Le shopping fait à Nata, nous repartons pour trouver un bivouac proche d’un point d’eau afin d’y observer les éléphants venant s’y baigner. Sur la route déjà, nous voyons quelques jolis spécimens se nourrissant au bord de la route, puis d’autres jouant proche d’un point d’eau. En même temps, le panneau nous l’indiquait, risque d’éléphants sur la route !
Nous atteignons le bivouac qui se trouve tout de même bien fermé dans le bush, la vue n’est pas très dégagée, alors nous craignons un peu de sortir sans pouvoir appréhender la présence de vie sauvage à proximité. Comme il est déjà plus de 17h, nous décidons de rester là quand même et de ne sortir que devant Rhino, face au point d’eau. Nous ne verrons aucun éléphant avant le coucher du soleil. Juste avant que la nuit tombe, nous mettons notre plan anti-malaria (anti-insecte) en place. Nous fermons toutes les fenêtres et ne laissons que les deux lanterneaux équipés de moustiquaires ouverts avec la ventilation en marche. Soudain, une forte odeur d’éléphant entre dans Rhino, nous ouvrons les stores des fenêtres et allumons une lampe torche pour observer le point d’eau. Cela arrivera une deuxième fois encore sans que nous ne puissions observer d’animal. Et non, la végétation est trop dense actuellement et même un éléphant peut passer inaperçu. Car oui, il y avait bien un éléphant, ou deux même, qui sont passés à moins de 4m de notre maison. Nous le savons car au-dessus de nos traces de pneus, les éléphants ont posé leurs pattes.
Le lieu étant trop fermé pour vivre à l’extérieur, nous repartons après l’école sans avoir pu voir d’animaux. Sur la piste rejoignant la route principale, les grands se mettent sur le toit pour voir le bush par-dessus. Mais là non plus, rien, du moins jusqu’à l’arrivée sur la route asphaltée où nous trouvons des éléphants proche du point d’eau où nous les avions déjà vu la veille.
Maintenant, devant nous, deux options se posent pour le prochain bivouac. Beaucoup de gens nous ont conseillé le camping d’Elephant Sands pour tous les éléphants venant s’abreuver sur leur point d’eau mais aussi pour la gentillesse du propriétaire. Et bien comme l’expérience des uns n’est pas celle des autres, mais aussi et certainement dû au récent changement de propriétaire, ce lieu n’est plus celui que l’on attend. Le nouveau gérant, souhaitant surement faire de l’argent plus qu’autre chose, a simplement construit des bungalow tout autour du point d’eau, l’encerclant et repoussant certainement le plus téméraire des éléphants. Et oui, l’avidité pousse parfois à construire de manière stupide. Donc nous continuons notre route et arrivons dans une clairière bien dégagée, un diamètre d’environ 400m sans arbre ni gros buisson, offrant une visibilité dégagée et rassurante pour bivouaquer tranquillement. Je pourrai même y faire mon fitness le lendemain, mais j’avoue qu’avec la vie sauvage du Botswana on n’est jamais trop rassuré ! Bon, au final, tout ce que l’on aura vu dans cette clairière c’est une mini antilope à l’autre bout du champ…
Nous sommes un peu en avance sur notre pseudo planning qui doit nous faire atteindre Kasane le 4 avril pour un transfert sur Victoria Falls où nous devons rejoindre la maman de Claire pour une semaine de vacances avec elle. Alors, comme nous avons repéré sur ioverlander une lodge avec piscine tenu par un autrichien d’origine pratiquant enfin des prix abordables pour les voyageurs au long cours comme nous le sommes, nous nous disons pourquoi pas y rester un peu. Et en effet, le lieu est super sympas, les propriétaires accueillant et le cadre est génial bien que perturbant pour les européens que nous sommes. Rien n’est clôturé, la lodge se trouve adjacent à plusieurs parcs, ils ont un étang pour que les animaux viennent y boire, et le propriétaire nous raconte qu’il n’est pas rare d’apercevoir les lions, hyènes, éléphants, girafes, zèbres et tout ce qui va avec la savane africaine dans son jardin. Mais pas de crainte, dit-il, si on respecte le fait de ne pas sortir la nuit, ou de ne pas avoir une attitude menaçante avec eux, ni les lions, ni les hyènes n’attaqueront les humains. Bon, et savoir qu’il y a ici un molosse de chien ayant déjà battus un lion il y a quelques mois de cela rassure un peu.
Nous, tout ce que nous verrons sera des zèbres et des élands venus boire au point d’eau. Il faut dire que tout est super vert, qu’il y a de l’eau partout et que les herbes sont si haute que même les éléphants passent inaperçus ! Malgré ce manque de visibilité, nous nous permettons quand même deux petites balades à pied, au risque et au péril de notre vie… hahaha ! Non, bien entendu, nous ne prendrions pas de risques inutiles. C’est que le propriétaire nous a expliqué qu’il n’y avait quasi aucune chance de se faire attaquer par un lion. En restant dans un rayon de 500m autour du lodge, la présence humaine est dominante.
Nous repartons d’ici en direction de Kasane. En chemin, nous faisons quelques sorties sur les pistes de sable pour voir si un bivouac pourrait nous convenir. Malheureusement, il y a deux constatations dérangeante pour nous ; la première c’est que la végétation est si dense qu’il n’existe quasi aucun endroit dégagé permettant de stationner avec un peu d’espace pour s’installer et la deuxième est que nous n’avons pas un petit véhicule et qu’il n’est pas 4×4. Alors ni l’un ni l’autre ne nous a réellement empêché de nous rendre quelque part. Mais cela rend la conduite peu confortable et stressante. Comme pour nous rendre à Lesoma en prenant la mauvaise route (on ne savait pas qu’il y en avait une autre meilleure). La route s’engage dans le bush et il est très clair que le sol est de type sable fin. Un moment, la route se penche et la marque de droite est bien plus creusée que celle de gauche, alors Rhino penche méchamment en plus d’avancer dans du sable mou. Heureusement le fond est plus ou moins dur. Ce passage terminé nous repérons à une cinquantaine de mètres un croisement dont la profondeur de sable mou est digne de ce que nous avons vu sur Fraser Island en Australie. Et là, heureusement que nous avons le blocage de différentiel au niveau de la propulsion. À fond de première, nous sommes secoués, on sent que l’on s’enfonce mais il y a toujours une roue qui nous pousse un peu plus en avant, et voilà nous avons passé cette portion compliquée.
Mais encore une fois, le lieu que nous atteignons ne correspond pas à ce que nous cherchons. Du coup, nous finissons par atteindre Kasane. Cette ville-frontière avec le Zimbabwe, la Namibie et la Zambie n’est guère très accueillante. Du coup, comme souvent dans ces endroits, le bivouac sauvage ne nous semble pas adapté. Alors, et comme nous ne rejoindrons la maman de Claire que dans 3 jours, c’est dans le Chobe Safari Lodge que nous resterons pour 2 nuits. Du coup, ce sera l’occasion de mettre à jour le blog, la page Facebook, de faire la lessive et de préparer Rhino pour le stationner durant une semaine. Et le premier coucher de soleil sur la Chobe River vaut le coup d’œil !
Nous passerons finalement les trois dernières nuits ici car lundi c’est à nouveau chez un médecin que nous devons aller. Jimmy à de la fièvre et à nouveau des points blancs dans la gorge, comme sa sœur il y a 10 jours il semble faire un retour d’angine… le médecin nous dit que ce n’est pas trop grave pour le moment et qu’il ne donnerait pas forcément des antibiotiques tout de suite, mais nous en donne à prendre avec puisque nous partons au Zimbabwe dans deux jours dans des endroits reculés.
Sinon, au Chobe Safari Lodge, nous vivrons 3 jours assez particuliers. On nous avait dit que dans la région de Kasane les animaux étaient rois, qu’ils se baladaient partout. Nous en avons eu la preuve ici, dans l’enceinte même du camping avec la présence de Mangoustes rayées, phacochères, singes, crocodiles du Nil (qui nous ont bien foutu le chtons !), mais encore un lézard monitor juste à côté de Rhino. A la piscine, Claire et les enfants ont même eu la visite d’un serpent de plus d’un mètre cinquante… Nous avons adoré ce passage reposant à Kasane et nous nous réjouissons déjà d’y revenir après le Zimbabwe.
Ah oui, j’oubliais ; nous avons fait la rencontre de Travor, Janet et Nathan. Ils sont d’Afrique du Sud et nous avons partagé un braai dimanche soir ainsi que le café du lundi matin. Pendant le braai, dans la discussion, Travor nous parle d’une rencontre qu’ils ont fait en 2013 à Pretoria, un vieux véhicule avec des jantes en bois, un couple avec ses 4 enfants en voyage depuis plus de 10 ans. Nous éclatons de rire et leur montrons des photos en leur demandant si c’est bien d’eaux que nous parlons. Et oui, cette rencontre qu’ils ont eu c’était avec des voyageurs qui sont actuellement chez les Six en Route en Espagne… quand on dit qu’une fois dans le cercle des voyageurs, on réalise qu’il n’est pas si grand ! Enfin, la rencontre avec Travor et sa famille fut super agréable et nous les reverrons peut-être à Johannesburg si nous y repassons en descendant.
Mais maintenant, pour le plaisir de tous, nous partons pour le village de Victoria Falls pour retrouver Belle-maman.