Depuis 4 jours dans le parc, nous passons vraiment beaucoup de temps dans Rhino, parcourant les routes à une moyenne de 20km/h, faisant des arrêts au gré des rencontres animalière. Hors, ce matin, personne ne semble motivé à vivre une journée de plus enfermé dans ce petit espace, car au parc Kruger il est interdit de sortir de son véhicule pour des raisons évidentes de sécurité. Alors tous ensemble nous nous mettons d’accord pour parquer le véhicule au point d’eau situé à 1km du camping, y faire l’école en observant la faune présente, puis venir terminer la journée par un après-midi au camping.
Et même si nous n’avons pas vu de « gros » animaux, c’est tout de même une réussite. Comme toujours, en stationnant vers un point d’eau sans bouger, c’est comme si vous étiez un élément du décor et les animaux approchent et vous tournent autour. Le premier fait incroyable de la journée, c’est un crocodile qui a attrapé un poisson juste devant nous. Nous l’avons vu gober sa nourriture à peine à quelques mètres de nous.
Nous avons aussi la chance d’observer de nombreux oiseaux. Pour les amoureux de ces bêtes à plumes, le parc Kruger devrait être un paradis.
Et au fil de la matinée, nous observons les impalas, les Koudous, les girafes et les zèbres venant en grands nombre s’abreuver. Les hippopotames, eux, nous ferons même l’honneur de sortir un instant leur corps massif de l’eau.
Quant au temps passé au camping, il sera dédié aux tâches ménagères, puis à la relaxation, comme ce moment passé à la piscine. Il fait toujours aussi chaud à Kruger. Puis, juste avant de se coucher, nous pouvons observer une Civette (que nous avions déjà vu hier soir), un animal drôlement mignon.
Vendredi, ce sera la journée lions. Nous repartons de Lower Sabie pour aller à Satara. Ce camping est connu pour le nombre important de « roi des animaux » à proximité. Et ce n’est pas usurpé. Nous démarrons tôt notre safari du jour mais ne trouvons pas une grande quantité de vie à observer, enfin, une lionne et une autruche quand même !
Nous nous arrêtons sur une aire de pique-nique pour déjeuner. Tous assis à table, je remarque que des civet (singes) lorgnent sur notre nourriture, mais restent à distance. Je décide tout de même de me lever pour aller chercher la matraque dans Rhino, me rappelant de la mésaventure de Jimmy à l’autre aire de pique-nique. Et c’est à cet instant que les deux singes sautent sur Claire et les enfants pour voler tartines et fromage. Jimmy et Amélie sont terrorisés, en pleurs, Jimmy prendra même 5 minutes pour cesser de trembler. Le pauvre, lui et les singes ce n’est pas une relation terrible.
En fait, l’erreur est la mienne. J’aurais dû envoyer Claire chercher la matraque, car les civets ne s’attaquent qu’aux enfants et aux femmes. Ils n’oseront « jamais » s’attaquer à un mâle adulte. D’ailleurs, après cette première attaque, ils sont restés proches, jusqu’à ce que je m’approche de l’un d’entre-deux et que je donne un gros coup de matraque sur la table, ce qui aura pour effet de les faire partir pour de bon.
La deuxième partie de matinée sera un peu plus réjouissante. Comme expliqué, nous nous dirigeons vers les lions. Et ce n’est pas moins d’une vingtaine de spécimens que nous voyons, mâles, femelles et juvéniles, en deux groupes séparés. Mais les lions sont avant tout des félins, et comme pour nos amis les chats, ceux-ci passent la plupart de leur temps à ne rien faire, couchés à « moitié morts ». Bon, on ne va pas non plus cracher dans la soupe, c’est génial de voir des lions à un quarantaine de mètres de sa fenêtre.
Nous prenons notre diner au camping de Satara, puis repartons pour un tour en fin d’après-midi, car comme chaque jour les heures les plus chaudes n’apportent pas beaucoup d’opportunité d’observation. Nous prenons la route pour Orpen Gate, aussi connue pour la présence de félins. Mais le parc Kruger souffre terriblement de cette période de sècheresse prolongée. Et la région entre Satara et Orpen est une désolation, un paysage sans aucune couleur. Tout est d’un gris-jaune sec, simplement sec. Donc, niveau vie sauvage, ce n’est pas ici qu’il y a le plus à voir. Nous avons pourtant la chance d’observer un grand troupeau d’éléphants, pas loin d’une trentaine. Parmi eux, nous voyons beaucoup de petits. C’est peut-être ce qui rend les adultes quelque peu agressifs. Et nous allons vivre notre deuxième frayeur de la journée. Alors que nous nous engageons sur une petite route non asphaltée, nous nous retrouvons avec plusieurs adultes et jeunes éléphants de chaque côté de la route. Soudain, l’un d’eux nous voyant arriver du coin de l’œil se retourne presque d’un seul bond, prend une posture volumineuse, décolle ses oreilles, et là il nous fait un cri d’une force effrayante tout en faisant mine de venir contre nous. Ni une ni deux, claire engage la marche arrière et recule sans hésiter. C’est déjà la deuxième fois que cela nous arrive, mais cette fois avec beaucoup plus d’agressivité. Ce fut remuant pour tous, une expérience assez effrayante.
Pourtant, nous savons que la seule chose à faire dans ce cas et de partir, espérer que l’éléphant se calmera et ne continuera pas la charge. C’est ce que Claire a fait, et nous avons continué nos découvertes ailleurs.
Une journée remuante, secouante, marquante, mais une nouvelle journée que nous avons adoré, et c’est exactement l’Afrique que nous étions venus voir.