Samedi, notre cinquième semaine en terre mexicaine a débuté, et pas de la façon la plus orthodoxe. Bien que, durant la nuit, le Saint-Nicolas soit venu remplir les chaussettes des enfants.
Nous avions rendez-vous à 10h avec une institution recueillant des enfants dont les parents ne peuvent, veulent, pas s’occuper. Nous avions entendu parler de cette institution et Claire s’intéressait à son fonctionnement, puisqu’elle est éducatrice sociale et avions pris contact avec ses responsables qui ont accueilli l’idée chaleureusement. Nous nous étions dit que nous pourrions peut-être leur apporter, par l’intermédiaire de l’association HAPPY, quelques objets dont ils auraient besoin. Nous avons eu quelques soucis pour trouver le lieu, puisque plusieurs endroits différents portent le même nom de rue au sein de la même ville. Nous serons arrivés peu avant 12h…. hum hum !
Et là, grosse déception. Si nous avons apprécié le temps passé avec les enfants à faire du foot, joué aux poupées et autres activités dont la présentation des lieux par une fille de 11ans, l’éducatrice présente à ce moment-là ne nous a que très peu adressé la parole. Nous avons donc quitté l’institution un peu déçu !
Nous avons repris la route pour rejoindre Mitla et avons eu une belle surprise. Nous sommes tombés sur une pâtisserie française tenue par Isabelle. Nous avons directement engouffré 2 baguettes croustillantes avec les enfants et sa propriétaire nous aura fait la visite du laboratoire. Nous avons passé un agréable moment à discuter avec elle de la situation mexicaine et de sa réussite en affaire, puisqu’elle possède 8 points de vente à elle et une distribution à encore une dizaine de magasins de la ville. Les enfants auront même eu leur pain au chocolat, aussi bon que chez nous !
Ensuite, juste avant de prendre l’autoroute, nous voyions plusieurs véhicule faire marche arrière oiu demi-tour. Nous demandons à l’un d’eux ce qu’il se passe et il nous dit que des manifestants bloquent la route à quelques kilomètres. Il nous invite à prendre la route non goudronnée pour contourner cela. Après une vingtaine de minutes de mauvaise route, nous arrivons 200m en amont du blocage. Quelle aventure, ce Mexique, je vous dis !
Nous arriverons finalement à Mitla vers 16h. Un commerçant nous a invité à rester sur sa place en terre pour dormir et nous a laissé nous installer dans son échoppe pour utiliser internet, un accueil très chaleureux.
Dimanche, nous devions visiter le site de Mitla, dont l’entrée est gratuite le dimanche. Mais quelle surprise lorsqu’à l’entrée une personne nous a dit : « vous êtes mexicain ? » « Non ! Alors vous payez ! » La mouche nous a piqué et nous sommes repartis en ne faisant que la partie extérieur du site.
Mais la conséquence de cette décision fut très bonne. Nous nous sommes déplacés à Hierve El Agua, un lieu fait de bassin d’eau de source créés par le calcaire et autres minéraux. Nous serons arrivés environ 2h avant que les bus de touristes ne débarquent et ce fut la conséquence heureuse de notre départ prématuré de Mitla. Nous avons eu allégrement le temps de profiter de cet endroit idyllique avec peu de monde sur place. Les enfants on dit que les bassins ressemblaient à Yellowstone, et bien je laisse les photos conter la suite…
Le monde arrivant par wagons entiers, nous sommes repartis et avons roulé jusqu’à Jalapa pour une nuit étape avant San Cristobal. Nous aurons passé la nuit sur la station Pemex, un bivouac à éviter à moins de vouloir passer une nuit avec une fille de joie… je n’en dirais pas plus sur le type d’endroit que c’est !
Lundi, la route fut dangereuse ! Durant près de 3h, nous avons affronté des vents à plus de 100km/h venant droit sur le côté de Rhino. J’ai vainement essayé de rouler aux limitations, mais lorsque j’ai dû tourner le volant, en pleine ligne droite, comme dans une courbe serrée et malgré tout me voir dévier sèchement sur le côté de la route, j’ai décidé de rouler à 60km/h sur l’autopista !
Et que dire de la montée sur San Cristobal. En 150km vous passez d’une altitude de 100 à 2200m ! La route est très pentue et les gens roulent comme des sauvages, dépassent en plein virage et vous ne savez pas vraiment si jouer des coudes avec eux est franchement utile. Nous sommes arrivés là-haut vers 15h00 en ayant pris la route à 8h du mat et parcourus 400km, puis traversé la vieille ville qui n’est vraiment pas large (parfois 10cm de chaque côté du Rhino pour passer entre maisons et voitures garées)… pour arriver dans un camping tout confort et rencontrer une famille suisse-allemande, roulant jusqu’à Panama et retour en Suisse par les USA.
La ville de San Cristobal a été une rencontre super agréable. La ville est quelques peu touristique, mais c’est bien pour son ambiance et non pour autre chose que les gens sont là. Les locaux sont souriant, décontractés. Il y a beaucoup de rues piétonnes avec de multiples boutiques mais sans faire attrape-touriste. Au marché de l’église Santo Domingo, vous déambulez librement. Ici, les vendeurs ne vous sautent pas dessus pour vous faire acheter. Au pire, il vous interpelle pour engager la discussion et vous laisse passer sans broncher si vous ne vous intéressez pas. Une vraie belle surprise humaine et urbaine. Nous avons profité du climat agréable du lundi au jeudi, en passant le mercredi principalement au camping en compagnie de Roman et Monica, et leurs 3 enfants, pour que les nôtres passent un peu de temps avec des copains. Nous avons sorti le hamac, les enfants leurs jeux et Jimmy sont set Arc et Flèches achetés la veille.
Mardi, nous avons fait une petite rencontre furtive de Roberto. Ce garçon mexicain, âgé de 11ans, vend de petits sac et autres confections. Nous ne voulions rien lui acheter mais lui avons proposé de manger avec nous. Il s’est assis et à littéralement englouti son repas. La rencontre aura duré 10 minutes et il nous aura posé 10 questions à la minute, en trouvant le temps de dévorer le plat !
Vendredi, après ces belles journées passées à San Cristobal, nous avons bouclé notre 5ème semaine mexicaine en nous rendons à Agua Azul. Ce lieu était très attendu par Claire. A force de voir les photos d’autres voyageurs, elle voulait à tout prix s’y rendre. Mais avant d’y arriver, nous avons dû traverser une multitude de petits villages, là où les femmes étaient encore habillées d’étoffes traditionnelles et colorées. Vu l’état des routes, nous avons eu le temps d’en profiter !
Et puis Agua Azul, nous y voilà ! Petite malchance, nous y arrivons dans une période de nuages… malgré cela, les couleurs sont belles, les décors tropicaux et l’ambiance sympathique. Nous avons bien pris le temps de nous régaler visuellement et nous nous sommes baignés avec les enfants, juste avant l’arrivée d’une grosse pluie tropicale. Quand je parlais d’une petite malchance, c’est justement en référence à cette forte pluie. Nous aurions pu arriver après celle-ci et voir, en place d’Agua Azul (bleu), Agua Café, une eau brune due au brassage des eaux de pluie.
Et la baignade terminée, Claire s’en est allée en courant jusqu’à Rhino, afin de fermer les lanterneaux de toit, histoire de ne pas avoir un lit à eau dans la capucine ! Et devinez quoi, nous avons à nouveaux rencontré une famille voyageuse, française, avec 2 filles de 8 et 11ans. Nous vous les présenterons dans la prochaine semaine ! Et nous voici à J-8 avant de retrouver la famille… et toujours accompagnés par ces coureurs qui traversent les états du Mexique pour la fête de la Vierge Guadalupe !