Rupture du silence, de retour depuis 5 mois. Le 25.11.2017

Un peu plus de deux mois nous séparent maintenant de notre dernier article sur le blog. Ceux qui nous suivent sur Facebook obtiennent plus souvent de nouvelles puisque nous partageons encore fréquemment notre évolution dans ce retour à la vie « d’avant », bien qu’en réalité, nous ne revenons jamais à la vie d’avant.

En deux mois et quelques jours, un paquet de choses ont changée. La première et pas la moindre, c’est l’emménagement dans notre appartement, une transition que devenait indispensable et impatiemment attendue. Après un peu plus de quatre mois à dormir tantôt dans Rhino, tantôt dans les pièces des combles chez belle-maman, plus souvent en-haut pour les enfants qui ne voulait plus dormir dans de petits lits alors que moi je me refusais de quitter notre beau Rhino, il était devenu urgent de pouvoir se retrouver à nouveau tous « CHEZ NOUS ». Et c’est donc bien le cas depuis quelques semaines, avec pour effet de nous sentir à nouveau un peu plus proche les uns des autres, mais plus rien à voir avec le voyage.

Nous voyons nos enfants reprendre leur place dans cette société que nous avions quittée et nous sommes drôlement fiers d’eux. Cette place qu’ils reprennent, c’est un peu au dépend de notre envie de rester une famille encoconnée comme nous l’avons vécu en route, mais il est tellement beau de les voir autonomes, libre de faire ce qui leur plait, organiser leur temps comme bon leur semble. C’est d’autant plus incroyable lorsque l’on se rappelle les premières semaines scolaires, un vrai calvaire pour enfants et parents. Nous étions très sceptiques sur l’évolution de nos enfants dans un système qu’ils avaient quitté trois ans durant, mais c’était sans compter sur leur faculté d’adaptation qu’ils ont développé en voyage. Tous, sans exception, prennent énormément d’indépendance. Amélie est celles qui demande encore le plus notre présence, mais à huit ans heureusement. Pourtant, elle adore l’école maintenant et surtout voir ses amis, à un tel point qu’elle dort régulièrement chez des copines ou des copines dorment chez nous. Jimmy, lui, s’est enfin trouvé une place socialement dans son petit cercle scolaire. La tâche était peut-être un peu plus dure pour lui puisque sa classe, bilingue, n’est composée que de cinq élèves. Mais il est aujourd’hui régulièrement hors du domicile pour « trainer » avec ses copains. Pour finir, Soraya elle-aussi a fini par trouver de la stabilité dans ses échanges sociaux. Elle, nous ne la voyons presque plus. Même lorsque nous sommes invités un dimanche midi, à 14h elle demande à pouvoir prendre le bus pour retrouver ses copines. Ce n’est pas évident à chaque instant de les lâcher, mais ils ont un tel bonheur avec leur propre réseau social qu’il serait stupide de ne pas les encourager à quitter leur parents casse-pieds.

Un autre élément de fierté concerne leur engagement scolaire. Si les débuts, là-aussi, étaient compliqués, c’est aujourd’hui tout autre chose. Les enfants ont eu besoin d’un temps d’adaptation à leur nouveau système mais sont aujourd’hui opérationnels et drôlement sérieux. Ils étudient avec beaucoup d’implication, sont des élèves qui s’investissent en classe (du moins les deux grands) et font preuve d’une grande maturité. Les notes s’améliorent de semaine en semaine, et cela nous réjouis car nous n’étions pas aussi engagés et n’avions pas d’aussi bonnes notes à leur âge. Amélie demande un peu plus d’attention que les autres, c’est un vrai papillon et il est difficile de capter sont esprit lorsqu’il ne s’agit plus de jeu. Le système Montessori qui laisse la possibilité à l’enfant d’étudier comme il le veut et où bon lui semble dans la classe semble être trop permissif pour un esprit aussi libre que celui d’Amélie. Mais qu’à cela ne tienne, il aura simplement suffi de lui mettre une place attitrée sur un bureau pour qu’elle se mette à travailler avec plus de concentration. Donc, pour résumer, nos enfants sont superbement bien revenus, trouvent leur place et montrent beaucoup d’intérêt à leur éducation.

Pour les parents, c’est aussi plus positif depuis quelques semaines, et surtout depuis que nous avons emménagé dans notre appartement. Claire a eu beaucoup de travail de gestion lors des rénovations, puis un coup de mou une fois tout terminé. En plus, ses idées de formation ont eu un peu de peine à prendre leur envol. C’est heureusement quelque chose qui semble se mettre en place maintenant. Cela fait un mois que Claire a débuté une formation dans le coaching à Genève. En plus de cela, d’autres opportunités semblent voir le jour. C’est certainement elle qui a la place la moins évidente de nous tous. Les enfants surfent sur la vague scolaire et sociale, moi sur celle de mon activité professionnelle, alors que Claire se consacre à nous. Pour mettre ma carrière en avant, elle a accepté de reprendre l’entier de la gestion de la maison. Mais quand je dis l’entier, c’est la totalité de la gestion dont je parle. Alors qu’on soit clair, je fais du ménage, je m’occupe des loulous lorsqu’elle est en formation, je participe à la vie de famille, mais je ne gère absolument rien. Claire me laisse consacrer 100% de mon esprit au travail, et elle, elle gère tout, paie les factures, organise notre vie, notre agenda, nos vacances. La preuve en est, je l’appelle en général le vendredi soir en rentrant du travail pour connaitre l’agenda du week-end. J’espère pour elle que ses entreprises actuelles se concrétiseront, elle le mérite pour tous les sacrifices qu’elle a faits pour sa famille et qu’elle fait encore.

Pour moi, et bien les choses se passent comme jamais je ne l’aurais imaginé. Je trouve un plaisir que je ne pensais pas envisageable un jour dans le milieu professionnel. Mon emploi chez Celsius Groupe E m’offre des opportunités que j’espérais rencontrer un jour. Les conditions sociales sont plutôt bonnes, et le milieu ambiant est génial. Nous rigolons beaucoup, échangeons sur nos expériences, travaillons sérieusement et nous avons la chance d’avoir un responsable de département dont le système de management est assez propice à notre époque. Pas de gestion patriarcale autoritaire. Ici, tout le monde est responsable de ses tâches, le responsable attendant seulement que les choses soient faites en axant notre travail sur la qualité, le respect des délais et le professionnalisme. Et si une surcharge vient péjorer la qualité ou le bien-être du collaborateur, alors il est possible de mettre en place des moyens techniques pour alléger la charge et ainsi continuer de respecter les délais. Dans mes expériences passées, une seule option s’offrait à une surcharge de travail : travailler plus !!! Alors quel changement de paradigme pour moi. En plus de cet environnement professionnel agréable, une grande partie du mérite dans cette période super agréable que je vis revient, comme je le mentionnais avant, à Claire. Sa bienveillance et sa prise en main de la gestion du foyer me permet de ne pas être en surcharge.

Et puis, au final, c’est peut-être une seule chose qui nous permet à tous d’être ce que nous sommes aujourd’hui : le voyage ! Les grands sont peut-être aussi studieux grâce à la rigueur que nous avions dans l’exécution des obligations scolaires. Amélie à cette légèreté de vivre grâce au peu de contrainte qu’elle a vécu sur presque la moitié de sa vie. Et les trois s’adaptent sûrement à leur environnement avec facilité parce qu’ils se sont adapté à tous ces changements en voyage. Et puis nous, Claire et moi, prenons les choses, de façon générale, avec beaucoup plus de recul. Si nous nous prenons encore la tête parfois, c’est bien parce qu’il y a un nouvel équilibre à trouver. Mais face à la vie sédentaire, face au système de société auquel nous nous confrontons, nous vivons un détachement certain. La facilité que nous avons aujourd’hui à évoluer ici vient, à mon sens, d’une seule réalité ; nous savons désormais que tout est possible. Si un jour la vie que nous mettons en place ne nous convient plus, alors nous savons que nous pouvons la changer. Nous sommes responsables de notre propre vie, alors autant la vivre bien…

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La lune de miel se termine, un nouvel équilibre à trouver. Le 9 septembre 2017

On nous l’avait dit, on en avait parlé, on s’y était préparé, mais seul le fait de le vivre permet de comprendre vraiment ce que c’est ; le retour !

Il y a encore à peine 3 semaines de cela, tout était presque parfait, se mettait en place dans la tranquillité. Mais quelques événements sont venus bousculer ce retour si facile. Il est évident que certaines décisions ont déjà chamboulé notre idéal à peine avions nous mis les pieds en Suisse, spécialement le fait d’avoir accepté de travailler à peine deux semaines après notre retour. Nous avions, malgré cela, réussi à nous ménager de beaux moments d’échappatoire. Le bord du lac avec de belles journées d’été, l’effervescence des amis si contents de nous revoir, les quelques sorties en Rhino, autant de choses qui nous ont permis de nous sentir bien, de vivre le retour avec un sentiment d’avoir fait les choses justes.

Puis, voici que la réalité d’une vie Suisse nous rattrape, nous mettant un coup sournois à l’arrière des genoux. Ce ne sont que de bêtes réalités à gérer au jour le jour, des choses que beaucoup de gens ont vécu, vivent, et vivront toujours, mais nous ne les avions plus vécus depuis si longtemps… Il y a donc trois semaines de cela a commencé un enchainement de situations qui nous ont chamboulés. Claire s’en est allée une semaine durant en Allemagne pour raison professionnelle et forcément c’est cette semaine-ci que ma charge de travaille à pris un tournant m’amenant, le mercredi notamment, à quitter la maison à 6h et de rentrer à 19h30. A ça, ajoutons que les enfants ne veulent plus dormir dans Rhino et que la famille dort ainsi éclatée, une partie dans notre camping-car, une autre chez belle-maman.

Cela a pour effet de créer un besoin d’indépendance chez Soraya, spécialement, et chez Jimmy aussi. Ils passent leur temps chez les copains, ne veulent plus trop entendre parler des parents et rentrent dans l’adolescence, le besoin de distanciation et d’affirmation de soi, amenant de fortes tensions familiales. Nous ne prenons plus le temps de sortir avec Rhino, au point que je me demande s’il vaudra vraiment la peine de le garder. Même que l’agenda se bourre tellement de rendez-vous que les vacances que nous avions planifiées pour octobre sont simplement annulées, nous ne partirons pas en Toscane comme initialement prévu et j’airai travailler en semaine alors que nous irons aux activités planifiées le week-end ! Nous nous étions juré de ne pas repartir dans ces travers de planification à 3 mois, ne laissant plus d’opportunité pour le freestyle, et bien c’est déjà foutu, les agendas sont pleins jusqu’en novembre déjà, une situation qui m’oppresse atrocement. Bon, qu’on soit clair, c’est notre choix et c’est nous-même qui nous mettons dans ces travers qui nous ont couté si cher il y a quelques années, mais il parait que c’est le seul moyen de voir nos amis qui eux sont aussi overbookés… Comme pour un tas de chose, la vie standard du pays dans lequel vous vivez vous rattrape à une vitesse incroyable. Matériellement, on veut ci, puis ça, et encore ce truc. C’est là aussi que je peine. Je vis plutôt mal le fait de quitter notre maison roulante qui a tout ce dont nous avons besoin, alors que Claire et les enfants n’en peuvent plus et n’attendent qu’une chose ; que l’appartement en rénovation soit prêt. Ils sont donc déjà de retour dans ce mode de vie que je me refuse encore de rejoindre, car il nous a quand même fait beaucoup de mal auparavant. Pourtant, il y a certainement une explication au fait que je me contenterais d’une vie dans Rhino, je ne suis à la maison que le soir et le week-end. Claire et les enfants, eux, sont bien plus souvent présents ici.

Le travail, l’école et les activités font que nous sommes souvent séparés, ce qui ne nous fait sûrement pas le plus grand bien. C’est comme si, une fois à nouveau réunis, nous avions de la peine à vivre ensemble, comme s’il était devenu plus facile de vivre éclatés que réunis. Il faudra trouver une solutions à ça, sans quoi notre vie sera certainement aussi compliquée que celle qui nous a mené au départ il y a trois ans. Il faudra ne pas perdre de vue toutes ces constatations que nous avions faites lorsque nous avions su quitter un mode de vie qui nous avait usé, ne pas balayer toutes ces bonnes résolutions que nous avions prises avant de revenir en Europe, sous prétexte que c’est la vie d’ici qui l’impose. Nous sommes de grandes personnes douées de réflexion et de bon sens. Nous savons qu’il est possible de vivre autrement, qu’il est possible de penser différemment, qu’il est simplement… possible ! Rien n’est écrit, tout peut se réaliser, il suffit d’y croire et de le vouloir.

Vivre un peu autrement tout en retrouvant la vie d’avant, vivre sereinement tout en faisant face aux difficultés du moment, c’est juste trouver un équilibre qui conviennent à tous, qui amène à la satisfaction de l’ensemble. Cela prendra encore un peu de temps, on risque de s’encoubler quelques fois, peut-être même de s’écorcher les genoux, mais il faudra être suffisamment prudent pour ne pas arriver à la rupture et, ainsi, permettre la reconstruction d’une vie attrayante. Le chemin actuel est plutôt propice cette réussite. C’est comme si nous évoluions sur une plaque de glace avec, heureusement, des crampons aux pieds. Tout ira bien tant que nous les garderons. Et pour nous, dans ce retour à la vie Suisse, toutes ses expériences sociales et familiales acquises en voyage sont autant de crampons que nous avons à nos pieds. A nous de ne pas les mettre de côté pour nous retrouver avec des semelles lisses sur cette plaque de glace. Et comme je suis persuadé que saurons faire face à ce moment un peu plus compliqué, alors je vous promets déjà de réécrire dans quelques temps pour vous en faire part.

Notre dernier week-end sur les routes. Du 4 au 8 aout 2017

Après les Grisons, nous avions envie de visiter encore un peu de notre Suisse. Notamment, il y a une vallée au Tessin que nous souhaitions voir depuis longtemps, le Val Verzasca. On en a souvent entendu du bien, mais nous ne savons pas trop quoi attendre mis à part une gorge avec une eau turquoise. Nous nous y rendons avec Rhino, en espérant pouvoir y faire un peu de camping sauvage dans la forêt, mais ici il vaut mieux oublier cette idée tout de suite. Peu d’accès, très peu de parkings et surtout encore moins de possibilité de rester dormir. Le Val Verzasca est totalement restreint aux véhicules d’habitation. Nous décidons de nous plier aux règles et de dormir dans une de ces aires de stationnement à 10.-/nuit, puis de payer encore 10.- pour le parking de la journée. C’est un peu hors de nos principes, mais si la Suisse nous a appelé en voyage pour sa qualité de vie, c’est certainement aussi pour son côté où les règles sont claires et il faut s’y tenir, alors acceptons-le. Et franchement, cette aire de stationnement n’est pas le pire endroit de bivouac que nous ayons eu à faire.

Donc, dans le Val Verzasca, il y a cette rivière dans une gorge aux strates magnifique, et ce pont a deux arches qui fut reconstruit le siècle passé après avoir été détruit par une crue. Nous nous baignons à divers endroit de la vallée mais toujours avec la même difficulté dans une eau environnant les 18° ! Mais comment résister à une baignade dans un endroit pareil.

Afin de pouvoir faire des photos sans trop de monde dessus, c’est tôt le matin que nous faisons nos activités. Le Val Verzasca est maintenant une destination de tourisme de masse depuis la publication d’une vidéo devenue virale en Italie. Chaque jour, la vallée est prise d’assaut en cette période estivale.

Bien que dommageable, il est compréhensible que tant de gens viennent ici. En plus de la gorges, il y a les villages typiques dont celui de Sonogno, que nous visitons, en ayant même la chance d’arriver le jour du festival country, apportant de l’animation et notamment un spectacle de clown que les enfants regarderons avec plaisir.

Après deux jours ici, nous pensions reprendre la route pour découvrir un peu la région de Domodossola en Italie. Mais en arrivant sur place, nous réalisons que le décor ne nous attire pas, alors nous décidons de partir sur le Valais et éventuellement marche sur le plus long pont suspendu du monde, à Randa. Mais pour y arriver, il y a le col du Simplon à passer. Quelle splendeur, un paysage fantastique, des forêts d’épineux, de la roche et des chutes d’eau… Il n’y a pas à dire, la Suisse regorge d’endroits magiques.

Pour rejoindre Randa, il faut s’engager dans la vallée de Zermatt. Et c’est en rentrant dans celle-ci que nous réalisons que plus que le pont, c’est peut-être une des images les plus connues de la Suisse que nous voulons voir, celle du Toblerone, enfin… du Cervin ! Là aussi, le problème de stationnement pour la nuit se pose. Comme au Val Verzasca, les interdictions pullulent et nous réalisons qu’en Suisse, presque comme en France, combiner visite de lieu très touristiques et dormir « sauvage » en camping-car risque d’être un peu compliqué. Alors nous allons stationner dans un camping, et je dis bien stationner. Car lorsque vous êtes entassés ainsi, ça n’a plus rien à voir avez du camping !

Peu importe, lundi matin nous partons randonner dans la région du Cervin, et croyez-nous, après avoir vu tous ces mythes à travers le monde, avoir vu tant des paysages différents et époustouflants, le fait de nous retrouver devant cette montagne Suisse, certainement la plus connue à travers le monde, nous crée une émotion vive. Nous prenons un plaisir immense à être là, et nous nous disons que l’objectif de l’été est atteint. Nous avions décidé de revenir en Juin déjà pour profiter de l’été chez nous, de partir à la découverte de nos régions, et de voir nos amis ainsi que notre bord du lac de Neuchâtel, et bien nous sommes comblés de ce côté-ci. Nous sommes littéralement sous le charme de cette belle région de Zermatt, et si nous pouvions acquérir un de ces chalets d’alpage se trouvant certainement au milieu des pistes durant l’hiver, on ne dirait pas non !

Le soir même, nous nous arrêtons à Sion, capitale valaisanne, pour y voir ma filleule, Billie. Dans le parc des Iles, nous y faisons une grillade dans cet endroit parfaitement apprêté pour cela. Une petite soirée tranquille dans la chaleur de la vallée du Rhône, car n’oublions pas que le Rhône est bien Suisse, avant de reprendre la route pour rejoindre Neuchâtel.

Nous avons passé un bien joli week-end de cinq jours, et rentrons rempli de belles images encore une fois !