L’anniversaire de Claire au Delta de l’Okavango. Du 24 au 26 mars 2017

Au réveil ce vendredi matin, jour d’anniversaire de Claire, c’est toujours devant de Pan que nous sommes comme elle l’avait souhaité. Son 32ème anniversaire, le troisième sur la route, une journée pour elle où traditionnellement celui qui fête ne fait rien. Alors les enfants se mettent au travail et préparent un petit déjeuner d’anniversaire sur la terrasse du jour.

Mais comme Claire ne sait pas tenir en place à ne rien faire, après le petit déjeuner elle s’attèle à la coupe de cheveux de Jimmy.

2 coupe

Puis, Claire émet le souhait de passer sa soirée d’anniversaire dans un lieu où il y a de la vie et comme le prochain objectif pour nous était Maun et qu’il se trouve justement qu’un hôtel backpackers qui accueille aussi les campeurs, nous prenons la route et nous rendons au pied du Delta de l’Okavango. La route pour s’y rendre est bonne jusqu’au diner où Claire reçoit ses premiers cadeaux des enfants.

3 diner anniv

Mais juste après les choses se corsent un peu. Rien de bien méchant si on prend le temps d’avancer gentiment, mais dès que je mets le pied au fond le slalom devient méchamment sportif pour éviter les nids de dinosaure qui jonchent la route.

4 route

Nous atteignons Maun sans dégâts et c’est là, dans le « Old Bridge Backpacker » que nous passons le reste de la journée. Il est idéalement placé au bord de la rivière Okavango, dans une verdure intense et dans une ambiance super agréable. La piscine pour les enfants est parfaite et le wifi idéal pour une journée d’anniversaire loin de ses proches, de ses amis.

Puis, viens le temps du gâteau. Et cette année, c’en est un quelque peu spécial. Claire m’a demandé un gâteau au chocolat sans gluten et à la courgette ! Oui, ça semble bizarre, mais Claire m’a donné la marche à suivre et le résultat est bon, le gâteau est réussi… Soraya l’amène et claire reçoit ses derniers cadeau de la journée. En plus de dessins de chaque enfant, elle reçoit des bracelets de cheville et poignet que Soraya et Amélie ont réalisé ensemble alors que Jimmy et moi lui avons trouvé un livre.

Claire semble contente de sa journée et c’est au restaurant du backpack que nous passons la soirée avec une vie dynamique autour de nous. A bivouaquer au milieu de nulle part, faire des activités seuls, se retrouver dans un lieu public avec une ambiance comme ici est agréable. Nous allons d’ailleurs y rester les trois prochaines nuits pour réaliser les activités que nous espérons faire en rapport au Delta de l’Okavango.

Après une matinée consacrée aux tâches ménagères et à l’école des enfants ce samedi, nous partons du camping pour aller à la recherche d’opérateurs corrects pour les activités que nous souhaitons faire. En premier lieu, nous souhaitons trouver un tour en bateau sur le Delta. Mais franchement, les prix pratiqués au Botswana sont prohibitifs ! Pour nous 5, nous arrivons à un total de 6000 Pula (environ 600 CHF) pour une activité d’une journée, un truc de malade en comparaison à ce que gagne un local ! En arrivant dans une station-service de Maun pour faire le plein de Rhino je demande au pompiste s’il connait une bonne adresse pour faire un tour sur le Delta pour pas cher… Il court vers la voiture à une autre pompe juste avant qu’elle ne s’en aille et revient vers moi en me disant que ce monsieur avait des bateaux. Du coup, après avoir discuté un moment avec lui en lui expliquant que nous ne sommes pas en vacances et que leurs prix ne sont pas accessibles pour nous, nous tombons d’accord sur un montant de 2500 Pula, une économie de 350.- en une seule tentative. Alors cette économie est aussi fait d’accepter de réduire le temps de visite, nous ferons 5h sur le bateau au lieu de 7, ce qui n’est pas non plus une catastrophe avec les enfants. Nous partons ensuite à la recherche d’une compagnie aérienne pour réaliser un « scenic flight ». Sur indication d’un voyageur rencontré en Namibie, nous trouvons la compagnie réalisant le meilleur prix, à nouveau une différence d’environ 800 Pula pour une heure de vol dans un avion 5 places. C’est au backpacker que nous terminons la journée en mode chill-out. Nous rencontrons Peter et Carolina sur la place de camping à côté de nous. Ils recherchent aussi la possibilité de faire un tour sur le Delta mais trouvent les prix exagérés. Nous appelons alors le guide et il accepte d’ajouter deux personnes pour quelques centaines de Pula, une bonne occasion pour Peter et Carolina.

Nous partons dimanche matin à 7h pour découvrir un écosystème particulier que sont ces marais temporaires. Le Delta de l’Okavango est le second Delta intérieur en taille après celui du Niger, et est constitué de millions d’îles qui disparaissent sous l’eau lorsque le Delta déborde. En temps normal, l’Okavango est plongé sous les flots des cours d’eau de l’Okavango, du Zambèze et du Kwando dans la période de pluie australe et le Sud du delta est normalement inondé en période de mai-juin une fois que les eaux du Nord sont descendues. Mais cette année c’est un fait inhabituel qui s’est produit. Le delta est inondé depuis fin janvier par les pluies qui sont tombées sur le Botswana lui-même. Nous avons donc la chance de le voir comme très peu l’auront vu… Il est clair que pour l’observation des animaux depuis le bateau ce n’est pas idéal, mais se trouver enfermer dans cette végétation est incroyable. En partant du lieu d’amarrage nous commençons par évoluer dans une région habitée, dont les bords du canal sont modifiés par la main de l’homme. Mais aussi, les arbres sont proches de la rive et donnent de belles opportunités pour observer les oiseaux dont nous voyons une grande variété.

Avant de rentrer dans le parc du Delta, nous avons aussi la chance de voir deux crocodiles du Nil, une espèce dangereuse pour l’homme en cas de baignade avec eux… Le premier spécimen observé était un juvénile d’un mètre vingt environ, que l’on a pu prendre en photo. Le deuxième, de plus de quatre mètre, a été dérangé par notre arrivée a très vite plongé dans l’eau, mais sa gueule était impressionnante.

8 crocodile du nil

Nous faisons une halte à Mokoro Poler, porte d’entrée du parc. Ici, quelques locaux habitent dans leurs huttes et certains sont là pour pousser les barques traditionnelles pour les touristes réalisant leur tour dans ces embarcations. On aurait aimé le faire mais être assis aussi inconfortablement était impossible pour mon dos.

C’est après ce petit arrêt pipi que nous entrons véritablement dans le parc du Delta de l’Okavango et le décor change rapidement. Avant cela, les arbres bordaient le canal. Maintenant, nous évoluons au milieu d’herbes hautes, de roseaux et, autant le dire, nous ne voyons pas grand-chose tant la végétation est dense. Le spectacle est malgré tout au rendez-vous. Le bateau avance vite dans ce tracé très étroit et les enfants adorent les virements de bords, comme dans un carrousel de fête foraine.

Nous trouvons ici ce que nous étions venu voir, le Delta dans toute sa splendeur. GB, notre guide, nous explique que les animaux se réfugient, en temps de hautes eaux, sur les nombreuses îles et passent des unes aux autres en suivant les zones sèches ou les zones inondées peu profonde. Il est une sorte d’antilope qui elle sait nager, mais le réalise au risque de leur vie puisque les crocodiles du Nil sont présents. GB, repère soudain trois antilopes paissant sous les arbres. Elles sont tout de même à bonne distance.

11 antilope

Nous entrons encore un peu plus dans le Delta et tombons soudain nez à nez avec un hippopotame qui ne semble pas tout à fait apprécier notre présence. Il fait de nombreuses remontées en surface en expirant fortement à chaque fois. GB garde ce distances car lui aussi trouve que son attitude n’inspire pas confiance.

Une fois que ce cher hippo décide de s’en aller, nous avançons encore un peu quand nous tombons sur un éléphant. Il est impressionnant par sa grandeur mais tout de même assez loin. Peu importe, nous espérions en voir un et nous l’avons eu !

C’est là que nous atteignons la mi-parcours de cette sortie bateau. Au retour, nous ne verrons rien de plus qu’à l’aller, mais Jimmy à l’occasion de prendre la barre de l’embarcation pour les dix dernière minutes du voyage, une aubaine qu’il ne refuse pas puisqu’il le souhaitait énormément.

14 bateau Jimmy

Nous rejoignons Rhino dans l’après-midi au backpacker et c’est là que nous passons le reste de la journée sur un mode repos avant de revoir ce Delta demain, mais vu du ciel, puisque c’est en avion que nous sortirons cette fois-ci.

 

Une virée au Botswana. Du 20 au 23 mars 2017

En partant de Port Elizabeth, ce n’est pas moins de 1200km qui nous séparent de la capitale du Botswana, Gaborone. La route, elle, est bonne jusqu’à Bloemfontein mais se durcie pour quelques centaines de kilomètres ensuite, la faute à une mauvaise préparation de l’itinéraire. En effet, j’ai eu la mauvaise idée de faire confiance au GPS qui nous fait emprunter, sans le savoir, des routes tertiaires. Bon, rien de bien méchant non plus mais une conduite peu agréable, d’énormes trous sur la route et des travaux rallongeant le trajet. Nous nous présentons lundi à la douane du Botswana et réalisons les démarches administratives avec une facilité déconcertante. La première nuit sur sol Botswanais se fait devant une école, au calme. La première constatation que nous faisons dans ce pays est la sympathie des locaux. Cela se confirmera encore le lendemain.

1 27 pays

Mardi matin, nous commençons par nous rendre au garage Iveco de Gaborone. J’ai voulu gratter quelques kilomètres sur mes plaquettes de freins que je n’ai pas fait changer à Cape Town. Sauf que depuis lors, en un peu plus d’un mois, nous avons déjà fait près de 7’000km et lorsque les plaquettes chauffent un bruit de métal contre métal apparait. Au moment où le mécano démonte, nous voyons que les plaquettes ne sont pas tant catastrophiques, mais le disc étant gentiment au bout, il se pourrait que l’armature (pinces) touche l’ornière du disque. Le propriétaire du garage s’appelle Sergio. D’origine italienne par son père, il est né au Botswana mais reste beaucoup en contact avec l’Europe et dit adoré la Suisse, le pays où il vivrait s’il n’était pas ici. Le contact avec lui passe parfaitement, et lorsque vient le moment de payer les travaux, il ne demande que le montant des pièces et nous offre la main d’œuvre, quelle gentillesse ! Il se pourrait que nous le rencontrions à nouveau lorsque nous redescendrons de Kasane puisque sa fille cadette à 14ans, comme notre grande.

Nous repartons de Gaborone après avoir fait un tour dans l’énorme Mall de Game City histoire de remplir les placards. La prochaine destination pour nous est le sanctuaire au Rhinocéros de Khama dans lequel nous arrivons mercredi matin après une nuit en bivouac sauvage dans un bush serré et peu confortable. A notre arrivée dans le parc aux rhinos, les gardiens sont assez peu confiant sur la possibilité pour nous de le visité. Nous sommes hauts, larges, sans 4×4 alors que les pistes du parc sont étroites, les arbres avec des branches basses et le fond sableux. Il sonne comme une incompatibilité entre ces deux définitions. Un peu déçus, nous demandons si nous pouvons nous engager sans payer et si nous n’arrivons pas à le visiter, nous repartirons sans payer alors que dans le cas contraire nous nous arrêterions pour payer à la sortie. Il nous indique la meilleure boucle pour nous, celle qui devrait nous donner le plus de chance de pouvoir passer, mais, nous disent-ils, pas sûr que vous y voyiez les rhinos. Nous prenons notre chance et nous engageons dans cet épais bush.

Mais très vite, on remarquera que tant la largeur que la hauteur risque de poser problème. Deux solutions pour nous. Premièrement, nous faisons demi-tour et abandonnons ; deuxièmement, nous serrons les fesses et espérons que les branches ne fassent pas trop de marques sur la carrosserie. Le sable, lui, n’est pas trop mou pour le moment et avec le différentiel bloqué Rhino fait des merveilles, alors nous continuons.

Nous arrivons au premier point d’eau avec quelques passages encore étroits et bas, et Claire faisant des grimaces en pensant à notre toit et notre carrosserie ! Nous y réalisons une leçon d’école et observons une vie animale pas très active.

A la fin de la leçon, nous mettons les voiles sur le deuxième point d’eau. La route est plus sableuse et de très grosses ornières creusées lors des fortes pluies des dernières semaines crée des obstacles techniques sur notre route, mais ne nous empèchent pas de passer. Sur le chemin, déjà, nous avons la chance d’observer quatre rhinos au loin, mais si loin qu’aucune de nos images nos donne quelque chose. A peine plus loin, nous trouvons un gros rhino debout à l’ombre d’un arbre. Nous nous disons être déjà bien chanceux d’en voir autant puisque les rangers ne semblaient pas optimistes.

4 rhino 1

Mais alors, que devrons nous dire de notre deuxième arrêt au second point d’eau. A peine arrivés, nous observons de très loin 7 rhinos, des tonnes de zèbres, impalas et gnous notamment, juste là devant nous.

Le temps de réaliser la dernière leçon d’école et voici un groupe de plusieurs dizaines de vautours qui atterrissent les uns après les autres à côté du point d’eau pour venir s’hydrater et se nettoyer.

Les rhinos, eux, semblent s’approcher petit à petit, très lentement, du point d’eau. Sur insistance de Soraya, nous restons encore pour le diner histoire de voir les mastodontes encore plus proches. Et c’est là que va démarrer le festival. Les animaux en tous genres sont là, comme mentionné avant, mais encore avec des phacochères, oryx, élans et oiseaux. Puis, à l’arrière, une girafe, puis une deuxième font leur apparition. Les rhinos aussi sont là, au nombre de cinq, dont un avec une corne immense et droite comme une pointe de javelot. Nous ne savons plus vraiment où donner de la tête tant il y en a.

La présence si proche de quelques spécimens donne l’oppotunité de prendre quelques clichés originaux de situations de vie inhabituelles pour nous européens.

Nous repartons en début d’après-midi avec l’intention de finir la boucle proposée par les rangers. Si la traversé du marais asseché se passe sans soucis, avec même de nouveaux rhinos portant le nombre de spécimens observés à 20.

Mais à peine plus loin, dès l’intersection passée, commence une zone de plusieurs kilomètres avec du sable bien plus mou et des ornières trop hautes pour que le pont de différentiel ne frotte pas. Je sens que la resistance est grande et qu’il ne manque pas grand-chose pour que nous restions plantés. Heureusement, à chaque fois que j’ai l’impression de ne plus avancé une roue croche à nouveau et nous redonne de l’élan pour repartir de l’avant. Le problème est que de nombreux virage à 90° nous compliquent le parcours. C’est le genre de virage que je prendrais, sur une route si étroite avec des arbres partout, à 10km/h en temps normal. Mais là, je m’y engage à fond de première, environ à 20km/h, car sinon nous risquerions de rester planté au milieu de la courbe. Au milieu de cette portion de sable mou nous trouvons un peu de fond dur, je m’arrête un moment histoire de redescendre la pression et calmer mes mains tremblantes à cause du trop plein d’adrénaline. Et ça y est, nous nous relançons dans la deuxième portion aussi molle que la première mais, heureusement, avec moins de courbes. Lorsque nous atteignons la réception, nous poussons tous un « ouf » de soulagement et sortons afin de constater les dégâts faits par les braches et les épines des buissons africains sur notre carrosserie. Et au final, bien ce n’est pas si terrible que ça. Nous avons peut-être ajouté quelques marques mais rien de bien méchant, nous devrons de toute manière passer par un sérieux polish de retour en Suisse.

Boostés par cette expérience passée avec succès, après avoir fait un peu plus de 100km hors du parc sur de la bonne route, nous nous engageons dans le bush au milieu de nulle part pour y trouver un bivouac. Et c’est avec une paix royale que nous finissons la journée, en compagnie tout de même de quelques vaches de passage et quelques locaux qui viennent demander à manger…

10 bivouac

Jeudi matin, veille de l’anniversaire à Claire, nous souhaitons ne pas rouler trop. Les enfants ont besoin de sortir de Rhino, Claire et moi également. On se dit qu’un point d’eau serait tout à fait idéal pour y passer la demi-journée, puis éventuellement l’anniversaire de Claire, mais ça ce sera à elle de le décider. Nous avons repéré sur la carte, dans la région de Mopipi, un Pan (marais) qui pourrait faire l’affaire. Nous nous y rendons avec entre-deux un arrêt shopping dans la ville précédente. Dans un premier temps, ce que nous trouvons ne nous convainc pas. Le grand « lac » annoncé sur notre carte et notre GPS n’existe même pas. Et pour s’y rendre, ce n’est pas les routes les plus facile qu’il faut emprunter.

11 lac sans lac

Mais en nous rendant vers ce lac inexistant, nous avions repéré un point d’eau éphémère (existant que dans la période de pluie) qui pourrait faire l’affaire. Et en effet, en nous rendant sur place nous sommes enchanté par le paysage ainsi que la tranquilité du lieu. Et ce que nous y faisons ? Et bien pas grand-chose. Cet après-midi, c’est chill-out, celui dont on avait bien besoin après autant de route et surtout dans un bivouac sauvage, un vrai. Nous avons accumulé trop de frustration en Afrique du Sud sur ce point là. Toutes les routes qui ne sont pas exclusivement. reservées aux 4×4 sont clôturées et n’offre que très peu de possibilité de bivouquer réellement sauvage. Donc depuis notre arrivée au Botswana nous nous rattrapons un peu, déjà le 4ème bivouac sauvage dont deux vraiment top, dont celui du jour qui est le meilleur depuis longtemps.

Nous voilà déjà arrivé au soir, le moment de tout fermer et de s’enfermer, puisque qui dit eau dit moustique et ici il y en a des tonnes, et rappelons-le la malaria n’est plus très loin, alors autant prendre les bonnes habitudes tout de suite… bonne nuit !