Qui a dit que le voyage était fini ? Du 28 juin au 1er août 2017

Bon, si le titre peut vous rendre confus, alors précision le de suite, le voyage façon « exotique » est bien fini… Plus de lions, de kangourous ou d’Aras rouges. Ça, vous l’avez certainement compris lors du dernier article faisant le point un mois après notre retour en Suisse. Alors aujourd’hui, ce n’est pas pour redire ce que nous avons déjà dit, pour parler de notre petite vie privée que j’écris, mais plutôt, à la façon tour du monde, pour vous parler des différents petits voyages que nous avons déjà pu faire lors de week-ends prolongés. Car nous l’avions dit avant notre retour, c’est maintenant la Suisse et ses environs que nous voulons découvrir, et c’est pour cela que nous gardons Rhino. Ou, disons, comme nous n’avons pas du tout le cœur à nous séparer de lui, nous en profiterons pour continuer le voyage en Europe.

Depuis notre retour, nous sommes déjà partis à plusieurs reprises, plus précisément cinq fois. La première, c’était avec des amis voyageurs. Les « Here we are », constitués de Bastien, Audrey, Daphnée et Liaam, sont venus en Suisse pour y passer quelques jours en « tour de chauffe » avant leur réel départ en Tour d’Europe, puis peut-être des Amériques. Nous les avons rencontrés la première fois à Lyon, lors de la rencontre des « Familles Autour du Monde ». Leur séjour dans notre pays doit durer quatre jours, le temps de nous rendre en Gruyère et de faire une soirée chez les « Convoi d’anges heureux », les Engel. Puisque c’est à Neuchâtel qu’ils nous rejoignent, nous les emmenons tout d’abord à la pointe du grain, pour profiter un joli coup d’œil sur la région et son lac. En plus, nous avons des amis qui nous rejoigne, Sébastien et Virginie, pour une grillade et une soirée géniale.

Nous prenons route, dès le lendemain matin, pour la Gruyère. Dans cette région, il y a quelques incontournables très suisses, dont la maison cailler, espèce de concentré entre musée, visite de fabrique de chocolat et dégustation des « typiques » de chez Nestlé. Nous y arrivons tout juste avant la fermeture et avons la chance de n’attendre que 15 minutes avant le tour, alors que presque toute la journée les gens ont attendu près de deux heures. Les « Here we are » ont passé, il nous semble, un très bon moment, et nous aussi. Nous établissons notre campement juste à côté de la fabrique, sur une place en forêt et au calme. Nous finissons à nouveau à point d’heure, et, surtout, avec une belle journée derrière nous.

Vendredi, une fenêtre météo plus clémente nous sonne l’opportunité de marcher un peu dans cette nature verdoyante de la Gruyère. Et puisque on y voit notre maison, depuis le Moléson, c’est là que nous nous rendons. La grimpette est rude, un joli dénivelé dans les pâtures et les forêts de sapin. Nous rigolons autant que certains souffrent, l’ambiance étant à la franche rigolade mais l’effort épuisant.

Mais arrivés à la station intermédiaire de la télécabine, nous payons pour rejoindre le sommet, encore bien trop loin pour les plus petits. Alors quoi de mieux qu’un petit tour dans un « gondoli » pour aller voir ce panorama incroyable de ce sommet. Nous y voyons le lac Léman, le lac de Neuchâtel, les alpes bernoises et valaisannes, la gruyère. Le spectacle est grandiose même si la météo n’est pas 100% avec nous. Le vent est très fort mais c’est peut-être grâce à cela que nous n’avons pas de pluies.

C’est ensuite à Morlon, au bord du lac de Gruyère, que nous nous installons pour dormir. Un spot de nouveau parfait pour nos deux camping-cars, calme durant la nuit et suffisamment grand pour sortir tables et chaises pour manger dehors.

Puis, Samedi, arrive la rencontre inattendue de Manu, un gruyèrien super sympas qui fera découvrir toute l’hospitalité Suisse à nos amis français. Merci à lui d’avoir donné cette belle image d’ouverture.

Mais surtout, aujourd’hui, c’est la rencontre chez les « convoi d’anges heureux » que nous visons. René et Etelvina ont 9 enfants, dont certains sont déjà bien grands et hors du nid, mais c’est une famille unie qui se retrouve très souvent et qui part voyager régulièrement pour de « longs » séjours. Ils ne partent pas à 11, non, mais se rejoignent souvent, notamment actuellement (au moment où j’écris) en voyage entre la Namibie et l’Afrique du Sud. Ce soir, c’est justement une petite fête avant leur départ qu’ils font. Au bord du lac de Gruyère, ils ont organisé cela comme de chefs. Les enfants s’amusent, les grands rigolent et la mixité de personne sur place donne place à la discussion. C’est ensuite sur l’île de ce petit lac que nous terminons la journée autour d’un feu. Le dimanche matin, nous partageons encore un peu de temps avec tout ce monde mais vient le temps pour nous de dire au revoir à la famille Engel ainsi qu’à Bastien et Audrey… mon premier jour de travail commence demain.

Deux semaines plus tard, j’ai la chance de pouvoir partager notre vie en Rhino avec un ami cher. Claire, Soraya et Jimmy étant en séjour en Allemagne, je me retrouve avec Amélie et nous voulons nous faire un petit week-end au Jura. Alors, j’avais proposé à Sébastien et ses deux enfants de se joindre à nous puisque nous avons justement trois places de libre. Alors plutôt que de décrire nos activités qui n’ont, finalement, pas été nombreuses, ces plus un état d’esprit qui me parait important de partager. Amélie et moi avons pu transmettre une partie de notre façon de vivre à des gens qui nous sont proches. Amélie, Léna et Timéo ont passé le plus clair de leur temps en jeu libre, dans la forêt, s’amusant avec ce qu’ils trouvaient, comme en voyage. Sébastien et moi avons pris le temps d’installer le barbecue, de mettre le auvent pour nous protéger de la pluie du soir, et nous avons simplement profité de ce temps en nature avec pour seule contrainte… ben justement, sans contrainte en réalité, et c’est certainement une des choses les plus jouissives de tout ce voyage que nous avons fait, la quasi absence de contraintes.

Bon, histoire de ne pas nous sentir trop flémards, nous nous sommes quand même motivé à visiter une beauté jurassienne, la cité médiévale de St-Ursanne. Autant Sébastien que moi n’avions pas encore visité cette endroit mais très souvent entendu parler de la cité accueillant chaque année un festival médiéval. Alors, un petit passage par-là pourrait bien nous surprendre.

L’accès à la cité par le pont est déjà splendide, donnant vue sur cette inaccessibilité que le bourg avait construit en se mettant ainsi de l’autre côté de la rive. Puis, l’intérieur du bourg offre de belle vue sur ces constructions anciennes, les ruelles en pavé donnant encore un peu plus de caractère au lieu. Mais encore, nous avons la chance de venir lors d’un week-end un peu spécial avec de petites animations, dont une que nous apprécions spécialement ; la présence de joueur de cors des alpes et un lanceur de drapeau. Nous prenons tous beaucoup de plaisir à voir cette performance 100% Suisse.

C’était un cours week-end mais j’adore avoir pu le partager avec Séb et ses enfants, et apparemment ce fut réciproque. L’expérience a permis à nos amis de sentir l’énergie que nous avons mise dans Rhino.

La troisième sortie Suisse de Rhino depuis notre retour se fait le week-end suivant, à nouveau avec de la compagnie. Cette fois c’est aux Grisons que nous nous rendons et avec deux camping-car. Annick et Michael accompagnées de leurs deux enfants ont emprunté le cc des grands-parents. Notre week-end va se passer merveilleusement, à la découverte d’une des plus belles régions de Suisse ; les Grisons ! Nous passons notre première nuit dans la région de Zurich, juste après avoir récupéré nos deux grands enfants de leur vol retour depuis l’Allemagne.

Samedi, c’est dans la région de Lenzerheide que nous nous dirigeons. Très vite, en nous engageant dans les petits cantons de Suisse Centrale, nous ouvrons les yeux comme de petits enfants retrouvant une région qu’ils n’avaient plus vue depuis longtemps. Nous savions pourquoi nous rentrions avec plaisir de tour du monde, mais maintenant nous le vivons. Tous ces week-end avec nos amis, et en plus à la découverte de notre magnifique pays. Même en nous arrêtant au bord de la route juste le temps d’une grillade, nous tombons sur des paysages de pure merveille…

6 grillade

Cela se confirme encore avec notre arrivée dans les Grisons. Alors malheureusement, deux cantons Suisses ont légiféré contre le stationnement « sauvage » des camping-cars, l’obligation de dormir en camping est donc bien réel. Donc, dans des stations de montagne comme Lenzerheide, c’était couru d’avance que le stationnement serait hyper réglementé. Peu importe, nous sommes têtus et décidons de sortir un peu du village et de prendre un peu de hauteur. Bien nous en a pris, nous arrivons sur une place avec une vue incroyable à Tgantieni, et le propriétaire de l’hôtel/restaurant adjacent nous confirme qu’il ne nous embêtera pas après lui avoir proposé de venir consommer quelque chose chez lui.

Si nous sommes venus aux Grisons, c’est aussi pour marcher un peu. Mica et Annick ont de petits enfants et ne peuvent donc pas faire de grosses marches avec eux et surtout dans un rythme plutôt réduit. Alors ils nous proposent d’aller marcher à notre guise pendant qu’eux se baladeront tranquillement et forcément lorsque nos enfants ont entendu cela ils ont demandé à pouvoir marcher avec eux. C’est donc en couple que nous gravissons le Piz Scalottas. La pente est rude, et surtout notre condition physique n’est plus la même que lors de nos multiples marches des USA ou de Nouvelle-Zélande. Peu importe, un peu de souffrance permet de se sentir encore plus satisfait ensuite. En plus, arrivés au sommet, à 2321m, une surprise nous attend. Toute la clique nous attendait pour un petit coucou, eux sont montés avec les télésièges. Nous sommes tous redescendus à pied par les sentiers les moins raides avant de reprendre la route pour de nouvelles découvertes.

Après un passage éclair dans un camping des plus pitoyables que nous ayons pu fréquenter (nos amis devaient absolument s’arrêter une nuit en camping et à l’heure à laquelle nous sommes arrivés nous n’avions pas trop le temps de chercher autre chose), nous avons roulé le lundi jusqu’à Bergün. Nous sommes arrivés là dans l’idée de rejoindre un col, mais un panneau limitant la hauteur nous a stoppé net dans notre élan, et vu la beauté du village que nous venions de traverser, nous nous sommes dit qu’il serait agréable de partir à sa visite.

Nous stationnons nos camping-cars sur un parking de remonté mécanique en espérant que personne ne nous chassera pour la nuit. Puis, nous nous en allons à la découverte d’un village que nous comprendrons typique des grisons une fois dedans. Les maisons magnifiquement décorées, les rues parfois exigües, des écritures en romanche que nous ne comprenons absolument pas ! Il n’y a pas à dire, nous (re) découvrons une partie de notre identité Suisse des plus traditionnelles, et nous adorons cela.

Nous quittons nos amis mardi matin puisque nos routes sont différentes pour retourner à Neuchâtel. Nous devons nous rendre à Saint-Moritz et le chemin le plus court passe par le col dont la limitation de hauteur à 3.3m ne nous permet pas de passer… 2 choix s’offrent à nous ; un détour de près d’une heure, ou alors le démontage des galeries de toit. Nous choisissons la deuxième option avec une aide de Mica qui réceptionnera les pièces en-bas. Le temps ensuite de se dire au revoir, et nous démarrons pour l’Albula Pass. Encore une fois, nous sommes ébahis par la splendeur de ces montagnes.

10 albula pass

Nous arrivons à temps à Saint-Moritz pour le repas en compagnie de la famille de Claire. C’est par leur présence d’ailleurs que nous venons ici, car il n’y a clairement aucun intérêts ni aucune facilité dans cette station de montagne pour les camping-cars. C’est ici que le week-end se termine pour moi, demain je travaille et il me reste encore cinq heures de route pour rejoindre Neuchâtel. Claire et les enfants, eux, vont passer deux nuits ici et découvrir un peu cette région. Depuis trois ans, nous n’avions pas revu les oncles et tantes de Claire, alors un peu de temps avec eux est bénéfique.

Maintenant, j’attends la prochaine sortie avec Rhino le week-end prochain… direction le Tessin !

Une rencontre Nomade et de l’émotion au retour en Suisse. Du 12 au 14 juin 2017

 

Pour rejoindre notre prochaine destination, Lyon, nous décidons cette fois-ci de prendre les autoroutes à péages, car les 48 km/h de moyenne depuis que nous sommes en France allongent passablement le temps des trajets. Et puis, c’est la dernière ligne droite avant le retour en Suisse, et on commence à se dire qu’on y mettrait bien les pieds depuis le temps qu’on y tourne autour. Mais les distances sont quand même importantes et ce n’est pas en quittant Bergerac à 17h qu’on risque de faire beaucoup d’avance aujourd’hui. Nous sortons de l’autoroute pour nous trouver un bivouac et allons dénicher un petit endroit tout sympa dans la forêt, juste ce qu’il faut pour passer une bonne nuit.

Le lendemain matin, nous reprenons la route pour réaliser quelques 350km jusqu’à Lyon, pour y rejoindre les Nomades d’un jour. Vous en rappelez-vous ? Sandra, Thomas et Charlie sont des voyageurs contemporains, ils sont partis en même temps que nous, arrivant aussi à Halifax en juillet 2014. Nous les avions rencontrés une première fois lors d’un rassemblement de voyageurs dans le jura français en juin de la même année. Puis, par le plus grand des hasards, sans concertation aucune, nous nous étions tombé dessus dans le camping de Norris au centre du parc Yellowstone. Eux, comme nous, avaient changé leur plan de route de manière assez radicale et ce sont nos choix qui nous ont menés ici, une des premières expériences qui nous montrait que le lâcher prise, être à l’écoute de nos envies et de nos ressentis allait nous mener vers des rencontres aussi belles qu’inattendue.

Du coup, nous avons passé pas mal de temps ensemble, notamment dans le parc de Yellowstone même, où nous feront des marches et quelques découvertes sympathique, dont ces traces super fraiche d’un grizzli énorme qui se trouvaient dans un étroit couloir sans issue… un plaisir de ne pas l’avoir croisé pour de vrai. Après nous être quittés au Parc Yellowstone, nous avions pris la direction de Crater Lake, et à nouveau sans rien planifier, nous nous étions réveillés un matin avec leur véhicule à côté de nous. Nous avions donc ensuite roulé jusqu’à Crater Lake ensemble, fait une marche autour du lac, puis rejoints le Diamond Lake pour une soirée grillade comme cela s’est fait sans cesse aux USA. En se quittant à cette endroit, on pensait ne plus se croiser. C’était à nouveau sans compter sur le hasard qui aura fait que nos chemins se seront croisés une dernière fois sur les routes du monde à San Francisco.

Voici donc pour la partie présentation, ou re-présentation, d’une famille que nous avons tellement aimé voir en voyage et ensuite revoir en Europe, puisque les Nomades d’un Jour étaient venus en Suisse lors de notre rapatriement l’année dernière, ils nous avaient fait un somptueux cadeau par ce déplacement jusqu’à Neuch. Alors comme ils se trouvent en plus sur le chemin de la maison, il aurait été trop bête de ne pas les voir et c’est donc mardi soir que nous arrivons chez eux. Et c’est absolument incoryable. Dites-moi combien de personnes vous connaissez, depuis à peine 10 jours, et avec qui vous êtes si fraternelles, proches comme si vous vous connaissiez depuis toujours, partageant tout sur votre vie comme si ils étaient vos confidents. Car au final, c’est à peu près 10 jours, voire 2 semaines, que nous avons partagé avec Sandra, Thomas et Charlie. Mais les retrouvailles sont identiques à de vieux amis qui ne se sont pas vus depuis des mois. Et cela ne touche pas que les parents. Charlie et nos enfants se retrouvent également comme de vieux potes, comme cela s’était passé avec les Castagna ou les belges. Cette constante nous habite presque tous, les voyageurs, cette relation forte qui s’installe dès les premiers instants.

C’est donc avec un plaisir immense que nous sommes là, en compagnie de ces trois amis géniaux. Le temps est malheureusement court, puisque Sandra travaille, que Charlie à l’école… mais nous avons tout de même le temps pour un souper sur leur balcon, à l’air, et heureusement vu la chaleur de ces jours. Et comme Sandra et en repos mercredi matin, nous avons encore l’occasion de déjeuner ensemble.

Une chose agréable à savoir en partant de d’ici, c’est qu’il n’y a que trois heures de routes qui nous séparent, il sera donc aisé de se revoir. Nous repartons en fin de matinée, heureux de cette rencontre, et nous dirigeons vers la frontière Suisse de Genève. Merci les Nomades pour cet accueil chaleureux, à votre image bien sûr !

A mi-chemin entre Lyon et Genève, nous commençons à sentir l’air de chez nous, des paysages qui ressemble de plus en plus à ceux que nous connaissons. L’excitation monte, l’envie de voir la douane augmente. Nous y sommes presque, plus que quelques kilomètres, les derniers avant de boucler la boucle, de remettre les roues de Rhino sur territoire Suisse pour la première fois depuis trois ans, le ramener chez lui où il pourra être choyé par Daniel Babst et Nick, qui s’était occupé de lui avant le départ et durant le voyage par téléphone… Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres de ce moment que temps de gens redoute, le retour, mais qui pourtant nous réjouis tant. Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres de mener à terme ce projet totalement fou, paraissant si irréaliste, de tour du monde sur 3 ans, 6 continents, 33 pays. Voilà que nous y sommes, que Rhino, toujours aussi fiable et fidèle, nous amène jusqu’à la porte de chez nous, là où le drapeau Suisse flotte fièrement dans les airs, nous voici de retour en Suisse !

4 douane

Mais la première chose à faire en arrivant sur nos routes, c’est l’achat de la vignette autoroutière. Et oui, chez nous c’est ainsi… pas de péages, mais ce n’est pas gratuit non plus, sans que l’on puisse dire qu’elle soit chère non plus. 40 francs, voilà ce que coûte 365 jours d’autoroute chez nous, une somme ridicule lorsque l’on vient de sortir 100 Euros pour faire Bergerac-Genève ! C’est donc avec un immense plaisir que nous collons la vignette sur le parebrise.

5 vignette

Nous remontons contre le Nord en longeant le lac Leman puis tirons vers l’Est en direction de Vevey, toujours en compagnie du plan d’eau sur notre droite. La vue est magique, splendide, la région du Lavaux n’est pas au patrimoine mondial pour rien et un arrêt sur l’aire d’autoroute du même nom nous permet de retrouver certains goûts comme le Rivella, les chips Paprika Zweifel ou encore les Kägifret (je réalise que Word me souligne chacun de ces noms, c’est donc que ces produits sont bien Suisses) ! C’est aussi le moment pour moi de lâcher de grosses larmes, laissant monter une émotion d’achèvement, un sentiment de réussite mélangée aux souvenirs. Il n’y a pas de tristesse, aucunement, mais plutôt une prise de conscience d’un parcours incroyable, d’une aventure de pure folie. Aussi, un sentiment de fierté d’avoir mené au bout de projet qui a pourtant pris quelques fois du plomb dans l’aile, avec quelques coup de mou et surtout cette opération du dos qui aurait pu tout mettre à l’eau, mais nous avons parfois serré les dents pour aller vers du mieux et arriver sur cette aire d’autoroute sans réel intérêt mais qui, depuis aujourd’hui, aura cette aspect si spécial d’avoir accueilli la première montée d’émotion !

Bon, ce n’est pas tout mais nous avons encore une visite à faire aujourd’hui. Ce soir nous retrouvons Nirina et Christophe. Niri, c’est l’amie adorée de Claire. Elles ont partagé leurs années de formation d’Educatrice sociale et sont inséparables depuis. Nous sommes donc accueilli chez eux pour le souper, une retrouvaille un peu spéciale puisque Nirina est enceinte et que c’est la première fois que nous la voyons avec son ventre rond. C’est une petite soirée retrouvaille que nous passons. C’est un peu dur pour moi d’en dire plus car je n’étais que moyennement présent dans ce moment, et je m’en excuse envers nos hôtes. C’est que j’ai lancé sans réfléchir une demande de job sur Facebook hier, en pensant juste tâter le terrain pour notre retour, et voici que je me retrouve avec un tas de mails auxquels il me faut répondre, un CV à refaire en urgence puisque je n’ai plus rien, et des certificats de travail que je n’ai pas demandé avant de partir à obtenir. Mais Claire retrouve son amie et passe une adorable soirée, et c’est là le plus important. Nous dormirons ce soir sur un parking du village et reprendrons la route demain matin pour faire la surprise à notre famille puisqu’ils nous attendent pour samedi seulement !

 

La cité pas perdue de Bergerac… du 9 au 12 juin 2017

Aujourd’hui, il y a une rencontre que l’on attend avec un sentiment un peu spécial. Alors oui, toutes les rencontres de voyageurs que nous faisons avec ce petit tour d’Europe ont quelque chose de spécial. Comme seuls des voyageurs au long cours peuvent vraiment le sentir, chaque personne que l’on rencontre en voyage et avec qui on s’entend, car ce n’est pas toujours le cas non plus, un lien spécial se tisse, même si la rencontre est courte. Mais il y en a certaines qui marquent plus encore, des rencontres de personnes qui restent totalement hors-normes. Il y a celles qui durent, celles qui collent tout de suite, mais quand à ces deux premières s’ajoutent le fait de partager une expérience énorme, alors forcément un lien tout spécial se crée. C’est bien ce qui s’est passé avec nos amis qui habitent à Bergerac, les Castagna.

Aude et Laurent, les parents, nous les adorons. Dès les premiers instants le courant était passé et nous avions dégusté les instants passés ensemble. Les enfants, Noémie, Léa et Enzo ont le même âge que Soraya et Jimmy. Entre eux, les liens s’étaient aussi formés très rapidement, une entente génial qui nous avait poussé à partager une expérience incroyable après avoir déjà passé une semaine ensemble sur la plage Herradura au Costa Rica.

Nous nous étions retrouvé en Colombie avec une idée un peu folle, réaliser l’ascension de la « Cité Perdue » de Santa Marta en compagnie, encore, de Jilani, donnant naissance à un groupe de onze personnes. Une marche de 54km nous attendait, avec des dénivellations terribles, une chaleur limite supportable et une humidité à couper au couteau. Ce fut 6 jours d’aventures remarquables, alternant entre franche rigolades, engueulades ou encore souvenirs inoubliables, un cocktail parfait pour tisser une amitié franche entre nos deux familles, et bien sûr incluant Jilani.

Alors au moment de retrouver les Castagna chez eux à Bergerac, une excitation palpable habite chacun d’entre nous. Nous les retrouvons à leur restaurant dans les murs de Jardiland. Le « Clement’in » est un restaurant, un café, une pâtisserie où la cuisine est excellente. Mais on y reviendra plus tard… Car pour l’instant, c’est l’heure des retrouvailles. Laurent, Aude et les enfants sont là, nous accueille avec toute la chaleur qui est la leur. On se connait, on se retrouve, et les liens n’ont pas changés. Aude, nous connaissant si bien, fait une caresse à Rhino et nous regarde en nous demandant : « il va bien, Rhino ? ». Et oui, notre famille en voyage à bien 6 membres, et elle le sait.

Nous avons à peine le temps de nous retrouver que nous goûtons déjà aux pâtisseries qui nous ont fait saliver pendant presque eux ans sur Facebook, lorsque Laurent où Aude partageaient des images délicieuses dur le réseau social alors que nous étions à des kilomètres de trouver des produits de telle qualité dans les pays où nous étions… alors quel plaisir d’y gouter enfin. Et en réalité, cette arrivée ne va que refléter le reste du week-end. C’est que nous sommes dans le Périgord, et c’est là que se trouve mon pêché mignon, le foie gras de canard… sans rentrer, s’il vous plait, dans un jugement quelconque… qu’on me jette la première pierre.

Nous nous rendons ensuite chez nos amis pour nous préparer à la première activité qu’ils ont organisé, un petit souper sympathique dans la ville de Bergerac. Nous ne nous attendions pas à pareil spectacle, à une ville si belle, pleine de vie, et un choix de petits restaurants très garni. Laurent et Aude nous emmène dans un lieu qu’ils connaissent, puisque le patron n’est autre qu’un ancien employé du chef Castagna. Un bon Mojito, une viande et une famille géniale, nous passons tous une excellente soirée, les enfants passant la leur au bord de la Dordogne.

Mais la « grosse » journée, c’est celle de samedi. Nous partons de Bergerac, après un petit déj partagé, comme dans nos souvenirs les plus fous, à deux camping-cars. Les Castagna ont gardé le leur et ce n’est que du plaisir pour nous, partant en bivouaque ensemble.

5 cc castagna

Nous nous rendons à Sarlat-la-Canéda pour visiter cette cité médiévale de renom, pour ses murs d’une époque qui intrigue, mais aussi pour sa nourriture périgourdine mondialement connue. Nous venons ici pour la première raison, voir un centre-ville dont son apogée médiévale date du 13ème siècle. La ville est belle, ses ruelles sont tordues, tantôt étroites, tantôt plus larges. Les porches et autres éléments d’architecture médiévale sont bien présents. La découverte de ce lieu est agréable, d’autant plus que nous sommes hors saison, car semble-t-il que la ville devient presque désagréablement bondée en été.

Ici, nous faisons aussi la connaissance de Jérôme, voyageurs au long cours qui a parcouru les Amériques en même temps que nous. Beaucoup d’amis de voyage l’on rencontré, nous ne l’aurons jamais aperçu, la preuve que les routes sont longues et qu’il y a un tas de rencontres que l’on ne fait pas dans ce genre de voyages. Alors, maintenant, c’est rectifié. Nous lui avons rendu visite dans son salon de thé qu’il a ouvert à son retour en France, un joli lieu bien décoré, bien sympathique pour y passer un moment de détente.

6 jerome

La suite de la journée va être encore plus magique. Nous repartons de Sarlat pour nous rendre au Château de Castelnaud. Lieu de bataille entre les anglais et les français, le château fut longtemps territoire britannique. Nous stationnons au bord de la Dordogne et prenons notre pique-nique sur les rives sublimes de cette rivière.

Il s’agit de prendre des forces pour la suite du programme. Nous montons à pied sur la colline qui abrite le château de Castelnaud, une montée plutôt raide sous une chaleur assez extrême. Mais la récompense nous attend au sommet. Le monument est splendide, la vue y est incroyable et nous avons droit à une visite guidée qui nous rendra la découverte vivante, captivant l’attention des enfants.

Nous allons vivre un instant assez incroyable après cette visite. Redescendus de notre colline, nous nous installons à nouveau au bord de la Dordogne pour une baignade des enfants. C’est à cet instant que nous voyons des montgolfières s’élever juste derrière les arbres de l’autre rive, puis passant au-dessus, nous croyons qu’ils sont en difficulté, prêts à s’écrouler dans la rivière avec leurs passagers. Mais c’est une manœuvre totalement maitrisée, les trois montgolfières font le même spectacle et s’immobilisent à la surface de l’eau, un truc de fou !

La journée de dimanche ne sera pas plus calme que celle de la veille, pour notre plus grand plaisir. Après un petit déj vers la Dordogne, nous nous rendons dans la région de Tursac où nous retrouvons un autre Laurent, ami du premier et connaissant une série de forts non répertoriés sur les sites touristiques, longeant la Vézère. La balade est quelque peu sportive puisque le « sentier » y menant est presque inutilisé, laissant l’opportunité aux ronces de prendre place et nous caresser les tibias. Mais le jeu en vaut la chandelle. Nous découvrons cet endroit avec plaisir et laissant l’esprit d’aventure s’épanouir.

La ballade nous aura pris un peu de temps. Nous retournons ensuite chez les Castagna pour se poser un peu avant de passer aux choses sérieuses. Ce soir, nous nous rendons chez Clement’in pour une dégustation périgourdine ; magret de canard et foie gras poêlé. Mama mia, ils sont fous ces périgourdins. Une nourriture si riche, ça devrait être interdit ! Mais c’est tellement bon, un pur délice, surtout que Laurent se fourni chez une personne qui vend de la qualité. Il cuisine le tout avec pour seul ingrédients du sel et du poivre, et le résultat est d’une perfection me convenant parfaitement. Comme quoi, si le produit est bon, rien ne sert d’ajouter des épices inutiles.

12 foie gras

Et la suite de la soirée ne sera pas plus légère que le début… une des spécialités de Laurent c’est aussi la pâtisserie. Alors quand il y a des choses au chocolat, au citron, à la meringue ou encore aux fruits avec crème pâtissière, il est impossible de résister même l’estomac plein. Nous sommes entièrement satisfaits et partons nous coucher sans même déplacer Rhino ; nous passerons la nuit sur le parking de Jardiland.

C’est aussi que Claire à un cours de création de Macaron que Laurent va lui donner lundi matin. Et là, on se rend compte de tout le mérite que Laurent et son chef Nico ont de réussir si parfaitement leurs coquilles… Claire ne s’est pas trop mal débrouillée mais il manque un petit peu de pratique pour que cela soit parfait. Peu importe, elle a pris du plaisir et engrangé des connaissances supplémentaires pour notre plus grand plaisir.

11 macaron

Nous avons un peu de peine à décoller d’ici. Nous pensions partir en fin de matinée, mais comme une énergie invisible nous retient ici. Nous sommes bien en leur compagnie et l’envie de les quitter ne vient pas. Nous allons encore trainer jusqu’en fin d’après-midi, où nous allons remplir l’eau chez la maman de Laurent que nous avions vite croisé au Costa Rica. Du coup, notre départ se décale encore un peu, passant un peu de temps avec elle qui nous suit depuis un bon bout de temps, parlant de nos voyages… mais aussi, Laurent nous fait la surprise de venir chez sa maman avec un véhicule un peu spécial, sa voiture-amphibie de la seconde guerre mondiale.

Voilà, il est presque 17h et, vraiment, nous devons filer cette fois-ci. Mille mercis à nos amis, quel plaisir de vous avoir revu… et maintenant qu’on sait qu’il y a un vol Genève-Bordeaux pas trop cher, on risque de venir vous revoir !