Au réveil ce vendredi matin, jour d’anniversaire de Claire, c’est toujours devant de Pan que nous sommes comme elle l’avait souhaité. Son 32ème anniversaire, le troisième sur la route, une journée pour elle où traditionnellement celui qui fête ne fait rien. Alors les enfants se mettent au travail et préparent un petit déjeuner d’anniversaire sur la terrasse du jour.
Mais comme Claire ne sait pas tenir en place à ne rien faire, après le petit déjeuner elle s’attèle à la coupe de cheveux de Jimmy.
Puis, Claire émet le souhait de passer sa soirée d’anniversaire dans un lieu où il y a de la vie et comme le prochain objectif pour nous était Maun et qu’il se trouve justement qu’un hôtel backpackers qui accueille aussi les campeurs, nous prenons la route et nous rendons au pied du Delta de l’Okavango. La route pour s’y rendre est bonne jusqu’au diner où Claire reçoit ses premiers cadeaux des enfants.
Mais juste après les choses se corsent un peu. Rien de bien méchant si on prend le temps d’avancer gentiment, mais dès que je mets le pied au fond le slalom devient méchamment sportif pour éviter les nids de dinosaure qui jonchent la route.
Nous atteignons Maun sans dégâts et c’est là, dans le « Old Bridge Backpacker » que nous passons le reste de la journée. Il est idéalement placé au bord de la rivière Okavango, dans une verdure intense et dans une ambiance super agréable. La piscine pour les enfants est parfaite et le wifi idéal pour une journée d’anniversaire loin de ses proches, de ses amis.
Puis, viens le temps du gâteau. Et cette année, c’en est un quelque peu spécial. Claire m’a demandé un gâteau au chocolat sans gluten et à la courgette ! Oui, ça semble bizarre, mais Claire m’a donné la marche à suivre et le résultat est bon, le gâteau est réussi… Soraya l’amène et claire reçoit ses derniers cadeau de la journée. En plus de dessins de chaque enfant, elle reçoit des bracelets de cheville et poignet que Soraya et Amélie ont réalisé ensemble alors que Jimmy et moi lui avons trouvé un livre.
Claire semble contente de sa journée et c’est au restaurant du backpack que nous passons la soirée avec une vie dynamique autour de nous. A bivouaquer au milieu de nulle part, faire des activités seuls, se retrouver dans un lieu public avec une ambiance comme ici est agréable. Nous allons d’ailleurs y rester les trois prochaines nuits pour réaliser les activités que nous espérons faire en rapport au Delta de l’Okavango.
Après une matinée consacrée aux tâches ménagères et à l’école des enfants ce samedi, nous partons du camping pour aller à la recherche d’opérateurs corrects pour les activités que nous souhaitons faire. En premier lieu, nous souhaitons trouver un tour en bateau sur le Delta. Mais franchement, les prix pratiqués au Botswana sont prohibitifs ! Pour nous 5, nous arrivons à un total de 6000 Pula (environ 600 CHF) pour une activité d’une journée, un truc de malade en comparaison à ce que gagne un local ! En arrivant dans une station-service de Maun pour faire le plein de Rhino je demande au pompiste s’il connait une bonne adresse pour faire un tour sur le Delta pour pas cher… Il court vers la voiture à une autre pompe juste avant qu’elle ne s’en aille et revient vers moi en me disant que ce monsieur avait des bateaux. Du coup, après avoir discuté un moment avec lui en lui expliquant que nous ne sommes pas en vacances et que leurs prix ne sont pas accessibles pour nous, nous tombons d’accord sur un montant de 2500 Pula, une économie de 350.- en une seule tentative. Alors cette économie est aussi fait d’accepter de réduire le temps de visite, nous ferons 5h sur le bateau au lieu de 7, ce qui n’est pas non plus une catastrophe avec les enfants. Nous partons ensuite à la recherche d’une compagnie aérienne pour réaliser un « scenic flight ». Sur indication d’un voyageur rencontré en Namibie, nous trouvons la compagnie réalisant le meilleur prix, à nouveau une différence d’environ 800 Pula pour une heure de vol dans un avion 5 places. C’est au backpacker que nous terminons la journée en mode chill-out. Nous rencontrons Peter et Carolina sur la place de camping à côté de nous. Ils recherchent aussi la possibilité de faire un tour sur le Delta mais trouvent les prix exagérés. Nous appelons alors le guide et il accepte d’ajouter deux personnes pour quelques centaines de Pula, une bonne occasion pour Peter et Carolina.
Nous partons dimanche matin à 7h pour découvrir un écosystème particulier que sont ces marais temporaires. Le Delta de l’Okavango est le second Delta intérieur en taille après celui du Niger, et est constitué de millions d’îles qui disparaissent sous l’eau lorsque le Delta déborde. En temps normal, l’Okavango est plongé sous les flots des cours d’eau de l’Okavango, du Zambèze et du Kwando dans la période de pluie australe et le Sud du delta est normalement inondé en période de mai-juin une fois que les eaux du Nord sont descendues. Mais cette année c’est un fait inhabituel qui s’est produit. Le delta est inondé depuis fin janvier par les pluies qui sont tombées sur le Botswana lui-même. Nous avons donc la chance de le voir comme très peu l’auront vu… Il est clair que pour l’observation des animaux depuis le bateau ce n’est pas idéal, mais se trouver enfermer dans cette végétation est incroyable. En partant du lieu d’amarrage nous commençons par évoluer dans une région habitée, dont les bords du canal sont modifiés par la main de l’homme. Mais aussi, les arbres sont proches de la rive et donnent de belles opportunités pour observer les oiseaux dont nous voyons une grande variété.
Avant de rentrer dans le parc du Delta, nous avons aussi la chance de voir deux crocodiles du Nil, une espèce dangereuse pour l’homme en cas de baignade avec eux… Le premier spécimen observé était un juvénile d’un mètre vingt environ, que l’on a pu prendre en photo. Le deuxième, de plus de quatre mètre, a été dérangé par notre arrivée a très vite plongé dans l’eau, mais sa gueule était impressionnante.
Nous faisons une halte à Mokoro Poler, porte d’entrée du parc. Ici, quelques locaux habitent dans leurs huttes et certains sont là pour pousser les barques traditionnelles pour les touristes réalisant leur tour dans ces embarcations. On aurait aimé le faire mais être assis aussi inconfortablement était impossible pour mon dos.
C’est après ce petit arrêt pipi que nous entrons véritablement dans le parc du Delta de l’Okavango et le décor change rapidement. Avant cela, les arbres bordaient le canal. Maintenant, nous évoluons au milieu d’herbes hautes, de roseaux et, autant le dire, nous ne voyons pas grand-chose tant la végétation est dense. Le spectacle est malgré tout au rendez-vous. Le bateau avance vite dans ce tracé très étroit et les enfants adorent les virements de bords, comme dans un carrousel de fête foraine.
Nous trouvons ici ce que nous étions venu voir, le Delta dans toute sa splendeur. GB, notre guide, nous explique que les animaux se réfugient, en temps de hautes eaux, sur les nombreuses îles et passent des unes aux autres en suivant les zones sèches ou les zones inondées peu profonde. Il est une sorte d’antilope qui elle sait nager, mais le réalise au risque de leur vie puisque les crocodiles du Nil sont présents. GB, repère soudain trois antilopes paissant sous les arbres. Elles sont tout de même à bonne distance.
Nous entrons encore un peu plus dans le Delta et tombons soudain nez à nez avec un hippopotame qui ne semble pas tout à fait apprécier notre présence. Il fait de nombreuses remontées en surface en expirant fortement à chaque fois. GB garde ce distances car lui aussi trouve que son attitude n’inspire pas confiance.
Une fois que ce cher hippo décide de s’en aller, nous avançons encore un peu quand nous tombons sur un éléphant. Il est impressionnant par sa grandeur mais tout de même assez loin. Peu importe, nous espérions en voir un et nous l’avons eu !
C’est là que nous atteignons la mi-parcours de cette sortie bateau. Au retour, nous ne verrons rien de plus qu’à l’aller, mais Jimmy à l’occasion de prendre la barre de l’embarcation pour les dix dernière minutes du voyage, une aubaine qu’il ne refuse pas puisqu’il le souhaitait énormément.
Nous rejoignons Rhino dans l’après-midi au backpacker et c’est là que nous passons le reste de la journée sur un mode repos avant de revoir ce Delta demain, mais vu du ciel, puisque c’est en avion que nous sortirons cette fois-ci.