Nous quittons Rhino ce matin et ce pour une semaine, comme à chaque fois avec le ventre serré et en priant qu’il ne lui arrive rien durant notre absence. Nous partons pour rejoindre la maman de Claire pour passer 8 jours au Zimbabwe ensemble. Elle nous y invite en hôtel et en lodge afin de savourer ce peu de jours qu’elle et nous allons passer dans ce pays. Comme son vol arrive directement à Victoria Falls, nous devons la rejoindre par la route grâce à un transfert organisé par l’agence de voyage. Le passage en douane se fait facilement bien que lentement, puis nous atteignons le Victoria Falls Hotel vers les quatorze heures. Carmita est déjà présente et nous rejoint depuis sa chambre dès qu’elle est mise au courant de notre arrivée.
Nous passerons deux nuits ici, et la première activité organisée est une sortie en bateau sur la Zambezi River, quatrième plus long fleuve d’Afrique après le Nil, le Congo et le Niger. Le but affiché de cette sortie est clairement le coucher de soleil que l’on vient apprécier avec un apéritif bien garni dans la partie lounge qui se trouve au troisième Deck du bateau.
Le deuxième objectif avoué est l’espoir de voir des animaux sauvage le long de la rive. Mais vous y êtes habitués depuis le temps que nous le répétons, les fortes pluies ont permis à la végétation de pousser, et l’observation n’est pas aisée. Nous ne verrons que deux hippopotames assez éloignés, un crocodile si furtif qu’en parler c’est presque déjà trop, puis un buffle et deux antilopes qui ressemblaient à des mouches par la distance à laquelle nous les voyions. Mais peu importe, le troisième objectif et certainement le plus important de cette activité était bien d’arriver tranquillement au Zimbabwe, de retrouver la maman de Claire dans le calme et de partager un instant privilégié, ce qui a été un vrai succès accompagné d’un splendide coucher de soleil.
Au deuxième jour, nous avons la visite des chutes Victoria au programme. Tout d’abord, c’est à pied que nous partons à leur découverte. Au sein du parc national des chutes Victoria (qui ne coûtent pas moins de 30$/pers, excusez du peu), se trouvent 17 points de vue sur la Cataracte la plus longue du monde, 1700m, et une hauteur de 108m au plus haut. Nous commençons la visite à l’extrême Ouest du parc. Le volume d’eau dévalant ces chutes est impressionnant, tant que la visibilité des chutes est assez mauvaise. En réalité, la brume créée par les chutes est soufflée contre le haut dû à sa caractéristique de chutes en cataracte. Et étant positionnée sur la rive opposée, la brume crée une barrière empêchant d’admirer le 70% des chutes. Bon, la petite partie visible nous aura offert un joli spectacle, alors que l’autre partie nous aura offert une douche gratuite digne des pommeaux de douche type SPA. Enfin, à l’autre bout du parc, à l’Est, nous y trouvons un des cinq seuls ponts enjambant le fleuve Zambèze long de 2750km. Hormis ces cinq ponts, c’est uniquement par des ferrys qu’hommes et automobiles peuvent traverser.
Bien que très satisfaits d’avoir vu ce spectacle et reconnaissant d’avoir pu nous rendre dans un nouvel endroit mythique durant ce voyage, nous restons tout de même un poil frustré d’avoir trouvé autant de brume et si peu de dégagement. Ainsi, nous nous réjouissons encore d’avantage pour l’activité de l’après-midi ; c’est par le ciel que nous allons pouvoir admirer cette cataracte. Mais en attendant, nous mangeons au lookout café avec une splendide vue sur le pont et la brume des chutes Victoria.
A peine le temps de terminer notre repas que l’heure du transfert arrive. Nous sommes menés à l’héliport pour y recevoir un court briefing puis patientons pour l’embarquement… À quinze heures, nous décollons pour vingt-cinq minutes de vol devant nous mener au-dessus des chutes Victoria, puis au-dessus du canyon en aval et enfin sur le parc animalier proche de Victoria Falls. Pour commencer, il faut parler de la sensation de se trouver dans un hélicoptère… peut-être y ai-je été petit, mais je n’en garde pas de souvenir. C’est très différent que l’avion, une façon de bouger incomparable et une liberté de mouvement plus grande que dans les avions de type CESNA cinq passagers. Nous adorons tous ce tour déjà pour ce fait, mais allons l’aimer encore plus pour le spectacle des chutes, du canyon et des animaux. Laissons les images parler d’elles-mêmes.
Voilà cette deuxième journée qui se poursuit et se termine dans ce que notre guide a nommé le « plus vieux hôtel d’Afrique ». Vrai ou pas, le lieu n’en reste pas moins une superbe construction de type coloniale à l’anglaise. L’ambiance y est calme et de bon goût, une vraie oasis de repos en comparaison aux bivouacs de station-service !
Nous partons assez tôt jeudi matin pour notre transfert à Mana Pools, au Ruckomechi Lodge. C’est par avion, puis par bateau que nous y arrivons quelques six heures plus tard. Le spectacle aérien comme nautique a été magnifique, notamment lorsque nous avons survolé le lac artificiel Kariba créé par l’un des deux seuls barrages du fleuve, ou en croisant des groupes d’une dizaine d’hippopotames dans les eaux du Zambèze.
Mais tout au long de ce transfert, nous étions loin d’imaginer ce qui nous attendait au Ruckomechi Lodge. Situé sur une concession de 40 km2 au-sein même du parc national de Mana pools, la lodge est sauvage au point de devoir être gardé par des guides armés puisqu’il n’y a ni barrière, ni protection aucune contre les incursions sauvages. D’ailleurs, dès notre arrivée, nous nous trouvons nez-à-nez avec un éléphant se trouvant à peine à quatre ou cinq mètres de notre tente.
Nous passerons deux nuits ici, et quelles nuits ! Nous allons profiter de deux habitations différentes puisque en plus de la tente, la lodge bénéficie d’une plateforme dans la forêt, ouverte et sans filets pour garantir une expérience unique au sein même de cette extraordinaire nature. En plus, nous avons la chance d’être les seuls aujourd’hui dans la lodge, alors nous avons droit à deux nuits afin que chacun des six que nous sommes puisse le vivre, car comme il n’y a qu’une plateforme il limite l’accès des groupes en temps normal. Bref, la première nuit ainsi sera pour Claire, Jimmy et moi, puis se sera ensuite Belle-maman, Soraya et Amélie qui en profiteront. La sensation de se trouvé là est absolument fantastique, dans cet arbre muni de cette plateforme avec les hippopotames en-dessous, les impalas à côté, les hyènes criant non loin, le léopard venant chasser les impalas tout proche, puis soudain un gros splash laissant penser à une attaque de crocodile… et tout ceci, vous devez le deviner car il fait nuit, seul la lune éclaire quelque peu. D’ailleurs, heureusement que le guide armé ne dort pas trop loin, à une cinquantaine de mètres de la plateforme dans une tente à même le sol, car ainsi il entend les même choses que nous et peu confirmer au matin vos impressions ou au contraire corriger. Il a été agréable aussi d’avoir pu visiter la plateforme de jour avant d’y passer la nuit, afin de bien appréhender la disposition des lieux.
Sinon, durant ces quarante-quatre heures passées ici, nous ferons quatre safaris terrestres, (sauf Jimmy et moi qui souhaitions dormir un peu le dernier matin). Durant ceux-ci, nous n’aurons guère eu la chance de voir des félidés, ni de hyène ou d’animaux d’attaque. Mais il n’en reste pas moins que nous ayons eu de très bons moments, notamment avec de nombreux éléphants dont plusieurs bébés entre 3 et 6 mois. Nous les avons observé téter leur mère et tenter de se dépatouiller avec leur trompe dont ils ne savent encore quoi faire !
Nous avons aussi eu quelques spécimens très proches du véhicule, si proche que le moindre mouvement dans le pick-up les rendait un peu agressifs. Le guide a dû allumer à deux reprises le moteur, le faire gronder haut dans les tours pour faire du bruit et l’impressionner. Nous n’avons pas été téméraires et à aucun moment nous avons pensé que le guide s’était trop approché, mais une fois à l’arrêt, les éléphants se sont parfois approchés d’eux-mêmes réduisant ainsi grandement la distance nous séparant d’eux.
Nous avons vu également quelques antilopes, des zèbres et des phacochères, le combo habituel des réserve naturelle lorsque les herbes sont si hautes.
Sinon, dans l’enceinte même de la lodge nous avons encore vécu quelques jolis moments de détente et de rencontre avec de nouveaux éléphants. Jimmy et moi avons fait un peu de canoë sur le fleuve Zambèze en compagnie des dangereux hippopotames. Tous, nous avons profité de la belle piscine avec vue sur les montagnes et le fleuve. Puis encore tous ensemble nous avons eu une peur bleue lorsque nous avons été chassés par un jeune mâle, en fin de croissance mais encore un peu fougueux. L’erreur est sûrement la mienne et celle de Soraya. Alors que nous étions à une dizaine de mètre de l’animal, donc très proche mais en sachant que nous étions sur le Deck de la tente, Soraya c’est mise à parler trop fort alors que moi je me suis mis à l’écart du groupe pour prendre des photos en me retrouvant ainsi exposé et ne faisant plus du tout corps avec le bâtiment. Je suis devenu une « menace » pour l’éléphant qui a voulu nous montrer à tous son mécontentement ; il s’est brutalement retourné, a ouvert ses oreilles, secoué la tête et commencé à nous venir dessus. Autant vous dire, nous n’avons pas attendu un quart de seconde avant de nous rendre au pas de course à l’intérieur de la tente !
Le matin du départ pour notre dernier lieu de visite du Zimbabwe, Belle-maman, Soraya et Jimmy font un nouveau safari après leur intense nuit sur la plateforme, ainsi que Claire. En gros, les filles en safari, les garçons au lit. Et bien leur en a pris. Elles auront fait la rencontre de buffles, le deuxième du Big Five qu’elles voient ici à Mana Pools. Par contre, le safari s’est retrouvé bloqué un moment, le temps de changer de roue après une crevaison.
Il vient maintenant le temps pour nous de repartir en bateau pour ensuite s’envoler en petit coucou sur deux vols séparés pour rejoindre le Hwenge National Parc.