Une étoile s’éteint.

Dans ce voyage, des rencontres nous en faisons. La plus part sont furtives, comme le temps que nous restons à un endroit. De furtives, elles deviennent courte lorsque l’on décide de s’établir un peu plus longtemps dans un lieu, mais celles qui durent, qui donnent naissance à de belles amitiés, à de beaux échanges, celles-ci sont plus rares. Pourtant, avec vous, c’est comme si le destin nous mettaient à chaque fois sur les routes de l’autre.

La première fois, on s’en souvient, c’était à Antigua au Guatemala. Cette première rencontre était, justement, furtives puisque vous repartiez presque avant d’être arrivés. La second fois, nous avons pu parler un peu plus en détail de qui nous sommes, mais là aussi vous repartiez assez vite de ce magnifique lieu qu’est Canas Castillas au Costa Rica, mais Mini votre chien ne s’entendait pas avec celui du propriétaire.

C’est à la troisième rencontre que les liens se sont encore plus tissés. Nous avions depuis peu un ami commun, Jilani, le grand-papa de voyage de nos enfants. Cette troisième, c’est au port de Colon qu’elle se passa, lors du passage du Panama en Colombie avec ce bon FerryXpress qui nous aura permis de sauver un bon paquet d’argent. Et en arrivant en Colombie, je vous entends encore dire combien vous coutera votre visa, une réciprocité entre gouvernement canadien et colombien qui ne sert qu’à desservir les voyageurs de ces pays. Nous aurons ensuite partagé le campement devant l’hôtel Hilton de Carthagène, avant que Dany et Dani n’arrivent vers vous et que nous vous quittions, mais pour se retrouver ensuite.

Puis, c’est définitivement à la quatrième que nous avons formé ce que j’appellerai un groupe de voyage, une amitié qui durera. A Salento, vous y étiez avec Jil et nous avions décidé de partir au désert de Tatacoa ensemble, puis San Agustin pour revenir à Popayan par ce que Dany et Dani appelait la « route de la mort ». Durant ce trip, nous avons observé les étoiles, bu l’apéro au village voisin et France, c’est là que tu nous as pris les enfants pour la première fois avec toi pour vous baigner dans la piscine du désert ! Mais encore, vous rappelez-vous du bivouac ? Nous étions, Jil, vous et nous sur la piste d’atterrissage des OVNIs, au centre tellurique du désert ! Sont fous ces tatacoins… Depuis là, San Agustin, puis la route de la mort, qui finalement n’aura eu raison de personne et bien heureusement. C’était plutôt une route remuante mais sans danger particuliers. Nous avons bien rit quand même…

Le partage de l’aventure se terminera, pour cette fois-ci, à Las Lajas, où nous aurons gardé Mini pour la première fois. Vous étiez partis faire des courses et les enfants voulaient s’occuper d’elle. L’expérience fut bonne mais frustrante pour nos loulous, car Mini, elle, n’attendait que votre retour. Pourtant, c’est avec elle que nous avons également construit notre relation. On se rappelle que lorsque nous sommes arrivés sur ce parking à 4600m d’altitude au Cotopaxi, vous nous aviez dit que Mini battait de la queue avant de voir le véhicule. Juste de nous entendre arriver, cela l’avait rendue toute excitée. C’est d’ailleurs ici en Equateur, au Cotopaxi, que vous êtes venus manger dans Rhino, un plat préparé par Claire, pour fêter tes 59 ans, France.

Depuis là, nos chemins n’ont arrêté de se croiser. Nous partions chacun de notre côté mais nous nous retrouvions toujours, par hasard, quelque part. Jusqu’à cette fameuse fois ou tu nous as fait deux immenses surprises, France. A Huarraz au Pérou, il n’y a pas si longtemps, deux mois peut-être, tu as accepté de nous garder les enfants pour une soirée, alors que Claire et moi allions souper au restaurant en amoureux. C’était simplement génial, mais là ne s’arrête pas la surprise. Le lendemain, tu nous as proposé un truc absolument fou. Tu nous as dit que si nous voulions, nous pouvions nous prendre une nuit d’hôtel, que toi tu garderais les enfants et que tu dormirais dans Rhino avec eux. On a bien compris que, pour toi, c’était aussi une soirée luxueuse avec tout le confort d’un lit moelleux que vous n’aviez pas dans votre cellule vieille de 30 ans, mais c’était drôlement gentil de votre part de nous offrir ce moment de retrouvaille avec Claire. Nous aurons passé une des plus belles soirées de ce voyage, dans un hôtel à standard Suisse, vraiment un cadeau milles étoiles que nous avons reçu.

Au Pérou, vous aurez fait la connaissance de mon Papa, qui nous avait rejoint pour trois semaines. Vous l’aurez d’abord rencontré à Nasca, puis encore à Cusco. Nous nous serons dit au revoir ici, en pensant se recroiser en Bolivie ou au nord de l’argentine, mais c’est déjà à Arequipa que nous nous sommes retombés dessus, ces destins qui se croisent sans cesse. Pourtant, France, c’est ici que nous nous serons vu pour la dernière fois. Tu devais rentrer chez toi, au Québec, pour y voir ta famille qui te manquait, puis revenir retrouver ton Marc qui, lui, était parti voir le Pantanal brésilien avec Jil, toujours lui. Nous, de notre côté, nous vivions pleins d’aventure de notre côté et une grosse décision fut prise de quitter les Amériques plus tôt que prévu. Et c’est le même jour où j’ai écrit à Marc, pour lui donner notre nouvelle itinéraire que l’inimaginable c’est produit. Tu étais au Québec, Marc au Brésil, nous en Argentine et c’est à cette instant que les anges sont venus te chercher. Lorsque la nouvelle nous est parvenue, c’est une bombe qui a explosée. Comment s’attendre à chose pareil. Les enfants en ont pleuré à chaudes larmes, plusieurs fois. Tu as marqué leur vie comme la nôtre, par ta gentillesse et ta bonne humeur, comme ta franchise et ta spontanéité canadienne. Une étoile sur terre s’est éteinte avec ton départ.

Nous souhaitions t’écrire ceci car vous avez mis votre empreinte, toi et Marc, sur notre voyage. Nous voulons transmettre toutes nos pensées à ceux qui t’aime et qui te perde. Tout notre soutien va vers eux et nous te souhaitons un dernier voyage vers les anges aussi rempli que ceux que tu auras faits ici, sur terre.

Adieu France, nous t’aimons tous beaucoup !

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