La St-Jean à Cotacachi. Du 23 au 25 juin 2015

Lors de notre marche à la Laguna Cuicocha, Claire à fait la rencontre de Manuel, un équatorien vivant depuis 22ans en Italie et actuellement en vacances dans sa famille. Il nous a invités pour passer un moment de la fête de la St-Jean avec sa famille. Cette fête se déroule sur une semaine dans ce village. Toutes les communautés alentours se réunissent et danse autour de la place principale. Le 24, le premier jour, est réservé aux hommes.

Donc, mardi 23, nous quittons Guachala pour Cotacachi. En arrivant chez Manuel, ou plutôt chez ses parents, nous sommes accueillis de superbe manière. Nous arrivons chez une famille de classe moyenne supérieure dont la maison est très bien faite en bien entretenue. Miguel, le Papa, est entrepreneurs, constructeur de maison. Nous recevons des jus et, après quelques échanges dans le salon des parents, sommes invités à manger chez la belle-sœur de Manuel.

Herminda est colombienne. Elle s’est mariée à l’âge de 16 ans à Luis, le frère de Manuel. Ce sera elle qui prendra soin de nous durant ces 3 jours chez eux. Nous faisons connaissance et découvrons Herminda avec deux facettes. La première est celle d’une femme souriante, toujours prête à rigoler et d’un accueil exceptionnel. La deuxième, celle d’une femme loin de ses racines et seule, malgré la présence de sa belle-famille. Son mari, Luis, nous ne l’avons pas rencontré. Il fait partie de l’intelligence militaire équatorienne et est souvent en déplacement notamment lors de déplacement du président Correa à l’étranger. Nous partageons le premier repas mardi soir en compagnie de Manuel et Herminda, un plat préparé par cette dernière.

1 repas

Mercredi, alors que nous avons déjà commencé l’école, Herminda m’appelle et me dit de venir chez elle. Là, un plat de fruit nous attendait pour que je l’emmène dans notre Rhino pour le déjeuner.

2 plat

L’école terminée, Herminda nous invite à nous rendre au centre du village pour vivre ce moment traditionnel qu’est la St-Jean. Mais elle nous prévient, la fête peut dégénérer et devenir violente, traditionnellement. Cette fête est ancestrale et la plus importante des communautés alentours de Cotacachi. Elle est en relation avec le Solstice d’été et la mère-terre. Cette fête est là pour donner la force à la terre de donner suffisamment de récolte pour l’année à venir et au soleil de briller suffisamment pour faire grandir le grain.

Selon les explications reçues par Manuel et Herminda, tous les membres des communautés travaillent toute l’année afin de réunir assez d’argent pour faire la fête une semaine durant. Ils dépenseront cet argent en nourriture, mais aussi en alcool qui coulera à flot dans les gosiers !

Les communautés se déguisent et viennent en groupe danser autour de la place du village. Ils y a 5 groupes à la fois et chacun occupe un angle. Vous aurez compris, il n’y a que 4 angles et 5 groupes, ce qui fait que chacun son tour chasse le groupe suivant de l’angle et prend sa place pour danser. C’est là que certains esprits s’échauffent. A la rencontre des groupes, il y a des provocations, souvent amicales, mais qui deviennent de plus en plus virulente à mesure qu’ils sont imbibés d’alcool.

3 danse (1)

Tout cela peut paraitre barbare et inutile. Pourtant, ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte que mon jugement est unilatéralement conditionné par les principes de vie européens. Je l’ai vu ainsi lorsqu’en discutant de culture, une personne m’a raconté que l’année précédente, deux jeunes s’étaient affrontés et que l’un d’entre eux en est mort. Le gouvernement a tenté d’intervenir auprès des communautés locales pour les dissuader de continuer de vivre leur fête ainsi. Tous se sont élevé contre cette demande en invoquant une tradition qui se vie depuis des siècles de cette façon. La famille du jeune décédé, interrogée par un quotidien, a expliqué qu’elle n’allait pas porter plainte et que malgré la tristesse d’avoir perdu un proche elle acceptait la situation puisque cela se passe ainsi depuis toujours.

Le tout n’en reste pas moins intéressant et impressionnant. Le déplacement des groupes est le moment laissant paraitre le plus d’énergie. Dans l’angle, en train de danser, ils semblent être comme dans une sorte de trance. Mais quand le groupe se met en déplacement, il se dégage une force assez impressionnante et limite effrayante.

4 face

Durant notre présence, un seul accrochage a eu lieu. Cela a eu pour conséquence de déclancher un mouvement de foule en panique. En gros, seul deux membres du même groupe tellement imbibés qui ne se sont pas reconnus en sont venus à s’accrocher, sans que cela ne déborde. Mais les gens sont tellement tendus que ce petit accro aura déclenché quelque chose qui aurait pu être plus dangereux que la bagarre en elle-même. Herminda s’est mise à courir en entrainant nos enfants avec eux. Elle les poussait au point qu’ils ont failli trébucher, et c’est là qu’il aurait pu se passer malheur. Claire et moi étions toutefois attentifs et avons pris le relai pour nos enfants, en nous déplaçant rapidement mais en marchant, nous mettant devant nos enfants pour éviter qu’ils ne se fassent bousculer.

Nous sommes repartis de la fête un peu avant Herminda et Manuel, que nous avons retrouvé le soir. Nous avons continué à discuter et échanger sur nos cultures et nos vies. Herminda nous a invités à revenir pour la fête du dimanche soir, là où les gens se retrouvent pour danser autour de groupe de musique, cette fois-ci sans aggressivité. Aussi, nous avons convenu d’essayer de nous revoir à la côte, puisqu’elle s’y rendra pour retrouver son mari et y passer les vacances d’été au bord de la mer. Nous avons beaucoup apprécié ces échanges et repartons avec un pincement au cœur mais très heureux d’avoir vécus ces instants en leur compagnie.

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Pour l’anniversaire d’Amélie. Du 19 au 22 juin 2015

Nous quittons, en ce samedi, la Laguna Mojanda qui restera un moment fort de notre passage en Equateur. Non que ce soit un lieu extraordinaire mais bien parce qu’il correspond exactement à ce dont nous avions besoin à ce moment précis du voyage !

Nous roulons jusqu’à Guachala pour nous rendre à la mitad del Mundo, sur le point N-S 0°00.000. Lorsque nous arrivons ici, nous sommes déçus de voir qu’il faut payer pour voir un vulgaire tube et quelques lignes au sol représentant la ligne de l’équateur et autres degrés ! Nous passons alors ce lieu, dans lequel nous reviendrons deux jours plus tard, je vous expliquerai en temps voulu. Nous sommes pourtant venus pour cela.

Peu importe, nous sommes là et décidons de nous rendre, le dimanche soir, à la Hacienda Guachala après avoir passé l’après-midi dans le Parque Recreational de Cayambe, une place de jeu pour enfant absolument immense. Il s’y trouve des quads, des bateaux sur un étang et des jeux en pagaille. Nous avons même assisté à une danse de locaux !

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1 parque (3)Donc, à la Hacienda Guachala, nous nous y rendons le soir dans le but de passer la journée du lundi avec quelques commodités telles que la connexion internet, la piscine et des chevaux, pour l’anniversaire d’Amélie. Ce fut une journée réussie. Tout d’abord, instauré traditionnellement par Claire, Amélie a droit aux Pancakes pour déjeuner, avant de passer une partie de la matinée à skyper avec la famille.

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A midi, nous mangeons au restaurant pour satisfaire à la demande de mademoiselle qui souhaitait un plat que nous ne pouvons faire dans Rhino…. des frites ! Pendant ce temps, nous les parents, nous nous permettons un chateaubriand (à 10$, on aurait été bête de s’en privé sur ce coup là) !

3 repas

Puis, directement après, les surprises s’enchainent pour la choupette. Tout d’abord, un tour à cheval !

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Puis au retour, gâteau au chocolat (suisse) et cadeau, suivis d’un tour à la piscine.

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La journée se termine en beauté avec une crêpe party ! Amélie semble avoir apprécié son anniversaire qui se passe pour la première fois sur les routes du monde, la dernière de la famille à vivre cela !

Une journée au sommet ! Le 19 juin 2015

Ce matin, c’est à nouveau à 4h que je me réveille, et c’est souvent comme cela lorsque nous sommes dans des endroits insolites. C’est peut-être l’excitation qui m’empêche de dormir plus, l’envie de ne pas manquer une miette de ce lieu magique.

Après quelques instants d’écriture, de montage photo, d’écoute musicale et de contemplation du lever du jour, la journée se lance dans son rythme habituel.

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Pourtant, aujourd’hui, une envie inhabituelle est présente. J’en parle avec Claire, qui accepte de suite de prendre en charge l’école des enfants pendant mon absence. A 9h je suis prêt et part pour l’ascension du mont Fuya Fuya, seul, pour une randonnée annoncée en 4 à 5h, pouvant être réalisée même en 3h selon un guide croisé au bord de la laguna, mais cela dépend de la condition physique.

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Le départ se fait à 3735m, le sommet est à 4286m, le tout sur une boucle de 4,49km pour une dénivellation totale (monté et descente) de 1136m, donnant une moyenne de pente à 25% ! Je réalise le tout à une altitude où les poumons commencent à fonctionner difficilement, le moindre effort dépassant le rythme de croisière faisant monter les pulsations à un niveau effrayant. Pourtant, la récompense est grande et motive à se surpasser, les paysages sont magnifiques malgré les nuages, le vent fort et le froid.

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Puis, l’arrivée au sommet est une double victoire. La première, pour le simple fait de l’avoir fait, même si ce fut dur et éprouvant, avec une petite balade sur la crête entre les deux Fuya et quelques passages un peu effrayant avec du vide rocheux de chaque côté.

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La descente fut bien plus rapide et la boucle bouclée en 2 heures et 41 minutes.

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Et pendant la marche, Claire a donné l’école aux enfants. A mon retour, ils sont en train de jouer aux Lego et mon épouse lit, tranquillement.

6 lego

L’après-midi nous adoptons un rythme détendu, avec une balade au bord du lac et, surtout, le plaisir de passer du temps en famille dans notre Rhino, jouant au UNO et autres jeux en famille. Oui, il fait froid et une après-midi casanière est agréable aussi !