Nous sommes aujoud’hui, vendredi, sur la route en direction du lac Taupo. Nous partons avec une certaine idée de notre itinéraire pour ces prochains jours. Pourtant, sur la route, nous allons rencontrer un lieu fort agréable qui aura pour conséquence de nous faire changer un quelque peu nos idées. Après quelques heures de conduite, nous croisons la ville de Pahiatua. En soit, rien de spécial mis à part un camping bien noté sur l’application que nous utilisons et doté d’un free wifi qui nous arrange bien puisque nous voulons offrir à Soraya la possibilité de faire un Skype avec la famille. Nous nous arrêtons alors ici et nous y sommes très bien. En plus, la propriétaire super sympathique nous indique une belle marche à faire dans les environs. Alors c’est décidé, nous resterons ici deux nuits.
Samedi après-midi, l’école étant faite, nous partons pour les gorges de Manawatu. Si la gorge, bien grande et peu spectaculaire, n’est pas un le principal attrait, la marche qui passe par au-dessus de celle-ci est très belle. Mais attention, elle n’est pas de tout repos. Si elle n’est pas longue, la première montée est raide et physique. Dans sa totalité, elle ne fait que 10.75km mais le dénivelé total s’élève tout de même à 1450m d’un bout à l’autre. Nous parcourons le tout en 2h20min, ce qui est une belle performance pour toute la famille. Nous y trouvons quelques beaux points de vue.
Mais c’est spécialement les différents types de bois traversés qui sont jolis. Nous prenons beaucoup de plaisir à découvrir cet endroit, et nous les parents nous réalisons petit à petit que nos deux grands commencent à être plus en jambe que nous. Il devient parfois difficile de suivre Soraya et Jimmy !
J’ai commencé l’article en parlant de changements d’itinéraire. Et bien ce soir nous prenons encore une décision différente à celle prévue. Nous devions nous rendre à Taupo par Napier. Et bien la météo semblant vouloir se dégrader la semaine prochaine, nous modifions le tracer et nous nous rendrons directement au park Tongariro depuis ici pour y faire le Tongariro Alpine Crossing, une marche plutôt éprouvante par son dénivelé et longue pour les petites comme les longues jambes. Nous roulons ce dimanche jusqu’à un DOC Camp proche du départ de la marche.
La tente montée et les affaires misent en place, nous cherchons une personne qui ferait la marche comme nous demain et qui serait d’accord que l’on mette chacun une voiture à l’autre bout du la marche car c’est un chemin aller et non une boucle. Nous aurions également pu prendre un des bus navette qui font les allers-retours entre les parkings, mais ceux-ci nous couterait pas moins de 150$ pour les 5, tout ça pour 24km ! Donc, nous trouvons par chance deux américaines qui cherchaient elles aussi un arrangement de ce genre. Nous nous accordons sur les détails et nous en allons dormir, histoire d’être frais demain.
Au réveil, à 5h40 du matin, il fait plutôt froid. Nous nous habillons en mode oignon (ou multi-couche) et déjeunons. Comme les employés du visitor center nous ont vivement recommandé de ne rien laisser au camping, nous vidons et démontons la tente. À 7h10 je pose Claire et les enfants au départ de la marche, puis nous partons avec deux véhicules et les américaines à l’arrivée. Nous revenons avec leur voiture (Bob étant à l’arrivée, les enfants disposerons de suite de leurs affaires) et démarrons la marche à 8h. Nous avons la chance, aux vues des prévisions météo de ces dix prochains jours, de bénéficier d’un ensoleillement magnifique sur le versant Ouest du mont Tongariro. La montée est rude, longue, mais très bien aménagée et surtout avec des coups d’œil somptueux, laissant largement place à la comparaison avec les images de la marche de Frodon, Sam et Gollum en direction du Mordor.
Nous continuons à monter, marchons tantôt au soleil où il fait bon, tantôt à l’ombre où il fait très froid. Nous enlevons et remettons les couches en fonction de cela. Nous arrivons en face du Mount Ngauruhoe, volcan nous faisant penser un peu au Cotopaxi d’Equateur.
Mais voilà que ce que nous redoutions depuis le départ se confirme. Si le versant Ouest, plutôt à l’ombre, est dépourvu de nuage, le versant Est qui reçoit l’air réchauffé du soleil est lui totalement couvert. Nous nous engageons petit à petit dans la brume perforante stagnant là autour.
Nous entamons la dernière grosse montée complètement dans les nuages. Le froid et le vent nous glacent et la pluie s’y mêle en plus.
Puis, au moment d’arriver sur les fameux bassins de couleur bleu-vert, nous n’avons pas droit à l’éclaircie espérée. C’est donc complètement embrumés que nous découvrons les lacs, toutefois jolis malgré le manque de soleil.
La suite de la marche jusqu’à la hutte, au deux tiers du chemin, est un petit enfer physique et climatique. La dernière montée est très abrupte, nous avons une température ambiante qui doit friser les 2°C avec un vent chassant la pluie horizontalement… Nous devons, Claire et moi, donner une de nos couches à Amélie qui a un peu froid, mais nous deux avons assez chaud tout de même.
La hutte tombe à point pour un repos après l’ascension et une partie de la descente faite. Elle nous donne la possibilité de reprendre des forces, nous réchauffer un peu et faire sécher les couches les plus humides.
Arrive ensuite le dernier bout, les derniers six kilomètres de pure descente. Nous repassons au-dessous des nuages et la vue se dégage sur la plaine et un lac. La végétation est sublime avec de nombreuses petites plantes, certaines fleuries, celles-ci changeant à mesure que nous descendons en altitude.
La marche se termine arrivés au parking opposé. Nous sommes tous bien claqués mais bien fiers de cette marche de 21km, 2400m de dénivelé, le tout en 4h44 de marche (en déplacement), 6h20 avec les pauses. Nous attendrons une petite heure les deux américaines qui elles auront fait l’ascension du volcan en plus.
Le soir, nous sommes tous usés et l’idée de se mettre au lit n’arrive pas bien tard. Amélie aura tout de même besoin de quelques câlins, quelques massages avec du baume du tigre sur ces jambes puis finalement un très léger antidouleur pour arrêter les pleurs de fatigue et lui permettre de s’endormir. Bravo à nos trois champions qui ont marché sans jamais se plaindre, même lorsque les conditions étaient désastreuses. Merci !
Nous reprenons la route mardi matin vers de nouvelles aventures.
J’ai calculé que vous marchez à un sacré rythme ! Je pense en particuliers à la puce qui a de si petites jambes et qui marche autant !!!! Hallucinant 🙂 Quelle santé ctéquipe ! BECCOSATOUS
Alors en effet, la puce passe son temps a nous courir après 😜 mais elle le supporte assez bien, elle est entraînée maintenant 😉