Une entrée loupée au Salvador ! 22.02.2015

Voici notre première erreur avec conséquence morale sur notre voyage. S’il n’y a eu aucun problème physique suite à cet évènement, le ventre et la tête ont pris un coup de notre entrée au Salvador…

Nous avions décidé, ce dimanche, de quitter Antigua en début d’après-midi pour dormir à 30 minutes de la douane et passé de l’autre côté lundi matin. Finalement, notre témérité nous aura fait prendre des risques inutiles. Arrivés à 16h à la douane, nous nous sommes lancés dans les démarches administratives pour passer au Salvador. Jusqu’à maintenant nous avions toujours pu passer les douanes en 60minutes max, ce qui nous aurait laissé 1 heure pour trouver un bivouac avant la nuit.

Malheureusement, les choses sont plus longue ici. Nous ne nous étions pas préparé pour ce passage et en plus de ne pas nous rendre compte du temps que cela prenait, nous n’avions pas vu que la douane de Tapachula était celle utilisée par tous les camionneurs (donc de longue files) et que la corruption était monnaie courante ici.

Si la sortie du Guatemala s’est faite en en 40 minutes, plutôt correcte, c’est l’entrée qui fût un véritable bordel (mais je tiens à préciser que tous ceux que nous connaissons et qui sont passés plus au nord n’ont eu aucun problèmes). Tout d’abord, nous avons passé un checkpoint juste après le pont. Ici, trois entités différentes ; La police, la migration et les militaires. Tout d’abord, les deux premiers contrôlent les documents avant de nous dire que tout est ok, mais le dernier, le militaire, nous demande de lui laisser un document prétextant qu’une officielle devait y mettre un tampon. Je ne sais pour quelle raison, je lui ai donné une vulgaire copie qu’il a finalement accepté à force que je lui dise que je n’avais rien d’autre. Il nous dit d’aller présenter les passeports au bureau des migrations et revenir prendre le document après. Arrivé là, l’agente des migrations tombe sous le charme de nos petites têtes blondes. Prise de sympathie, elle nous répond franchement aux questions sur le déroulement du passage en douane et nous dit que le militaire n’a rien à faire avec ce papier. Je retourne le chercher à deux reprises, lui nous répondant à chaque fois qu’il ne peut pas nous laisser le document tant que le tampon n’est pas fait. Je décide de partir au bureau d’importation temporaire des véhicules avec les originaux que j’avais gardé et ainsi court-circuiter le militaire, apparemment avec raison puisque les agents de ce bureau font tout ce qu’il faut pour notre Rhino. Ils nous font même une nouvelle copie du document que le militaire avait gardé. 50 minutes plus tard, vers 17h45, nous avons tous les documents en main et pensons partir rapidement pour trouver un bivouac, après que l’agent d’importation du véhicule nous ait averti au moins 3 fois que nous n’avions rien à payer au Salvador, ni pour la douane, ni pour les routes.

Et là, arrive le 2ème checkpoint, juste après les bureaux de douane. Ici, se trouve à nouveau plusieurs personnes, de la migration, de la police, des militaires et un pseudo agent municipal. Ce dernier est très agressif et exige le paiement d’une taxe de douane. Commence 20 minutes de stress et de confrontation verbale, et dans un cas comme celui-là 20 minutes c’est long ! Je refuse d’abord de payer, lui expliquant que je connais les lois et que cette taxe est bidon. Il devient encore plus agressif et menaçant. Il essaie de nous faire peur en disant qu’il allait appeler la police. A cela, je lui ai répondu que ça m’importait peu car je n’allais de toute façon pas payer. Mais le policier arrive et prend une attitude intimidante. Il agresse du regard, verbalement et par son attitude corporelle. Après de nombreux refus de ma part, il ordonne 3 fois « Venga », ce qui sous-entendait que je devais descendre du véhicule. Je refuse ! Je joue même au culot, j’exige leurs noms respectifs (ce que j’obtiens) et prends une photo de chacun d’eux, ce qui les met hors d’eux. Le policier exige encore que je descende avec ses « Venga », ce que je refuse à nouveau en devenant moi-même très agressif mais franchement effrayé des conséquences possibles. A sa dernière demande, je lui ai répondu que j’allais descendre, mais pour me rendre au bureau des migrations pour redemander à l’agent que j’avais vu si je devais payer. Le policier me demande de bouger le camping-car, étant donné que je bloque le passage des tous les véhicule depuis déjà prêt de 15 minutes. Je lui ai dit que je n’allais pas bouger de là, que j’avais une cuisine, à manger, des lits et que je ne bougerais pas avant qu’il me laisse passer.

Au bureau, plus personne. Ils étaient partis manger. Pas grave, je reviens et fait mine d’avoir eu la confirmation qu’il n’y avait rien à payer. Le policier me dit : Va le chercher ! Et là, je comprends que c’est le bureau de migration qui risque des problèmes avec eux. Je refuse alors de rentrer dans sa demande et lui dit que non, j’avais eu ma réponse ! Deux minutes après mon retour, ils commencent à se dégonfler. Ils finissent par dire que nous pouvons passer mais que nous allons avoir des soucis plus loin sur la route, que nous allions nous faire arrêter. En plus, un d’eux devient presque violent au moment où je refuse de lui donner le papier avec leurs noms dessus. J’allume le moteur et finit par partir en force. Au même moment, j’entends une des deux dire : « Appelle ! ». Nous partons donc avec le souci de nous faire prendre plus loin, peut-être ont-ils appelé quelqu’un sur la route. Il est, à ce moment, 18h15 et la nuit tombe.

Nous roulons jusqu’au premier village en espérant trouver un lieu de bivouac, en ayant ni GPS, ni carte détaillée. Là, à la station-service, nous demandons conseille, mais le type à l’air déconnecté ! Il ne nous donne aucune infos et nous repartons ainsi, sans savoir où vraiment aller, il fait nuit. Au carrefour, un camion nous laisse passer, et lorsque nous nous arrêtons 50m plus loin, il s’arrête à coté de nous, puis descend de son véhicule. Il nous félicite d’avoir tenu tête aux corrompus et nous redis que nous ne devons jamais lâcher de l’argent ici, car il n’y a rien à payer. Quand je lui demande s’il connait un endroit correct pour dormir dans le village, il nous répond : « ne restez pas ici, c’est dangereux ! ». Je lui demande de nous indiquer un lieu, mais sans carte cela est compliqué. Je lui demande si nous pouvons le suivre jusqu’à l’endroit, ce qu’il accepte. Durant le trajet, nous passons un checkpoint que je n’ai pas vu arriver car j’étais proche du camion. Je le vois faire un slalom entre quelques connes, mais en passant vite. Le camion passé, l’agent me voit et saute de sa chaise pour m’arrêter en levant son bâton lumineux. Je n’obtempère pas et passe le checkpoint sans m’arrêter avec le cœur qui tape vite.

Finalement, après 45 minutes de route, nous arrivons après 19h sur une Gasolinera. Là, le chauffeur (dont honteusement je ne connais même pas le nom) me donne encore quelques conseils pour la suite de la route et nous laisse en lieu sûr, nous indiquant qu’au moindre souci il nous fallait simplement faire appelle à un camionneur dormant dans la station-service. Merci mille fois à lui et aux bonnes énergies qui nous ont amené ce chauffeur !

La nuit ne fût pas très bonne avec le stress encore présent, mais au moins nous nous sentions en sécurité ! Une leçon sans conséquence grave que nous devons garder en mémoire afin de faire preuve de plus de prudence…. Et si nous avions entendu cette histoire de quelqu’un d’autre, nous les aurions sûrement mis dans la case « inconscients » !

4 réflexions sur “Une entrée loupée au Salvador ! 22.02.2015

  1. Wow….quelle aventure….!!!!
    Je n’ose pas imaginer la pression..,pas la même langue, pas la même culture, des milliers de kms de ton pays….et avec les enfants……!!!
    Tu es courageux…..respect man….
    J’attend avec impatience la suite des aventures. ….mais en mode kool….!!!!
    Hasta la vista

    • C’était assez usant, mais ça fait malheureusement parti du voyage !

      Merci pour ton message et a bientôt 😉

      Salutations

  2. Pingback: Notre BILAN des Amériques, du 15 juillet 2014 au 10 décembre 2015 | La vie devant - Les kilomètres derrière

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