A l’embarquement à Kuala Lumpur il ne nous reste plus que 20h avant de remettre les pieds sur sol européen pour un retour définitif qui approche. Nous volons avec une escale à Dubaï puis atterrissons dans l’après-midi de ce samedi 20 mai à Bruxelles. Nous arrivons en Belgique afin de récupérer Rhino à Zeebrugge, mais ce ne sera pas avant lundi. Alors Nico et Catherine, que nous avions juste croisés au Guatemala, puis connus un peu plus au Costa Rica avant de traverser avec eux du Panama en Colombie, ont proposé de nous recevoir dans leur maison en périphérie de Bruxelles pour nous faciliter notre arrivée en Europe.
A peine l’atterrissage passé, nous nous présentons à la douane de l’U.E et prenons conscience une première fois de ce qui est en train de se passer. Trois ans, trois années d’un projet fou qui touche à sa fin. Nous passons la douane et nous retrouvons un peu penaud, tout le monde parle français, quelques-uns flamands, mais le plus surprenant, et nous plongeant dans la réalité d’un retour en Europe, est bien la présence de militaires armés patrouillant dans l’aéroport de Bruxelles. Il y a un an et demi à peine une véritable tragédie se vivait ici.
Nous avons maintenant un objectif, rejoindre la région de Anderlecht où nous devons retrouver Nico, Catherine et leurs deux enfants qui ne seront de retour que vers 18h. Nous commençons notre parcours par bus devant nous amener au quartier européen, et durant le trajet nous sommes en pleine découverte de Bruxelles, du moins autant que nous le pouvons puisque nous avons 2 heures de sommeil sur les 36 dernières heures et que la lutte pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée est rude.
C’est environ 1 heure 15 de trajet que nous réalisons, encore en métro puis en tram, pour atteindre le « Parc des Etangs » où nous devrons retrouver nos hôtes. Nous avons environ deux heures d’avance et profitons du carrefour juste en face pour acheter un piquenique comme nous en avons eu bien peu durant ce voyage ; du pain, du vrai, et du fromage excellent… un pur bonheur. Mais après cela, le ventre un peu rempli, les yeux se gardent difficilement ouverts. Claire et Soraya ne résistent pas et s’endorment comme des SDF dans le square. Je reste éveillé pour ne pas prendre de risque au niveau des bagages et aussi pour communiquer avec Catherine.
Nico arrive avec Alexis en avance pour nous amener chez lui. Quel plaisir de revoir nos premiers amis de voyage dans ce retour en Europe. Nous arrivons dans leur maison et sommes accueillis par Catherine et Valentin. Peut-être ne se rendent-ils pas compte, ou peut-être que si en fait, mais se faire accueillir après toutes ces heures de voyage, dans le cadre d’un tour du monde qui se termine, par des gens que l’on connait, qui partagent cette même expérience, et bien c’est super appréciable. Nous passons une bonne soirée malgré notre fatigue et parlons de choses et d’autre, bien que le sujet principal soit quand même nos voyages.
Dimanche, c’est déjà le jour où nous devons nous rendre à Zeebrugge car Rhino est déjà de retour et je devrai me rendre lundi pour le récupérer. Mais avant que Nico ne nous y emmène, nos hôtes nous font profiter d’une visite guidée du centre de Bruxelles avec ses bâtiments d’exception, ses gaufres et son Manneken Pis. Nous recevons un petit cours d’histoire et, surtout, nous rencontrons pour la première fois de notre vie des personnes pro Union Européenne, défendant avec précision les raisons qui les font croire en l’Union Européenne. Avec notre œil suisse, surtout le mien qui tend à rester conservateur, nous voyons l’Europe comme une machine économique qui fonctionne mal, mais nos hôtes nous permettent de voir cela d’un œil différent, une union de pays qui date de l’après deuxième guerre mondial afin de se relever d’une histoire qui fit les dégâts que chacun connait. L’Union Européenne n’est pas qu’un gros méli-mélo de politicards égocentriques et corrompus, c’est aussi des valeurs et l’envie de faciliter la cohabitation. Alors Nico et Catherine ne m’ont pas convaincu suffisamment pour me donner envie d’entrer dans cette U.E mais ils ont eu le mérite de nous faire changer certains points de vue et surtout leur conviction nous a touchés.
Nous passons un super moment avec eux dans cette ville et apprécions cette découverte. Bruxelles est facile à visiter, peut-être un peu touristique, mais super agréable et pleine de petites boutiques égaillant les rues. Mais le temps passe vite et il est déjà presque venu le temps de partir. De Bruxelles à Zeebrugge il faut bien 1 heure et quart en voiture et Nico devra faire l’aller-retour puisqu’il s’est gentiment proposé de nous y emmener. C’est déjà en début d’après-midi que nous devons dire au revoir à Catherine et aux deux garçons, mais ce n’est pas trop dur puisque nous savons que nous les reverrons dans deux semaines. Nous chargeons la voiture et prenons la route en compagnie de Nico… direction Zeebrugge pour y retrouver notre meilleur compagnon de voyage, notre beau Rhino !