La Namibie, une autre planète. Du 12 au 16 février 2017

En quittant Paarl en Afrique du Sud, nous savions que les journées seraient longues sur la route. Nous avons deux jours et demi pour faire 1200 km en plus de l’école pour rejoindre Lüderitz. C’est dimanche en fin d’après-midi que nous nous présentons à la Douane Namibienne. Après les difficultés des douanes d’Amérique Latine, nous sommes toujours méfiants à l’approche d’un poste frontière, bien que l’on nous ait dit que la Namibie était facile à entrer. Et c’est en effet le cas, pas de soucis, facilité à trouver les bons guichets, l’entrée dans le pays se fait en moins de 30 minutes. Non, la paperasserie n’est de loin pas la chose la plus dure à supporter à cette douane de Noordoewer, c’est bien la température qui gagne haut la main le titre en nous mettant KO. Il fait un soleil de plomb et un bon 49° !

Nous faisons attention de bien boire et surtout de faire boire les enfants. C’est qu’il fait terriblement chaud, mais on ne transpire pas, non, tout s’évapore avec de pouvoir humidifier notre peau tant la chaleur est élevée et le taux d’humidité au minimum. Mais c’est une sensation rigolote, à vivre une fois. C’est ici à Noordoewer que nous passons notre première nuit namibienne, le long de l’Orange River, d’une beauté surprenante.

Puis, lundi matin, nous faisons nos premiers tours de roues dès 7h30. Idéalement, si nous pouvions joindre Lüderitz ce soir, nous serions contents. Nous empruntons la B1 jusqu’à Keetmanshoop et sommes terriblement surpris en bien de l’état de la route et surtout de la beauté des paysages environnant. Nous avons rarement vu aussi beau durant ce voyage, par le changement continuel des formations, des couleurs de sable, de végétation. Vraiment, nous sommes ébahis par cette route.

A Keetmanshoop même, nous faisons le plein, achetons nos cartes SIM namibienne et trouvons de la colle à pare-brise pour des petites réparations futures. Nous repartons assez rapidement car Keetmanshoop n’offre guère d’intérêt spécifique. Et si la route jusqu’à Aus n’est pas super intéressante, elle va devenir largement plus sport une fois ce village passé. Nous avons eu un vent de face assez terrible jusque-là, mais celui-ci va tourner et devenir plus fort encore. Nous étions prévenus par le Lonely Planet, la route Aus-Lüderitz est assez extrême parfois, le vent soufflent fort et de côté, amenant du sable sur la route, parfois même une dune entière ! Et ce ne sera pas différent pour nous aujourd’hui. Les conditions sont parfois effrayantes, Rhino étant méchamment penché au point que nous ayons peur qu’il se renverse. La route est parfois visible que sur une cinquantaine de mètre, le reste disparaissant sous une pellicule de sable soufflée par le vent.

Mais nous finissons quand même par atteindre Lüderitz en un seul morceau et sommes soulagé de trouver à peine moins de vent dans la ville. Depuis notre entrée en Namibie, nous avons l’impression d’être sur une autre planète, et ce nous plait énormément. En plus, à peine entrés dans la ville, 3 véhicules européens viennent en face et s’arrêtent pour nous proposer de les suivre à leur bivouac. Ce sont trois véhicules allemands, les premiers non-africains que nous croisons en 2 mois. Malheureusement, le vent est fort et nous ne pouvons guère beaucoup profiter de la soirée. Nous échangeons tout de même un moment et grillons sur des braises rouges pétant, mais mangeons à l’intérieur.

Nous voici arrivés à mardi, le jour J pour l’arrivée de Seb. À part l’école et les courses, nous ne faisons pas grand-chose ce matin. Nous partons diner vers l’aéroport de Luderitz alors que l’avion doit atterrir vers 13h45. Ce que nous avons oublié, c’est qu’à peine le village quitté le vent est à nouveau très fort et le sable volant ! Il est tellement fort que nous en avons peur que Rhino ne se fasse coucher. Nous prenons le vent latéralement et mon volant est tourné de quelques degrés pour maintenir une ligne droite. Je demande aux enfants de quitté leurs siège et de déplacer des choses pour ramener du poids de l’autre côté du véhicule. Et cela semble faire son effet, pas énorme, mais quand même.

L’avion de Seb est annoncé à l’heure et arrivera à l’heure, malgré ce vent. Pour sa première nuit en notre compagnie, nous allons le faire dormir dans un lieu peu commun, là où nous avions déjà dormi la nuit précédente, C’est dans l’ancien golf club de Lüderitz qu’il monte sa tente, un endroit laissé en friche depuis 50 ans. Nous y sommes bien et passons une soirée BBQ retrouvaille bien sympathique. Aussi, lors du déballage de ses affaires, Seb nous donne quelques affaires qu’on lui avait demandées, mais aussi 24 plaques de chocolat Ovomaltine… ça va pas mieux, mais plus longtemps !

Dès le lendemain matin, nous débutons les activités par la visite, pour Seb et moi, d’Elizabeth Bay. Claire et les enfants, eux, se rendent à Kolmanskoppe. Les deux endroits sont en relation avec les diamants présents dans tout le plateau désertique entre l’Orange River et Lüderitz, une superficie totalement interdite d’accès sans permis. Elizabeth Bay a été construite par les allemands en 2 ans environ. Un village constitué de 1200 noirs africains représentant la main d’œuvre, et 400 blancs pour les superviser. Tous les matériaux métallurgiques ont été amenés d’Allemagne, le béton et les briques fabriqués sur place. L’exploitation de la mine a débuté en 1905, pour se terminer à peine 9 ans plus tard, la première guerre mondiale totalement mis ko l’industrie du diamant. C’est pour cela qu’Elizabeth Bay est aujourd’hui une ville fantôme, en bord de mer, dans un décor des plus chaotiques.

Dans la même période, Kolmanskoppe a été bâtie à une trentaine de kilomètres de là, toujours par les allemands. Cette ville aux diamants était la plus riche du pays avant la première guerre mondiale. Elle dura, elle, jusqu’en 1929 avant d’être abandonnée à son tour et de devenir une ville fantôme, Kolmanskoppe a été construite dans un milieu de sable et de dune, avec la présence de fort vent, ce qui donne une impression de reprise de pouvoir des éléments naturelles sur le travail de l’homme. Les bâtiments se font ensevelir de sable et donne cette impression que tout s’est arrêté du jour au lendemain. Claire et les enfants font une visite guidée en guise d’école pour les loulous. Ils apprendront notamment comment les travailleurs tentaient de cacher des diamants pour les sortir en douce du village, comme en se tranchant la peau, y insérant des diamants et se recousant ensuite… manque de chance, les rayons X permettaient de les débusquer !

La visite d’Elizabeth bay prendra plus long que celle de Claire et des enfants. Alors, comme nous avions rencontré le directeur actuel des nouvelles mine de diamants, un canadien, à l’aéroport de Lüderitz hier, Claire est allée boire un café chez eux en nous attendant, puisqu’il lui avait été proposé de faire cela hier. Et quand j’ai dit à Heinz, le guide que Seb et moi avions pour le tour, qu’il pouvait nous déposer chez le directeur de la mine, il m’a subtilement pris pour un mythomane en me disant : « vous êtes sûr ? Si votre épouse n’est pas là, alors je ne sais pas où elle sera ! » Et en arrivant sur place, la surprise de voir Rhino parqué à côté de la maison du directeur et madame sortant de notre maison roulante pouvait se lire sur le visage de ce cher Heinz !

Bon, ce n’est pas tout, mais de la route nous attends maintenant pour nous rendre à Sossusvlei, les dunes de sable orange du désert de Namib. 440km nous séparent maintenant de cet endroit dont 330 sur de la piste. Nous en réaliserons 170, dont les 70 premiers sur une piste tout à fait correcte. La deuxième nuit pour Seb se passe dans cette partie Sud du désert, au milieu des étoiles. Mais la soirée, tout d’abord, est active. Nous démontons le pare-chocs et la calandre pour reprendre la réparation que j’avais réalisée en argentine. Nous découvrons par la même occasion une ou deux brisures sur des pièces de support. Rien ne semble être problématique, mais ce n’est jamais agréable de découvrir des bobos sur notre Rhino.

9-reparation

Heureusement, l’endroit où nous bivouaquons est splendide. Nous prenons un petit déjeuner en hauteur avec vue sur cette étendue aride, un moment bien agréable.

Puis nous repartons en direction de Sossusvlei, en passant par le château de Duwisib. Construit par le Baron Von Wolf (titre donné par les locaux) en 1909, lui est son épouse le quittèrent 5 ans plus tard pour rentrer en Europe car la première guerre mondiale se mettait en place. Le baron fut tué après deux semaines de guerre seulement et son épouse laissa le château à l’abandon, aujourd’hui pièce de musée namibienne.

Mais la suite de la journée, c’est dans le prochain article que je vais vous le décrire, car là il y a trop de chose à dire et surtout un fil rouge sur deux jour à ne pas casser… donc, nous voici bientôt à Sossusvlei, si tout va bien !

 

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