Nous commençons la journée par nous connecter sur internet ! Mais pourquoi il raconte ça, vous dites-vous… en effet, qu’est-ce que cela peut bien vous faire que l’on se connecte à internet. C’est que nous prenons une décision importante. J’écris au neurochirurgien pour planifier une opération de mon hernie discale. Depuis l’infiltration rien n’a changé, au contraire, les douleurs augmentent. Et en parallèle, nous engageons les démarches avec l’assurance. L’histoire n’est pas aussi simple, mais le médecin me répond rapidement que l’opération est planifiable pour jeudi matin, une excellente nouvelle.
Nous partons alors du camping pour notre dernière journée complète dans le parc. Nous allons être plutôt chanceux encore une fois. Dès les premiers kilomètres nous tombons sur 3 hyènes tachetées en ballade. Elles sont belles et elles ont l’air bien plus joyeuses que la première que nous avions vu. Et comme elles marchent le long de la route nous avons la possibilité de les observer plusieurs minutes.
A peine après cette rencontre, une deuxième surprise nous attend. Certains sud-africains nous avaient raconté avoir dû attendre 23 ans pour voir leurs premiers Lycaons. Nous avions eu la chance d’en apercevoir à la tombée de la nuit le premier jour. Mais là, cette fois-ci, c’est un moment incroyable que l’on passe avec eux. Sur plusieurs kilomètres ces chiens sauvages d’Afrique marchent avec nous le long de la route, littéralement. Ils trottent, marchent, s’arrêtent et nous regardent. Nous sommes excités et super heureux de vivre cette expérience prenante. Vraiment, ce parc Kruger nous gâte et nous sommes tellement reconnaissants d’y être.
Nous savions déjà en commençant notre safari du jour que nous ne voulions pas le faire toute la journée. Mais ces deux rencontres nous satisfont et nous facilitent l’idée de passer un après-midi relaxe au camping. Nous réalisons encore une boucle pour nous rendre là où hier les lions avaient tué un buffle, pour voir s’ils sont encore là pour se restaurer. Sur le chemin, nous rencontrons quelques animaux tels que des lions, des hippopotames et un éléphant sur la route.
Lorsque nous arrivons sur le cadavre de buffle où nous espérions trouver les lions d’hier, nous voyons un spectacle bien macabre à la place, mais tout à fait intéressant. Les lions ont quitté les lieux, les hyènes se sont sûrement régalées durant la nuit, c’est alors maintenant le tour des vautours charognards de faire de ce buffle leur gueuleton. C’est impressionnant de vivre cela en direct. Hier le grand prédateur et aujourd’hui le mesquin charognard. Cette chaine dans l’alimentation que l’on a si souvent vue à l’école ou dans les documentaires TV. C’est une expérience unique et marquante. Le ballet de ces oiseaux qui se chassent, s’impressionnent en ouvrant leurs ailes, becquetant cette chair. C’est tout à fait captivant.
C’est bien, comme une boucle bouclée. Nous repartons passer le reste de la journée au camping. Au soir, je reçois un coup de fil de notre assurance ; c’est un médecin-conseil de celle-ci qui souhaite s’entretenir de la suite à donner. Il n’a pas été mis au courant de l’intention d’opérer ici en Afrique du Sud. Sa réaction est effrayante, autant qu’il semble effrayé de cette intervention. Il me dit que c’est une opération à risque et qu’en cas d’erreur dans le geste du chirurgien il était possible que je finisse paraplégique. Il insiste sur le fait que si lui était à ma place il se ferait rapatrier en France, ou en Suisse pour moi en l’occurrence. Cela chamboule tout, Claire et moi sommes totalement perdus pour un moment. Une opération ici en Afrique du Sud c’est l’assurance d’avoir une intervention rapide ! Mais ici, c’est aussi le risque d’avoir des complications sans avoir notre famille autour de nous et Claire qui pourrait avoir à gérer une situation extrêmement difficile seule. Et même si tout se passe bien, elle aurait à gérer l’ensemble de la situation seule, bloqués dans notre Rhino pour un mois de rétablissement. Nous décidons de ne rien changer pour le moment et de dormir là-dessus.
Nous repartons comme prévu mardi matin pour Johannesburg, afin d’être sur place à temps pour l’opération, ou le rapatriement. Nous faisons un ultime arrêt au bord d’un point d’eau pour observer quelques animaux durant le déjeuner, dont un troupeau impressionnant de buffles. Puis, encore quelques éléphants sur la route en direction de la sortie.
Et depuis là, beaucoup de choses vont se passer en peu de temps, énormément d’échanges avec l’assurance et la famille. Les décisions doivent être prises rapidement, les échanges sont importants et fréquents. En arrivant mercredi à Johannesburg nous ne savons pas trop où nous rendre. Si je me fais opérer ici, il serait bon de trouver un hôtel histoire d’offrir plus de confort à Claire et aux enfants, ainsi que pour moi après l’intervention. Mais si nous décidons d’être rapatriés, quand cela se ferait-il et comment allons-nous nous organiser…
Bon, il sera quand même plus simple pour ce mercredi après-midi de nous rendre simplement au camping que nous connaissons. Et je me disais, aussi, que si nous demandions le rapatriement tout cela pourrait aller très vite. Alors se trouver encore dans Rhino et commencer gentiment à le préparer pour un long stockage, c’est sûrement plus prudent, car oui la raison prend le dessus et nous allons certainement accepter le retour en Suisse. C’est une décision dure, difficile à prendre car cela va impliquer un grand nombre de choses que nous ne voulons pas, comme la réinscription des enfants dans le système scolaire, le paiement des taxes d’habitation, etc. Mais d’une autre côté, revoir les proches, les avoir avec nous dans une situation comme celle-ci, et encore plus en cas de coup dur suite à l’opération. Définitivement, faire un retour provisoire est plus raisonnable.
Nous commençons (enfin surtout Claire, puis les enfants) à préparer les sacs-à-dos, ranger Rhino, rincer les cuves d’eau, couvrir les panneaux solaires, débrancher les batteries, nettoyer les surfaces, etc. C’est un peu une course contre-la-montre. Nous avons des échanges avec l’assurance qui nous confirme le soir qu’ils mettent en place le rapatriement au plus vite. C’est jeudi matin que nous avons une première proposition pour un départ le jour-même à 19h. Mais ce vol fait escale à Abu Dhabi et rallonge le trajet de 9h en rapport à un vol direct avec Swiss. Nous leur demandons alors de changer et voir avec notre compagnie nationale (oui, je sais, détenue par des allemands) et leur offre tombe à midi. Vol Johannesburg-Zurich, départ 19h25 pour une arrivée à 6h10 le lendemain matin. Je voyagerai en Business, Claire et les enfants en économique. Comme seule un accompagnant et pris en charge par l’assurance, c’est à nous de payer les billets des enfants. En choisissant un vol avec Suisse, cela nous coute bien plus cher qu’avec Etihad. Mais peu importe, je ne serai pas prêt à rallonger le temps de voyage de 9h, pas en avion.
A 15h, Rhino et les bagages sont prêts. Nous parquons notre fidèle compagnon à contrecœur mais au moins dans un endroit safe. L’ambulance arrive pour me transporter, car assis je ne tiens pas. Et oui, dans Rhino on avait l’avantage de pouvoir me laisser dans le lit en roulant. Par contre, le taxi commandé pour Claire ne se présente pas. Nous appelons et il ne sera pas là avant 16h. Les ambulanciers nous disent que nous risquons fortement de louper l’avion, ce que confirme la manager du caravan park. Alors nous embarquons tous dans l’ambulance et nous nous rendons à l’aéroport… Au revoir Rhino 😦
Bon, pas besoin d’autres détails depuis là si ce n’est que tout ce met en place. Claire, les enfants et moi passons devant tout le monde puisque je suis en chaise roulante. Le transport en avion sera un véritable calvaire jusqu’à que j’aie pris assez de médicaments pour finir par m’endormir. Les enfants, eux, ne s’ennuient pas puisqu’ils sont scotchés aux écrans et dorment quelques heures. Claire, elle, comme d’habitude ne ferme pas l’œil surtout qu’elle se retrouve seule avec les loulous.
Nous arrivons en Suisse à 6h10 comme prévu, les ambulanciers et mon papa sont là pour nous accueillir. Ils nous transportent jusqu’à Neuchâtel où nous resterons ces quelques mois…
Voilà, c’est dur, c’est triste et rageant. Nous nous voyons obligé de mettre un terme provisoire à cette aventure. Mais ce n’est sans aucun doute que partie remise. Une fois sur pied, nous repartirons finir ce qui a été commencé, surtout qu’avec le spectacle que nous avons vécu au Parc Kruger, nous voulons continuer nos découvertes !
Et sur le blog, nous donnerons quelques nouvelles de temps en temps en attendant de pouvoir republier des photos de la vraie aventure africaine…
J’avais pris plaisir à lire vos resumés après ma journée de travail! Je suis certaine que vous allez repartir.. Juste une pause pour mieux reprendre votre fantastique et unique aventure..
Je vous souhaite du courage, de la patience et un bon rétablissement.
Merci pour ce message. Toujours agréable d’avoir un retour de nos lecteurs. On reprendra avec plaisir l’écriture de nos aventures une fois le problème réglé et la santé retrouvée.
Meilleures salutations et bonne semaine 😉
mille de mille courage pour l opération et pour tout le reste! je n ai de loin pas tout lu… on a du aussi gérer une mauvaise situation… j espère que votre voyage va continuer ensuite! courage on pense a vous compatriote! les chickendundee
Aie aie aie ! J’ai entre aperçu qu’il vous était arrivé quelque chose mais ne trouvait plus votre blog !
Moi je vais bien, l’opération a eu lieu il y a 3 jours et nous sommes optimistes.
Quant à vous, prenez soin de vous. Prenez le temps et faites ce qui vous semble juste.
Courage !