On ne s’en décolle presque plus ! Du 18 au 21 février 2017

Il y a des fois où l’on se demande quand la mauvaise étoile va laisser place à la bonne !

Notre quota de soucis avait déjà atteint la limite lorsque nous avions réalisé ces réparations hier, alors je pensais que la journée d’aujourd’hui allait être une peu plus reposante… que nenni. Déjà, Jimmy se réveille avec encore 39.3° de fièvre et se plaint de douleur à la gorge. En y regardant de plus près, il a une boule blanche sur le côté gauche et pourrait bien avoir une angine à streptocoque ! Et comme nous ne sommes vraiment pas sûrs d’arriver encore aujourd’hui à Walvis, première place où trouver un médecin, nous décidons de lui donner les antibiotiques d’urgence que nous avons avec nous.

Si la journée commence quand même plutôt bien avec un bon petit déjeuner en compagnie toujours de Sébastien, et de quelques petits animaux dont nous n’avons pas trouvé le nom, dès la mise en place de la clé au contact les espoirs se sont envolés ; Rhino ne veut pas démarrer. On le soupçonne un peu fatigué de prendre ces routes et de nous le faire payer. Au son qu’il fait, je pense que ce n’est qu’une batterie plate. La confirmation arrive quelques minutes plus tard lorsqu’une personne vient avec son véhicule, des câbles et que Rhino démarre au premier tour de clé. Ça y est, la journée de route peut commencer.

Nous allons en direction de Walvis Bay, distant encore de 250km, dont 230 de piste et malheureusement la qualité de celle-ci est terrible, remplis d’ondulations et de pierre. Nous avançons à une moyenne de 25km/h dans un désert plat, alors imaginez la frustration lors de ces longue ligne droite. Et ça secoue tellement que quelques pose pour reposer les fesses ne font pas de mal.

L’avantage, dis-je à Claire et Seb, c’est qu’à cette vitesse là on ne risque pas de crever un pneu. Je me fais directement incendié par ceux-ci car ce ne sont pas le genre de chose à dire si on veut éviter la poisse. Ce n’est qu’une vingtaine de kilomètres plus loin qu’ils auront l’occasion de me dire qu’ils me l’avaient bien dit, il ne faut jamais dire quelque chose qui pourrait nous porter malheur. Nous avons crevé une des roues arrière, il fait 36° à l’ombre, le bitume est brulant, et ces abrutis de chez Iveco ont serré les boulons comme des malades ! Mais la nervosité est tellement élevée que c’est par un immense fou-rire que nous l’évacuons…

La journée est longue sur la route et nous sommes déjà proches du coucher de soleil. Nous ne sommes déjà plus qu’à une cinquantaine de kilomètres de Walvis mais décidons de nous arrêter dans ce désert pour y passer la nuit.

Nous arrivons à Walvis assez tôt le matin, car finalement le reste de la route était largement plus correcte que celle précédemment parcourue. La première chose que nous faisons est la visite d’un médecin. Confirmation faite, Jimmy à une angine et des antibiotiques s’imposent. Si la doctoresse me dit qu’il était juste d’avoir donné à Jimmy de l’Amoxiciline, elle me dit aussi qu’il n’est pas assez fort car en Afrique les bactéries ont créé une résistance à cet antibiotique par surutilisation inappropriée.

4-jimmy-hopital

Fatigués de cette traversée du désert, nous décidons de nous poser un peu après avoir fait quelques courses bien nécessaires. A Walvis, il y a une colonie de flamants roses assez impressionnante qui mérite un arrêt prolongé. En plus, c’est juste à côté que d’autres voyageurs, ceux rencontrés à Lüderitz, sont établis. Nous prenons place proche d’eux et c’est ici que nous sortons le Braai.

Puis, nous apprenons que la route jusqu’à Cape Cross est bonne, et qu’il est possible de trouver une épave de bateau, le Zeila, le fait qu’initialement nous ne pensions pas pouvoir y aller par manque de temps était une petite déception pour Seb. Alors lorsque nous lui proposons lundi matin de faire route pour Cape Cross, celui-ci s’en réjouit et c’est sans hésiter que nous nous y rendons.

Sur la route, nous passons le village de Wlotzkazbakkan, totalement créé pour les allemands vivant en Namibie. Personne ici n’habite à l’année, ce ne sont que des maisons de vacances pour des personnes de la communauté allemande très présente ici. Les maisons sont drôles et colorées, avec des architectures amusantes.

Puis, nous voici arrivés à l’épave de Zeila. Ancien bateau de pêche angolais, échoué sur la côte namibienne suite à une avarie moteur n’ayant fait ni mort ni blessé.

Nous poussons encore jusqu’à Cape Cross aujourd’hui, pour y voir une colonie d’otaries grande de 250’000 spécimens selon le parc. Nous avions lu que l’odeur y était nauséabonde, mais nous étions loin d’imaginer pareil puanteur. A l’ouverture de la porte, je suis pris par un désir de vomissement extrême ! Bon, soyons clair, le spectacle en vaut la peine. Voir ces milliers de d’otaries et se retrouver au milieu de ce brouhaha digne d’un film d’horreur est impressionnant. Mais nous évoluons avec des tissus sur le nez pour ne pas ressortir les 4h !

Comme il est tard, nous nous arrêtons pour la nuit au Lodge de Cape Cross. Les sites de camping y sont agréables et il sent comme un air de vacances en s’installant là. Un petit apéro, un bon BBQ, merci à Seb pour cela !

Hier, Sébastien a réalisé que son vol pour la Suisse repartait le 25, et non pas le 24. Du coup, nous en profitons pour rester autour de Swakopmund aujourd’hui. Nous commençons par y visiter l’Aquarium. Certes, il est très petit, mais le prix l’est aussi et c’est donc un vrai plaisir d’y passer un peu de temps.

Nous allons ensuite à la recherche de l’info touristique, ce qui nous permet de nous balader un peu dans Swakopmund. On y sent clairement l’influence germanique et y trouvons du vrai pain. Nous regardons aussi pour une activité qui plairait à Jimmy. Il voulait faire du Sandboard (comme le snowboard mais sur le sable), mais choisit finalement de faire du quad sur les dunes de sable. Nous retournons alors entre Swakop et Walvis puisqu’il s’y trouve justement de quoi en faire. C’est Claire qui accompagne Jimmy puisqu’un adulte doit être présent. Ils prennent beaucoup de plaisir à rouler au milieu de ses dunes de sable, accélérer pour monter, redescendre abruptement de l’autre côté. Jimmy revient tout sourire et satisfait de son activité.

Et ce soir, nous restons dans le camping municipal juste en face. Pour une fois les prix sont corrects et cela nous permet de mettre le blog à jour, aux enfants de se sortir un peu du camping-car et à Sébastien de faire quelques photos en bord de mer. ENFIN PAS DE SOUCIS ?

 

Quand la poisse vous tient, jusqu’à Sossusvlei et même après ! Du 16 au 18 février 2017

Je vous avais laissé lors de notre dernier article au château du Baron Von Wolf, au milieu du désert du Namib, qui par ailleurs apparaît dans la série Namibia des livres d’Aldebaran, une BD fantastique que nous avions lu il y a quelques années de cela.

Nous repartons de cette endroit en début d’après-midi pour réaliser les quelques 150km qu’il nous reste à faire pour atteindre le parc de Sossusvlei. La route que nous avions faite jusque-là était correcte, il était possible de rouler à bonne allure. Sauf que depuis que nous avons quitté le village de Betta, c’est un véritable enfer que nous vivons, une route en forme de tôle ondulé dont les ondulations font près de 12 mètres de haut (non j’exagère bien entendu, mais fallait bien que je vous donne une image), une tension dans le véhicule qui met à mal les relations humaines, et une pression sur le véhicule qui est mal mené, heureusement que les paysages sont somptueux.

Mais l’idée est la suivant : soit je roule à 100km/h pour passer au-dessus de ces ondulations, soit je roule à 20 pour épouser les formes. La première option est douloureuse pour le conducteur et Rhino, la deuxième est longue et interminable. Après avoir pris quelques méchantes secouées à 100km/h lorsque les ondulations étaient si fortes que même la vitesse ne suffisait plus à ne plus trop les sentir, nous décidons de prendre notre mal en patience et de réduire la vitesse.

C’est aussi à cette instant, à une trentaine de km de Sesriem, que me vient l’idée de positionner Rhino les roues de gauche à l’extérieur de la route, le mettant à cheval au-dessus du tas de gravier que la niveleuse (pour aplatir la route) a créé. Cela semble être une bonne idée dans un premier temps, ça secoue moins. Sauf que soudain, un gros bruit se fait entendre sous le véhicule, les témoins moteur et huile s’allument sur le tableau de bord et Rhino s’arrêtent presque instantanément, le moteur ne fonctionne plus !

Je sors rapidement et vais voir sous le véhicule. Je vois de la fumée et je sens une forte odeur de carburant. J’ai peur que le feu ne prenne au niveau du pot d’échappement qui est brulant. Je réfléchis 3 secondes pour me rappeler où se trouve l’extincteur si une flamme débute. La fumée semble disparaître peu à peu et je décide d’ouvrir le capot, histoire de voir si quelque chose sort de là, mais rien ! Alors je remets le contact pour voir si quelque chose se passe, et Seb qui était sorti me dit qu’il y a du diesel qui gicle de partout. J’ai compris, on a heurté une grosse pierre avec le préfiltre Diesel et le vase décanteur a cassé. Bon, au moins la panne semble claire et j’ai de quoi réparer. Je m’enfile sous Rhino et Seb me donne un coup de main. Claire commence à couper les légumes pour le souper car ce sera bientôt l’heure du repas. Il nous faudra une vingtaine de minute pour réparer et lorsque je mets le contact, je n’ai plus de témoin allumé, le moteur redémarre et tout semble ok, ouff…..

Nous arrivons tard à Sesriem et nous nous installons au camping après que j’aie bien fait rire les réceptionnistes avec mes habits totalement tachés de graisse et autre. Mais j’ai quand même eu droit aux félicitations de l’un d’entre eux qui relevait le fait d’avoir pu réglé le problème moi-même.

Vendredi matin, nous partons à 5h30 du camping pour aller voir le lever de soleil dans le somptueux parc de Sossusvlei. Nous réalisons les 60km jusqu’au parking sans souci puisque la route à l’intérieur du parc est goudronnée. Mais arrivés au bout, nous devons prendre des navettes 4×4 pour continuer puisque tout est fait de sable. Un système de shuttle tourne en permanence et emmène les visiteurs sans 4×4 aux points de Dead Vlei et Sossusvlei. Nous sommes ni plus ni moins dans le désert le plus vieux du monde ! Et la couleur de ses dunes de sable orange est juste somptueuse. Nous restons quelques heures dans la région de Dead Vlei.

Mais la chaleur commence à venir et nous laissons Seb qui fait de la photo seul pour qu’il puisse prendre le temps. Nous arrivons au deuxième arrêt, Sossusvlei, mais restons un peu sur notre faim, car le spectacle nous semble largement plus grandiose au premier. Mais ce n’est pas grave, si le lieu est moins impressionnant, il est quand même beau et nous nous installons sous un arbre pour y prendre le gouter en compagnie de petits oiseaux pour qui nous fabriquons une auge à eau.

En revenant à Rhino, j’entreprends de nouvelles réparations sur Rhino. En roulant aussi vite sur les pistes africaines, les cailloux sont projetés à l’arrière et frappent la jupe en alu sur laquelle sont fixés les feux arrière. Cela a pour effet de déformer la plaque et les feux ne tiennent plus très bien. Aussi, l’échelle pour monter sur le toit s’est un peu décollée et les vis un peu sorties. Je fixe tout cela à la colle à pare-brise et espère que cela suffira.

Nous repartons du parc une fois Seb de retour et roulons jusqu’à Sesriem pour y manger et prendre une douche « rafraichissante ». Il fait 40° et nous subissons tous les effets de la chaleur, Jimmy en premier qui est malade depuis hier avec de la fièvre et il atteint le 39.2° ! Nous lui donnons un anti-inflammatoire et partons en direction de Walvis Bay, notre prochaine destination. Mais la route est à nouveau non asphaltée. Et cette fois-ci, on y va bien plus lentement, histoire de ne pas mettre trop à mal notre Rhino. Mais rien n’y fait, lorsque la poisse vous colle, elle vous colle et c’est tout ! Vous rappelez-vous de notre pare-brise éclaté en Afrique du Sud par une pintade ? Nous l’avions fait réparé à Bloemfontein et quelques centaines de kilomètres plus tard nous avions remarqué que de l’eau s’infiltrait en cas de pluie… on se disait que ce n’était pas trop grave car de la pluie on en avait pas beaucoup ici. Mais on avait largement sous-estimé le fait que cela pouvait être un problème de mise en œuvre et que les vibrations de la route allait tout simplement nous décoller le pare-brise !!!!! Et oui, nous avons maintenant un pare-brise qui ne tient plus que parce qu’il doit, et nous ne sommes franchement pas sûr qu’il résisterait à un freinage d’urgence.

Mais je vous l’ai dit, lorsque la poisse vous colle, elle vous colle ! Lors d’une vibration un peu plus forte que les autres, ma réparation de la fenêtre côté passager que j’avais réalisée au Lesotho a lâché et la fenêtre est tombée au fond ! Bon, on sait déjà ce qu’on fera tout à l’heure en arrivant au bivouac ! Et nous avons la chance de tomber sur un camping en rénovation dans lequel nous pouvons rester en toute sécurité, au calme pour les réparations et cela gratuitement. Avec Seb, durant que Claire prépare le souper et les enfants écrivent leur journal de bord, nous réparons tout d’abord la fenêtre mais contrairement à la réparation du Lesotho, cette fois j’ai une colle plus robuste et j’espère que cela tiendra mieux. Nous passons ensuite au pare-brise. En démontant une garniture intérieure, je vois que l’on peut accéder aux montants sur lequel la vitre est collée. On fait ce que l’on peut pour insérer le reste de colle à pare-brise que j’ai dans le tube sur une vingtaine de centimètre en-haut.

On installe également une spanset afin de sécuriser la tenue de la vitre et maintenant il ne reste plus qu’à prier pour que cela s’arrête enfin et que nous puissions arriver à Walvis Bay en un seul morceau. Et aussi, espérer que Jimmy se remette gentiment, car il est à 39° de fièvre depuis bientôt 3 jours et si cela continue jusqu’à demain, arrivée prévue à Walvis, nous devrons nous résigner à visiter un médecin !

 

La Namibie, une autre planète. Du 12 au 16 février 2017

En quittant Paarl en Afrique du Sud, nous savions que les journées seraient longues sur la route. Nous avons deux jours et demi pour faire 1200 km en plus de l’école pour rejoindre Lüderitz. C’est dimanche en fin d’après-midi que nous nous présentons à la Douane Namibienne. Après les difficultés des douanes d’Amérique Latine, nous sommes toujours méfiants à l’approche d’un poste frontière, bien que l’on nous ait dit que la Namibie était facile à entrer. Et c’est en effet le cas, pas de soucis, facilité à trouver les bons guichets, l’entrée dans le pays se fait en moins de 30 minutes. Non, la paperasserie n’est de loin pas la chose la plus dure à supporter à cette douane de Noordoewer, c’est bien la température qui gagne haut la main le titre en nous mettant KO. Il fait un soleil de plomb et un bon 49° !

Nous faisons attention de bien boire et surtout de faire boire les enfants. C’est qu’il fait terriblement chaud, mais on ne transpire pas, non, tout s’évapore avec de pouvoir humidifier notre peau tant la chaleur est élevée et le taux d’humidité au minimum. Mais c’est une sensation rigolote, à vivre une fois. C’est ici à Noordoewer que nous passons notre première nuit namibienne, le long de l’Orange River, d’une beauté surprenante.

Puis, lundi matin, nous faisons nos premiers tours de roues dès 7h30. Idéalement, si nous pouvions joindre Lüderitz ce soir, nous serions contents. Nous empruntons la B1 jusqu’à Keetmanshoop et sommes terriblement surpris en bien de l’état de la route et surtout de la beauté des paysages environnant. Nous avons rarement vu aussi beau durant ce voyage, par le changement continuel des formations, des couleurs de sable, de végétation. Vraiment, nous sommes ébahis par cette route.

A Keetmanshoop même, nous faisons le plein, achetons nos cartes SIM namibienne et trouvons de la colle à pare-brise pour des petites réparations futures. Nous repartons assez rapidement car Keetmanshoop n’offre guère d’intérêt spécifique. Et si la route jusqu’à Aus n’est pas super intéressante, elle va devenir largement plus sport une fois ce village passé. Nous avons eu un vent de face assez terrible jusque-là, mais celui-ci va tourner et devenir plus fort encore. Nous étions prévenus par le Lonely Planet, la route Aus-Lüderitz est assez extrême parfois, le vent soufflent fort et de côté, amenant du sable sur la route, parfois même une dune entière ! Et ce ne sera pas différent pour nous aujourd’hui. Les conditions sont parfois effrayantes, Rhino étant méchamment penché au point que nous ayons peur qu’il se renverse. La route est parfois visible que sur une cinquantaine de mètre, le reste disparaissant sous une pellicule de sable soufflée par le vent.

Mais nous finissons quand même par atteindre Lüderitz en un seul morceau et sommes soulagé de trouver à peine moins de vent dans la ville. Depuis notre entrée en Namibie, nous avons l’impression d’être sur une autre planète, et ce nous plait énormément. En plus, à peine entrés dans la ville, 3 véhicules européens viennent en face et s’arrêtent pour nous proposer de les suivre à leur bivouac. Ce sont trois véhicules allemands, les premiers non-africains que nous croisons en 2 mois. Malheureusement, le vent est fort et nous ne pouvons guère beaucoup profiter de la soirée. Nous échangeons tout de même un moment et grillons sur des braises rouges pétant, mais mangeons à l’intérieur.

Nous voici arrivés à mardi, le jour J pour l’arrivée de Seb. À part l’école et les courses, nous ne faisons pas grand-chose ce matin. Nous partons diner vers l’aéroport de Luderitz alors que l’avion doit atterrir vers 13h45. Ce que nous avons oublié, c’est qu’à peine le village quitté le vent est à nouveau très fort et le sable volant ! Il est tellement fort que nous en avons peur que Rhino ne se fasse coucher. Nous prenons le vent latéralement et mon volant est tourné de quelques degrés pour maintenir une ligne droite. Je demande aux enfants de quitté leurs siège et de déplacer des choses pour ramener du poids de l’autre côté du véhicule. Et cela semble faire son effet, pas énorme, mais quand même.

L’avion de Seb est annoncé à l’heure et arrivera à l’heure, malgré ce vent. Pour sa première nuit en notre compagnie, nous allons le faire dormir dans un lieu peu commun, là où nous avions déjà dormi la nuit précédente, C’est dans l’ancien golf club de Lüderitz qu’il monte sa tente, un endroit laissé en friche depuis 50 ans. Nous y sommes bien et passons une soirée BBQ retrouvaille bien sympathique. Aussi, lors du déballage de ses affaires, Seb nous donne quelques affaires qu’on lui avait demandées, mais aussi 24 plaques de chocolat Ovomaltine… ça va pas mieux, mais plus longtemps !

Dès le lendemain matin, nous débutons les activités par la visite, pour Seb et moi, d’Elizabeth Bay. Claire et les enfants, eux, se rendent à Kolmanskoppe. Les deux endroits sont en relation avec les diamants présents dans tout le plateau désertique entre l’Orange River et Lüderitz, une superficie totalement interdite d’accès sans permis. Elizabeth Bay a été construite par les allemands en 2 ans environ. Un village constitué de 1200 noirs africains représentant la main d’œuvre, et 400 blancs pour les superviser. Tous les matériaux métallurgiques ont été amenés d’Allemagne, le béton et les briques fabriqués sur place. L’exploitation de la mine a débuté en 1905, pour se terminer à peine 9 ans plus tard, la première guerre mondiale totalement mis ko l’industrie du diamant. C’est pour cela qu’Elizabeth Bay est aujourd’hui une ville fantôme, en bord de mer, dans un décor des plus chaotiques.

Dans la même période, Kolmanskoppe a été bâtie à une trentaine de kilomètres de là, toujours par les allemands. Cette ville aux diamants était la plus riche du pays avant la première guerre mondiale. Elle dura, elle, jusqu’en 1929 avant d’être abandonnée à son tour et de devenir une ville fantôme, Kolmanskoppe a été construite dans un milieu de sable et de dune, avec la présence de fort vent, ce qui donne une impression de reprise de pouvoir des éléments naturelles sur le travail de l’homme. Les bâtiments se font ensevelir de sable et donne cette impression que tout s’est arrêté du jour au lendemain. Claire et les enfants font une visite guidée en guise d’école pour les loulous. Ils apprendront notamment comment les travailleurs tentaient de cacher des diamants pour les sortir en douce du village, comme en se tranchant la peau, y insérant des diamants et se recousant ensuite… manque de chance, les rayons X permettaient de les débusquer !

La visite d’Elizabeth bay prendra plus long que celle de Claire et des enfants. Alors, comme nous avions rencontré le directeur actuel des nouvelles mine de diamants, un canadien, à l’aéroport de Lüderitz hier, Claire est allée boire un café chez eux en nous attendant, puisqu’il lui avait été proposé de faire cela hier. Et quand j’ai dit à Heinz, le guide que Seb et moi avions pour le tour, qu’il pouvait nous déposer chez le directeur de la mine, il m’a subtilement pris pour un mythomane en me disant : « vous êtes sûr ? Si votre épouse n’est pas là, alors je ne sais pas où elle sera ! » Et en arrivant sur place, la surprise de voir Rhino parqué à côté de la maison du directeur et madame sortant de notre maison roulante pouvait se lire sur le visage de ce cher Heinz !

Bon, ce n’est pas tout, mais de la route nous attends maintenant pour nous rendre à Sossusvlei, les dunes de sable orange du désert de Namib. 440km nous séparent maintenant de cet endroit dont 330 sur de la piste. Nous en réaliserons 170, dont les 70 premiers sur une piste tout à fait correcte. La deuxième nuit pour Seb se passe dans cette partie Sud du désert, au milieu des étoiles. Mais la soirée, tout d’abord, est active. Nous démontons le pare-chocs et la calandre pour reprendre la réparation que j’avais réalisée en argentine. Nous découvrons par la même occasion une ou deux brisures sur des pièces de support. Rien ne semble être problématique, mais ce n’est jamais agréable de découvrir des bobos sur notre Rhino.

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Heureusement, l’endroit où nous bivouaquons est splendide. Nous prenons un petit déjeuner en hauteur avec vue sur cette étendue aride, un moment bien agréable.

Puis nous repartons en direction de Sossusvlei, en passant par le château de Duwisib. Construit par le Baron Von Wolf (titre donné par les locaux) en 1909, lui est son épouse le quittèrent 5 ans plus tard pour rentrer en Europe car la première guerre mondiale se mettait en place. Le baron fut tué après deux semaines de guerre seulement et son épouse laissa le château à l’abandon, aujourd’hui pièce de musée namibienne.

Mais la suite de la journée, c’est dans le prochain article que je vais vous le décrire, car là il y a trop de chose à dire et surtout un fil rouge sur deux jour à ne pas casser… donc, nous voici bientôt à Sossusvlei, si tout va bien !