Quel sentiment ? Ben il n’y en a pas qu’un…

20130901_133045 (1024x948)

Il est assez rare qu’un sentiment soit seul à occuper l’espace de notre esprit. En réalité, les états d’âmes par lesquels nous passons sont plutôt un doux mélange de regards différents posés sur une situation très spécifique. Rare sont les gens, dans la société d’aujourd’hui, avec la possibilité de s’arrêter et s’écouter pour enfin pouvoir entendre l’écho que crée la situation qu’ils vivent. Non pas que l’être-humain ne souhaite pas se connaître et se donner une place dans sa propre vie, mais plutôt que le rythme de vie de nos sociétés industrialisées empêche cela. Pour s’entendre, il ne faut pas aller trop vite. Demandez au pilote d’avion de chasse passant le mur du son s’il entend le bruit de son avion, il va trop vite pour l’espérer. Alors, ralentissons ! Prenons le temps d’écouter notre propre moteur !

20130831_111801 (1024x768)

Tout ça pour m’amener à expliquer les sentiments qui sont les miens. Je dis bien « les miens », car lorsque l’on parle de sentiments, il serait malvenu de parler de ceux des autres. N’ai-je pas dit que nous n’avions déjà pas le temps d’écouter les nôtres ?
Aujourd’hui 15 mars 2014 nous nous trouvons exactement à 4 mois de mettre nos petites fesses (hum hum) dans l’avion qui nous mènera au point de départ. Et là, un paquet de ressentis, de pensées et autres questions commencent à sérieusement chamboulé les différentes zones du cerveau. Partagé, je le suis sur ce que je décrirais comme les sentiments qui m’habitent actuellement. En commençant par le moins fort, ils sont :
Le doute : Est-ce bien réel ? Ce projet débuterait-il vraiment dans 4 mois ?
La peur : Celle qui nous empêche de faire les choses, qui nous angoisse à l’idée de vivre une chose atroce.
L’anxiété : A l’idée que nous ne soyons pas prêts. Que le jour-J arrivé, il nous manque quelque chose d’important !
La tristesse : Celle qui est encore présente après la perte de 3 êtres chers, en 1 année. Aussi, celle de laisser tous ces gens que nous aimons ici, en Europe. Tous ces gens qui nous accompagne pour certains depuis la naissance (je pense bien sûr à la famille) et ceux qui nous accompagnent depuis quelques jours ou quelques années (je parle là des amis, connaissances et les simples gens que l’on connait à peine mais qui sont là dans nos vies)
La réjouissance : D’être si proche de ce projet qui nous habite depuis presque 800 jours.
La joie : De voir les dernières démarches, les derniers achats se réaliser. De pouvoir enfin sentir et toucher ce départ.
L’excitation : D’en parler avec tous ce gens qui s’intéressent à cette expérience. De pouvoir partager sur les voyages de gens qui sont déjà partis ou qui vont bientôt partir.
L’amour : D’être avec les 4 personnes les plus importantes dans ma vie, ensemble à la rencontre de celle qui nous accueille avec cette amour inconditionnel (notre terre) et en route vers ceux qui agrandiront les amitiés et connaissances que nous avons (les Hommes que nous croiserons sur le chemin de la vie)

IMG_1739 (1024x575)

Bien sûr, à tout ce mélange multivitaminé, il faut encore ajouter ceux qui habitent ma femme et mes enfants et qui influencent sans aucun doute les miens. Depuis deux semaines, je crois bien qu’ils réalisent vraiment que ce projet se fera avec eux et qu’ils vivront le départ comme nous. C’est d’abord Jimmy qui s’est manifesté avec des pleurs pendant une quinzaine de minute. Chez lui, à cet instant, c’est la peur de la perte de ses copains d’école qui prédominait ! Il dispose, heureusement, de l’espace nécessaire pour verbaliser ces craintes et ainsi pouvoir entendre des arguments rassurants venant de ses parents. Une semaine plus tard, c’était au tour de Soraya. Mais chez elle une série d’éléments dont venus en plus. Il y avait bien entendus les amis, mais aussi la famille, la maison et toutes les choses matérielles auxquelles elle a pensé ! Mais finalement, ce moment nous a aussi montré qu’une famille unie pouvait faire face à des moments difficiles avec une possibilité d’en ressortir grandie. Lorsque Soraya a pleuré, nous avons fini par nous retrouver les 5 sur un canapé 2 places pour nous montrer à quel point chacun pourrait compter sur l’autre pour se sortir de situations pénibles. C’est d’ailleurs Jimmy qui m’a beaucoup surpris. Lui qui pleurait une semaine avant a pris sa sœur dans les bras en la rassurant. Ce moment m’a donné une énorme confiance pour l’avenir, le miens mais aussi celui de mes enfants lorsqu’ils partiront du cocon familial !

Bref, vivement le départ et l’aventure !

Amicalement

Michaël

Les transports jusqu’à Halifax

Et oui, nous sommes dans la dernière heure des 24h du Mans, les 200 derniers mètres du 5000m steeple, bref le sprint final !

Petit à petit, les choses vont commencer à s’imbriquer. Les divers achats tels que produit SOG 99% biodégradable, le convertisseur 230V ou encore casseroles et pèse bouteille de gaz se font au rythme que nous les trouvons à meilleures prix dans les divers shops que nous visitons. Tout n’est pas encore là et l’administratif prendra encore du temps.

Mais dans le fond, tout est prêt, ne reste plus qu’à passer à l’acte. C’est ce que nous avons fait ces derniers jours. Le shipping est réservé pour transporter Rhino jusqu’au Canada. Si tout se passe comme il le faut, il partira début juillet et pourra être récupéré le 16 du même mois. Nous le ferons voyager par le transitaire Seabridge.

sans-titre

(image seabridge.com)

Pour nous, c’est l’avion que nous avons réservé ! Nous volerons de Genève-Cointrin vers Reykjavik en Islande, puis de là nous rejoindrons Halifax au Canada. En plus d’être la compagnie meilleure marchée, ce trajet nous donne seulement 8h40 de vol. Pour des prix similaire, les autres compagnies nous faisaient voler plus de 12h sans compter les escales…

images(Image Icelandair.com)

Cette fois-ci, il sera dur de de faire marche arrière. Tout semble lancé et plus que jamais ! 😉

L’itinéraire

« Notre itinéraire » ; ou comment définir le chemin qui sera parcouru avec sa maison mobile ?

Avant toute chose, il est nécessaire de réfléchir au sens que l’on souhaite donné à cette fameuse préparation que l’on nomme « Itinéraire » ! A chaque fois qu’une personne s’intéresse à connaître les destinations qui seront les notre, une bête phrase lue quelque part sur un blog de voyageur me vient en tête, comme une obligation de répondre ainsi : « La meilleure façon de ne pas suivre son itinéraire, c’est d’en faire un ! ». Et oui, expérience faite lors de précédents voyages, il est important de garder en tête les envies qui nous habitent tout en laissant la place à cette inconnue que l’on nommera « Aventure ».

Il y a de nombreuses façons de préparer ses aventures. Certains, ceux dont je faisais partie il y a une dizaine d’années, ont un besoin viscérale de tout planifier et même les instants où il faudra s’ennuyer. D’autres, se trouvant à 180° des premiers nommés, ressentent ce besoin de ne rien contrôler et ainsi se laisser porter par les envies du moment présent sans en avoir planifié le moindre instant. Je nous décrirais comme faisant partie d’une catégorie au milieu de cela. Bien que souhaitant laisser de la place à l’imprévu, voir l’improbable, nous nous sommes préparé ce que l’on nommera des points d’intérêts !

La patience et la capacité de mon épouse à fouiner, à la recherche de toutes les informations pouvant nous être utiles, lui ont permis de créer une liste phénoménale d’endroits intéressants que l’on pourrait visiter. Qu’ils soient culturels, urbains ou naturels, ces endroits elle les a trouvés en lisant une multitude de blogs de voyageurs et autres récits trouvés sur le net. De cette liste, nous avons créé une carte et avons ainsi pu définir un chemin virtuel qui sera le nôtre. Je dis « virtuel » car il ne représente qu’une idée de départ. La ligne que ces points d’intérêts ont créée se verra modifiée au gré des rencontres et conseils qui nous seront faits. Mais maintenant, laissons place au trajet proprement dit.

Partant du général au spécifique, voici comment nous entrevoyons ce périple :

Carte générale

Itinéraire ligne.pdf

Ce qui est sûr pour nous, c’est que le départ à proprement dit, se trouvera à Halifax au Canada, là où Rhino arrivera avec le RoRo (Cargo dédié aux véhicules et RoRo étant la contraction de Roll on-Roll off) De là, nous parcourrons le Canada d’Est en Ouest en longeant plus ou moins la frontière avec les USA. Arrivés dans la région de Vancouver, nous traverserons l’Ouest Américain (le pays) du Nord au Sud en alternant côte pacifique et pleines terres sans manquer un arrêt retrouvaille chez mon frérot que je n’ai plus vu depuis 12 ans et son départ pour les USA. Et ainsi le continent Nord-Américain sera alors terminé lorsque nous rentrerons au Mexique. C’est dans ce pays que nous rencontrerons notre premier Jalon obligatoire. Les enfants se trouvant loin de la famille, mon adorable petite (en fait grande en âge) sœur a accepté, avec mon beauf et mon neveu, de nous rejoindre à Mexico City afin de faire un bout de route ensemble et surtout offrir la possibilité à Soraya, Jimmy et Amélie de fêter leur premier Noël loin de leurs racines en compagnie d’une partie de la famille. Selon toute vraisemblance, ma belle-mère et son fils devraient aussi être de la partie.

Ensuite, nous irons du Nord au Sud de l’Amérique centrale jusqu’au Panama. Nous devrons alors poser Rhino sur un bateau afin de rejoindre l’Amérique du Sud. En effet, aucune route n’existe pour relier Panama à la Colombie et un petit ruisseau nous encombrerait de toute manière le chemin ; je parle bien évidemment de très étroit Canal de Panama.

En Amérique du Sud, nous traverserons tout d’abord la Colombie pour ensuite descendre jusqu’en Terre de Feu et Ushuaia par la côte Pacifique. Nous passerons donc par l’Equateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili. Nous remonterons par la côte Atlantique en roulant sur les territoires de l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et reviendrons sur le Chili pour remettre Rhino sur un RoRo afin d’atteindre la suite du parcours, l’Océanie. (Il est possible que nous devions le mettre sur un RoRo en Argentine car il ne serait pas courant de passer par le Pacifique pour relier l’AmSud à l’Océanie)

Durant le shipping (expédition en anglais, mots utilisé communément par les baroudeurs pour les transports de leur véhicule sur bateau) qui durera entre 5 et 8 semaines, nous avons décidé de parcourir la Nouvelle-Zélande en sac-à-dos et éventuellement la Tasmanie également.

Une fois Rhino arrivé en Australie, nous visiterons toute la Gold Coast et même plus en partant de l’extrême Sud (aux alentours de Melbourne) jusqu’à l’extrême Nord de la côte Est. Nous redescendrons ensuite dans le centre pour voir le gros caillou rouge planté au milieu de nulle part, Ayers rock, et profiterons de voir…. le désert Australien pour aller rejoindre la côte Ouest et Perth où nous y retrouverons mon oncle !

La fin du périple australien se fera en remontant contre le Nord en rejoignant Darwin pour y mettre Rhino une nouvelle fois dans un RoRo pour rejoindre l’Asie.

Le débarquement asiatique se fera certainement à Singapour. Mais depuis là, c’est un peu l’inconnu qui débute (enfin encore plus que pour le reste) ! Cette partie de voyage devant se faire d’ici 2 ans, nous ne nous y sommes pas entièrement penchés et restons encore ouvert à de multiples possibilités quant à l’ordre d’apparition des pays que nous allons traverser. Toutefois, une liste de pays à visiter semble assez claire et devrait contenir la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam et le Laos pour la première partie. Ensuite, des doutes persistent. Pourrons-nous traverser le Myanmar avec notre véhicule (à ce jour, possible en convoi uniquement) ? De cette réponse, plusieurs hypothèses se forment mais nous devrions, selon les éléments actuels, traverser le Bhutan, le Népal et l’Inde.

Selon la date à laquelle nous nous trouverons en Inde, nous choisirons alors l’option de rentrer en Europe par la route, soit l’Iran, la Turquie puis les pays de l’Est avant d’arriver chez nous. Ou alors, nous nous trouvons court et choisirons l’option de remettre Rhino sur un RoRo et rejoindrons nos racines par les airs afin de rentrer à temps pour débuter la dernière année scolaire obligatoire de notre ainée.

Mais d’ici 3 ans, vous pourrez retourner ce texte et l’itinéraire qu’il présente dans tous les sens et comprendrez que la seule chose qui sera sûre ne sera que son contraire, soit que tout est incertain et que seuls les emplacements visités créeront l’itinéraire que nous aurons réalisé !

PS : Des articles par continent viendront compléter et surtout détailler celui-ci. Nous y présenterons les visites que nous pensons faire par région et les intérêts spécifiques que nous porterons aux aspects culturels, de la faune et la flore ainsi que les traits urbains typiques que nous rechercherons.