s’investissent en classe (du moins les deux grands) et font preuve d’une grande maturité. Les notes s’améliorent de semaine en semaine, et cela nous réjouis car nous n’étions pas aussi engagés et n’avions pas d’aussi bonnes notes à leur âge. Amélie demande un peu plus d’attention que les autres, c’est un vrai papillon et il est difficile de capter sont esprit lorsqu’il ne s’agit plus de jeu. Le système Montessori qui laisse la possibilité à l’enfant d’étudier comme il le veut et où bon lui semble dans la classe semble être trop permissif pour un esprit aussi libre que celui d’Amélie. Mais qu’à cela ne tienne, il aura simplement suffi de lui mettre une place attitrée sur un bureau pour qu’elle se mette à travailler avec plus de concentration. Donc, pour résumer, nos enfants sont superbement bien revenus, trouvent leur place et montrent beaucoup d’intérêt à leur éducation.

Pour les parents, c’est aussi plus positif depuis quelques semaines, et surtout depuis que nous avons emménagé dans notre appartement. Claire a eu beaucoup de travail de gestion lors des rénovations, puis un coup de mou une fois tout terminé. En plus, ses idées de formation ont eu un peu de peine à prendre leur envol. C’est heureusement quelque chose qui semble se mettre en place maintenant. Cela fait un mois que Claire a débuté une formation dans le coaching à Genève. En plus de cela, d’autres opportunités semblent voir le jour. C’est certainement elle qui a la place la moins évidente de nous tous. Les enfants surfent sur la vague scolaire et sociale, moi sur celle de mon activité professionnelle, alors que Claire se consacre à nous. Pour mettre ma carrière en avant, elle a accepté de reprendre l’entier de la gestion de la maison. Mais quand je dis l’entier, c’est la totalité de la gestion dont je parle. Alors qu’on soit clair, je fais du ménage, je m’occupe des loulous lorsqu’elle est en formation, je participe à la vie de famille, mais je ne gère absolument rien. Claire me laisse consacrer 100% de mon esprit au travail, et elle, elle gère tout, paie les factures, organise notre vie, notre agenda, nos vacances. La preuve en est, je l’appelle en général le vendredi soir en rentrant du travail pour connaitre l’agenda du week-end. J’espère pour elle que ses entreprises actuelles se concrétiseront, elle le mérite pour tous les sacrifices qu’elle a faits pour sa famille et qu’elle fait encore.

Pour moi, et bien les choses se passent comme jamais je ne l’aurais imaginé. Je trouve un plaisir que je ne pensais pas envisageable un jour dans le milieu professionnel. Mon emploi chez Celsius Groupe E m’offre des opportunités que j’espérais rencontrer un jour. Les conditions sociales sont plutôt bonnes, et le milieu ambiant est génial. Nous rigolons beaucoup, échangeons sur nos expériences, travaillons sérieusement et nous avons la chance d’avoir un responsable de département dont le système de management est assez propice à notre époque. Pas de gestion patriarcale autoritaire. Ici, tout le monde est responsable de ses tâches, le responsable attendant seulement que les choses soient faites en axant notre travail sur la qualité, le respect des délais et le professionnalisme. Et si une surcharge vient péjorer la qualité ou le bien-être du collaborateur, alors il est possible de mettre en place des moyens techniques pour alléger la charge et ainsi continuer de respecter les délais. Dans mes expériences passées, une seule option s’offrait à une surcharge de travail : travailler plus !!! Alors quel changement de paradigme pour moi. En plus de cet environnement professionnel agréable, une grande partie du mérite dans cette période super agréable que je vis revient, comme je le mentionnais avant, à Claire. Sa bienveillance et sa prise en main de la gestion du foyer me permet de ne pas être en surcharge.

Et puis, au final, c’est peut-être une seule chose qui nous permet à tous d’être ce que nous sommes aujourd’hui : le voyage ! Les grands sont peut-être aussi studieux grâce à la rigueur que nous avions dans l’exécution des obligations scolaires. Amélie à cette légèreté de vivre grâce au peu de contrainte qu’elle a vécu sur presque la moitié de sa vie. Et les trois s’adaptent sûrement à leur environnement avec facilité parce qu’ils se sont adapté à tous ces changements en voyage. Et puis nous, Claire et moi, prenons les choses, de façon générale, avec beaucoup plus de recul. Si nous nous prenons encore la tête parfois, c’est bien parce qu’il y a un nouvel équilibre à trouver. Mais face à la vie sédentaire, face au système de société auquel nous nous confrontons, nous vivons un détachement certain. La facilité que nous avons aujourd’hui à évoluer ici vient, à mon sens, d’une seule réalité ; nous savons désormais que tout est possible. Si un jour la vie que nous mettons en place ne nous convient plus, alors nous savons que nous pouvons la changer. Nous sommes responsables de notre propre vie, alors autant la vivre bien…

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La lune de miel se termine, un nouvel équilibre à trouver. Le 9 septembre 2017

On nous l’avait dit, on en avait parlé, on s’y était préparé, mais seul le fait de le vivre permet de comprendre vraiment ce que c’est ; le retour !

Il y a encore à peine 3 semaines de cela, tout était presque parfait, se mettait en place dans la tranquillité. Mais quelques événements sont venus bousculer ce retour si facile. Il est évident que certaines décisions ont déjà chamboulé notre idéal à peine avions nous mis les pieds en Suisse, spécialement le fait d’avoir accepté de travailler à peine deux semaines après notre retour. Nous avions, malgré cela, réussi à nous ménager de beaux moments d’échappatoire. Le bord du lac avec de belles journées d’été, l’effervescence des amis si contents de nous revoir, les quelques sorties en Rhino, autant de choses qui nous ont permis de nous sentir bien, de vivre le retour avec un sentiment d’avoir fait les choses justes.

Puis, voici que la réalité d’une vie Suisse nous rattrape, nous mettant un coup sournois à l’arrière des genoux. Ce ne sont que de bêtes réalités à gérer au jour le jour, des choses que beaucoup de gens ont vécu, vivent, et vivront toujours, mais nous ne les avions plus vécus depuis si longtemps… Il y a donc trois semaines de cela a commencé un enchainement de situations qui nous ont chamboulés. Claire s’en est allée une semaine durant en Allemagne pour raison professionnelle et forcément c’est cette semaine-ci que ma charge de travaille à pris un tournant m’amenant, le mercredi notamment, à quitter la maison à 6h et de rentrer à 19h30. A ça, ajoutons que les enfants ne veulent plus dormir dans Rhino et que la famille dort ainsi éclatée, une partie dans notre camping-car, une autre chez belle-maman.

Cela a pour effet de créer un besoin d’indépendance chez Soraya, spécialement, et chez Jimmy aussi. Ils passent leur temps chez les copains, ne veulent plus trop entendre parler des parents et rentrent dans l’adolescence, le besoin de distanciation et d’affirmation de soi, amenant de fortes tensions familiales. Nous ne prenons plus le temps de sortir avec Rhino, au point que je me demande s’il vaudra vraiment la peine de le garder. Même que l’agenda se bourre tellement de rendez-vous que les vacances que nous avions planifiées pour octobre sont simplement annulées, nous ne partirons pas en Toscane comme initialement prévu et j’airai travailler en semaine alors que nous irons aux activités planifiées le week-end ! Nous nous étions juré de ne pas repartir dans ces travers de planification à 3 mois, ne laissant plus d’opportunité pour le freestyle, et bien c’est déjà foutu, les agendas sont pleins jusqu’en novembre déjà, une situation qui m’oppresse atrocement. Bon, qu’on soit clair, c’est notre choix et c’est nous-même qui nous mettons dans ces travers qui nous ont couté si cher il y a quelques années, mais il parait que c’est le seul moyen de voir nos amis qui eux sont aussi overbookés… Comme pour un tas de chose, la vie standard du pays dans lequel vous vivez vous rattrape à une vitesse incroyable. Matériellement, on veut ci, puis ça, et encore ce truc. C’est là aussi que je peine. Je vis plutôt mal le fait de quitter notre maison roulante qui a tout ce dont nous avons besoin, alors que Claire et les enfants n’en peuvent plus et n’attendent qu’une chose ; que l’appartement en rénovation soit prêt. Ils sont donc déjà de retour dans ce mode de vie que je me refuse encore de rejoindre, car il nous a quand même fait beaucoup de mal auparavant. Pourtant, il y a certainement une explication au fait que je me contenterais d’une vie dans Rhino, je ne suis à la maison que le soir et le week-end. Claire et les enfants, eux, sont bien plus souvent présents ici.

Le travail, l’école et les activités font que nous sommes souvent séparés, ce qui ne nous fait sûrement pas le plus grand bien. C’est comme si, une fois à nouveau réunis, nous avions de la peine à vivre ensemble, comme s’il était devenu plus facile de vivre éclatés que réunis. Il faudra trouver une solutions à ça, sans quoi notre vie sera certainement aussi compliquée que celle qui nous a mené au départ il y a trois ans. Il faudra ne pas perdre de vue toutes ces constatations que nous avions faites lorsque nous avions su quitter un mode de vie qui nous avait usé, ne pas balayer toutes ces bonnes résolutions que nous avions prises avant de revenir en Europe, sous prétexte que c’est la vie d’ici qui l’impose. Nous sommes de grandes personnes douées de réflexion et de bon sens. Nous savons qu’il est possible de vivre autrement, qu’il est possible de penser différemment, qu’il est simplement… possible ! Rien n’est écrit, tout peut se réaliser, il suffit d’y croire et de le vouloir.

Vivre un peu autrement tout en retrouvant la vie d’avant, vivre sereinement tout en faisant face aux difficultés du moment, c’est juste trouver un équilibre qui conviennent à tous, qui amène à la satisfaction de l’ensemble. Cela prendra encore un peu de temps, on risque de s’encoubler quelques fois, peut-être même de s’écorcher les genoux, mais il faudra être suffisamment prudent pour ne pas arriver à la rupture et, ainsi, permettre la reconstruction d’une vie attrayante. Le chemin actuel est plutôt propice cette réussite. C’est comme si nous évoluions sur une plaque de glace avec, heureusement, des crampons aux pieds. Tout ira bien tant que nous les garderons. Et pour nous, dans ce retour à la vie Suisse, toutes ses expériences sociales et familiales acquises en voyage sont autant de crampons que nous avons à nos pieds. A nous de ne pas les mettre de côté pour nous retrouver avec des semelles lisses sur cette plaque de glace. Et comme je suis persuadé que saurons faire face à ce moment un peu plus compliqué, alors je vous promets déjà de réécrire dans quelques temps pour vous en faire part.