Le parc du Kalahari, beau, chaud et éprouvant, comme le Township de Paballelo. Du 2 au 6 mars 2017

Après cette journée de jeudi bien tranquille avec piscine, nous retournons dormir à environ un kilomètre de l’entrée de Twe Rivieren, dans le lit de rivière asséché. C’est la deuxième nuit que nous passons là, au calme et gratuit, que demander de mieux. En sortant du parc, nous refaisons la demande pour une disponibilité au camping de Mata-Mata pour demain soir. Ce matin, tout était plein, mais ce soir on nous dit que deux places se sont libérées durant la journée, et tant mieux. Entre Twe Rivieren et Mata-Mata il n’y a que 120km, mais avec énormément d’ondulations et quelques passages boueux qui fait que nous ne pourrions pas réaliser l’aller-retour dans la même journée.

Alors nous démarrons vendredi matin dès l’ouverture des portes à 7h pour arriver à 16h30 l’après-midi. Mais autant vous le dire tout de suite, la journée aura été surtout longue et longue… rouler, rouler, rouler, pour observer de superbes paysages, certes, de très jolis animaux, certes, mais passer près de 12h sur de la mauvaise route c’est éprouvant. Honnêtement, est-ce que le jeu en vaut la chandelle, certainement, mais on ne peut pas mettre de côté l’aspect difficile du déplacement. Avec une voiture légère type 4×4 ou un gros camion je pense que la route serait plus facile, mais avec un camping-car sur jantes seize pouces et 5.2to de poids total, ce n’est pas génial. Pourtant, il dépend aussi de ce qui est vu sur la route. Le Kalahari est connu pour sa grande quantité de félins, et des allemands nous disent d’ailleurs que la dernière fois qu’ils étaient ici, ils ne savaient pas où donner de la tête tant il en ont vu, mais que cette fois-ci, comme la saison humide donne beaucoup de pluie ils sont assez peu visibles. Nous avons, en l’occurrence, certainement passé des tonnes de félins durant cette journée sans en avoir vu la moustache. Peu importe ! La route était belle et si nous ne l’avions pas faite nos serions repartis du Kalahari avec un goût d’inachevé.

Samedi, pour le chemin du retour, nous ne sommes guère plus chanceux à la pêche aux félins. Mais comme hier, nous voyons de nombreux Oryx, Gnous, Springbok et autres petits animaux.

Nous finissons la journée à nouveau dans la piscine. Il faut dire qu’à 38°, c’est avec un immense plaisir que l’on saute dans une eau même quand elle à 32° ! Puis nous retournons camper juste à l’extérieur du parc avec pour objectif de revenir demain matin pour une dernière ronde avant de reprendre la route contre le Sud.

Nous nous réveillons à 8h dimanche matin, une grâce matinée bien méritée puisque c’est entre 2h et 8h du matin qu’il fait le plus frais dans Rhino, soit environ 24° ! Nous partons presque tout de suite et espérons pouvoir manger avec une sympathique vue sur de jolis animaux. Et bien c’est jackpot puisque nous retombons sur nos cinq guépards de mercredi, bien cachés à l’ombre d’un arbre, et que nous n’aurions pas vu si une gentille dame n’aurait pas pris le temps de nous expliquer 3 fois où ils sont. En discutant encore un peu avec cette dame, nous comprenons que ce groupe de cinq guépards est composé, en fait, d’une mère et de ces quatre juvéniles. On s’était posé la question l’autre jour en reprenant nos photo, puisque nous avions aperçu ce pelage sur leur dos semblant être des restes de pelage de jeunes spécimens.

C’est par ailleurs devant eux que nous allons passer la matinée. Ils semblent avoir faim et son attentifs aux moindres mouvements des autruches, oryx et gnous. C’est avec un oryx passant tout proche du groupe de guépards que la phase la plus intéressante pour nous à eu lieu, mais en faisant du bruit dans Rhino, j’ai attiré l’attention de l’oryx qui, en tournant la tête, a repéré les guépards. Je viens peut-être de fiche en l’air le repas des félins et un beau spectacle pour nous ! Grrrrrrrrr…..

Nous retournons aujourd’hui à Upington. Nous avons deux choses à y faire. La première concerne Rhino. Depuis quelques centaines de kilomètres nous roulons avec un pare-chocs qui ne tient plus qu’à 4 brides. C’est donc lundi matin que nous allons dans un workshop pour faire quelques travaux de soudure et aussi espérer que ce bruit de grincement que nous avons vient d’une fixation du pare-chocs qui s’est fendue.

Malheureusement, si le bruit semblait avoir disparu, il est réapparu après quelques kilomètres seulement. Cela doit être à cause d’une des raisons qui m’a traversé l’esprit en retournant cela vingt mille fois dans ma tête ; les cv joint ou encore la barre de stabilisation. Mais encore, si cela venait des suspensions avant… On va encore avoir du job et quelques francs à dépenser ! Mais nous sommes maintenant un peu fatigué de chercher à résoudre ces ennuis techniques qui finalement ne touche que du cosmétique automobile (bruit, vibration, craquement) et aucunement le moteur, le châssis ou des éléments de sécurité du notre bon Rhino, du moins on touche du bois et espérons que cela continue. Alors on repart sans trop y penser et on réglera cela dans une autre grande ville. C’est aussi que Thabani attend notre coup de fil. En parcourant le parc du Kalahari, nous avons croisé Herman, actuellement prêt à finaliser ses examens de guide touristique. Il nous a proposé de contacter Thabani à notre retour à Upington afin qu’il nous mène dans son Township pour y découvrir une partie de la vie que nous n’avons pas encore rencontré en Afrique du Sud, celle de ces villages dans les villes, construites en tôle de zinc et briques de terre cuite.

Nous arrivons dans le Township de Paballelo vers 15h. Les regards des locaux semblent très intrigués ; « mais que font-ils ici ces blancs avec leur camping-car » !? Et lorsque le contact visuel se fait, on remarque que les regards qu’ils ont est vraiment interrogatif, jamais agressif. Si la chance de les saluer se présente, nous le faisons et nous recevons immédiatement de la sympathie, des regards pétillants et des sourires joviaux. En fait, leur réaction prière est très dubitative et pourrait vous amenez à croire qu’il y a de la haine derrière, mais au contraire, une fois que nous leur montrons Notre ouverture d’esprit et que nous entrons en contact avec eux, alors ils s’ouvrent eux-mêmes et vous montrent qui ils sont vraiment, c’est-à-dire des personnes agréables et gentilles, comme 98% des gens sur cette planète à qui l’on donne ma fois peu d’importance au rapport à l’attention que l’on donne aux 2% de cons qui font beaucoup de bruit.

Thabani nous accueille et nous propose de stationner notre camping-car dans l’enceinte du poste de police du Township. Il insiste sur le fait que rien ne devrait se passer en stationnant à l’extérieur, ce dont nous sommes sûrs également, mais il dit qu’il ne sert à rien de tenter alors qu’en parquant dedans nous sommes certains de la sécurité de notre Rhino.

Puis nous commençons le tour guidé. Thabani est guide mais réalise ce tour dans le Township où il vit pour la première fois, et nous adorons cela. Il semble parfois hésitant et c’est ce qui rend cette expérience unique et authentique. Tout en marchant, il nous raconte quelque peu l’histoire de l’apartheid et des groupes de rébellion qui se sont formés. Le premier arrêt se fait assez naturellement devant le mémorial du « Upington 26 ».

6 upington 26

Durant l’apartheid, il était strictement défendu de se réunir à plus de 5 personnes de couleur, ceci afin d’éviter bien entendu toute forme d’entente et d’organisation de l’ANC, du PAC ou tout autre groupement noir. Mais ici, à Upington, un groupe de 26 personnes a souhaité défier cette interdiction en se réunissant, parlant de politique et d’organisation des protestations. Malheureusement pour eux leur réunion est arrivée aux oreilles du gouvernement en place et une descente de police a eu lieu, avec coups de feu et grosse répression. Si tous n’ont pas été attrapés le soir même, ils ont fini, les 26, par être arrêté et traduit en « justice ». Quatorze d’entre eux ont été condamnés à mort, les douze autres ayant collaborés avec la police ayant reçu des sentences plus clémentes. Mais le geste était fort, la défiance montrée imposait le respect de leurs pairs et un mémorial fut donc construit à la fin de l’apartheid en leur mémoire. Aussi, les survivants et les descendants des personnes condamnées à mort ont reçu des maisons plus confortables en périphérie du Township à l’arrivée de Nelson Mandela au pouvoir.

La visite continue par une balade dans les rues de Paballelo. Il fait très chaud (40°) et le soleil tape très fort. Nous nous arrêtons dans un shop pour à acheter à boire, c’est là qu’un jeune défoncé nous accoste pour demander deux Rands. Thabani le stoppe immédiatement : « ce sont mes invités, ne les dérange pas en demandant de l’argent » ! Il nous explique que le manque de travail cause de gros dégats chez les jeunes des Township. Ils finissent dans l’alcool ou, pire, dans la drogue. Mais si certains posent parfois problème, la majorité reste agréable et souriante, comme ce jeune éméché qui nous aura accompagnés un moment.

Ici à Upington, des entreprises de fabrication de panneaux solaires sont venus s’installer afin de créer des champs de fabrication d’électricité. Cela amène des milliers de personnes chaque année, et si Papallelo avait un demi-million d’habitant il y a peu, il pense que bientôt le million sera dépassé, tant l’extension du Township est grande. Nous le constatons nous-mêmes, de nombreuses constructions flambant neuves (si on ose le dire ainsi) débordent du Township original. Des lignées de tôles ondulées brillantes reflétant le soleil montrent là où la nouvelle expansion a démarré. C’est dans une de ces maisons que Thabani nous emmène pour y rencontrer Aneen, l’épouse d’un de ses amis. Ils habitent là, dans une maison quasi neuve et pas encore tout à fait terminée. En rentrant dans ce lieu de vie, nous avons une toute nouvelle notion qui nous arrive. Les Township ne sont pas, ou du moins plus, ces bidonvilles rempli de pauvres manquant de nourriture, sales sur eux, sans avenir et tristement démunis. Non, et même trois fois non, les Township sont une continuité de ces lieux de vie où les blancs ont poussé les noirs, mais une continuité sociale complète. Dans la maison où nous sommes, le mari est gérant d’un magasin de chaussure en ville. Il gagne correctement sa vie, peut subvenir au besoin de son enfant, son épouse peut rester à la maison pour assurer l’éducation de Seyjey, ils ont à boire et à manger, de l’électricité, une cuisine « agencée », un télévision et une chaine Hi-fi, le tout dans une très jolie petite maison qui a pour éléments surprenant le simple fait d’avoir les murs en tôle ondulée.

Et dans cette maison, nous sommes merveilleusement reçus. Annen s’excuse pour le manque d’ordre, que nous ne voyons pas puisqu’elle tient son ménage parfaitement. Elle nous invite à nous assoir et à boire un verre d’eau d’Upington, l’eau courante y est potable comme presque partout en Afrique du Sud, et après l’eau saumâtre que nous buvons depuis notre passage au Kalahari celle-ci est digne d’une eau d’Henniez ! Vraiment, nous passons un superbe moment dans ce Township à la rencontre de tout un pan de l’Afrique du Sud que nous ne pouvions mettre de côté. Sans vivre cette expérience, sans s’immerger un instant dans cette ambiance et sans rencontrer les gens qui y sont, il est très difficile de comprendre toute l’Afrique du Sud, la beauté dans sa complexité.

Mais restons quand même lucide, les gens qui vivent dans les Township ne sont pas des chefs d’entreprise fortunés. Bien qu’il y ait des classes sociales différentes dans ces quartiers de villes, les plus riches auront une maison en brique avec du confort intérieur, la classe moyenne supérieure des Township auront une maison comme celle d’Aneen, mais il y a aussi ceux qui forment la base de l’échelle salariale, ceux qui n’ont pas de travail et qui vivent en effet dans des conditions de précarité plutôt extrêmes avec un seul repas par jour. Et c’est peut-être cela le plus choquant, car si vous avez la chance de naître dans un quartier occidentalisé, vous aurez une vie comme en Europe avec tous les services et le confort matériel nécessaire, voire plus. Mais si êtes noirs, né dans un Township et sans études accomplies, touchant un salaire de misère, alors vous vivrez dans une précarité digne des pays les plus pauvres du monde, un écart difficile à comprendre.

Paballelo est un Township que nous avons adoré, qui nous prouve encore une fois que la gentillesse n’a rien à voir avec la classe sociale mais bien avec la façon dont vous-même arrivez dans un lieu. Décrocher un sourire vous amènera certainement un sourire en retour, alors souriez !

De retour en Afrique du Sud avec de belles surprises. Du 28 février au 2 mars 2017

A l’heure de passer les douanes namibienne et sud-africaine, nous sommes détendus et savons que cela ne sera pas compliqué. Plus que cela, on se dit que c’est l’occasion rêvée de faire le point sur notre visa sud-africain. Valable actuellement jusqu’à la mi-avril, Claire propose de demander au douanier s’il serait d’accord de nous redonner 3 mois à partir de notre entrée du jour, ce qui nous laisserait la liberté de sortir et entrer à nouveau jusqu’à fin mai. Arrivés devant le douanier, Claire demande donc avec un grand sourire : « seriez-vous d’accord de nous redonner 3 mois » ? A cela, le douanier répond : « mmMMouimmm » ! Une espèce d’acquiescement totalement informel auquel Claire ne réagit aucunement en se disant qu’il a très bien compris la question, que s’il décide d’accepter il ne veut en tout cas pas que cela s’entende trop dans le bureau. Au moment où il tamponne le premier passeport, nous passons tous la tête au-dessus du comptoir pour voir la date qu’il inscrit ; 29 mai 2017 ! Yepaaaaah, nous avons exactement ce que nous espérions, un visa qui nous donne la possibilité partir dans d’autre pays limitrophes sans se poser la question du type de visa que nous aurons lors du retour dans le pays pour mettre Rhino sur le bateau.

La première surprise lors de ce retour en AS va laisser place à un deuxième moment qui nous encourage dans cette décision de changement d’itinéraire. Nous arrivons assez tard à Upington tout en sachant que nous trouverions une station-service pour bivouaquer en transit. Mais culottés comme jamais, nous nous rendons à l’aéroport afin de leur demander s’il serait possible d’y stationner la nuit. A l’extérieur de la ville et sans vols prévus durant la nuit, on s’est dit que ce serait un bon plan pour un transit. Les chargés de sécurité ont accepté la demande de l’agente présente à l’entrée après insistance de celle-ci, en expliquant que nous sommes suisses et voyageant depuis trois ans avec notre hôtel derrière nous ! Une nouvelle nuit gratuite, en sécurité et au calme, génial !

Bon, comme on est lancé, on se dit mercredi matin qu’on se rachèterait bien du crédit afin d’avoir un peu de data sur nos smartphone, puis étant tombés sur une station-service avec un coin shopping de la marque Woolworths (avec du bon pain) on se ferait même un petit déjeuner avec des croissants, c’est la fête je vous dis ! Nous déjeunons sur la route pour le parc Kgalgadi dans le Kalahari. Nous arrivons dans ce parc sud-africain et botswanais en milieu de journée, et il fait déjà si chaud (34°) que nous commençons par plonger dans la piscine du complexe lodge/camping de Twe Rivieren. Nous partons vers 15h pour commencer le premier jour de safari dans ce parc. Ici, il n’y a pas d’éléphants, pas de buffles ni d’énormes hordes d’animaux. Par contre, il s’y trouve tout un tas de félins, dont le guépard que nous voudrions encore voir à l’état sauvage.

Une des premières constatations que nous faisons en arrivant est que la route dans le parc est méchamment ondulée, et c’est bien le plus mortel que Rhino ait à subir… Nous roulons donc très lentement, au point que cela nous semble parfois interminable, et nous voyons très peu de vie sauvage. Heureusement le paysage est beau et quelques oiseaux ainsi que des gnous nous rendent cette lenteur un peu plus intéressante.

Nous savons, après avoir vu sur le panneau du camp de Twe Rivieren, que des lions et des guépards ont été vus dans la portion de route que nous pensions faire ce soir. Soudain, nous voyons trois véhicules arrêtés sur le côté de la route, il y a des lions ! Plus précisément, nous voyons un mâle, deux femelles adultes et deux jeunes plus vraiment lionceaux mais pas encore vraiment juvéniles. Nous sommes aux anges, ils ne sont qu’à quelques mètres de nous !

Nous restons un petit moment pour les observer en espérant voir un peu de mouvement, mais à part le lion qui se lève pour se déplacer d’un mètre cinquante et une lionne de 5 mètres, rien. Alors on se dit que l’on peut aussi bien avancer encore un peu, et qu’on les reverrait certainement au retour puisque notre route repasse forcément par là. Mais les quelques kilomètres que nous faisons contre le Nord ne sont pas concluant en terme de vie sauvage et comme il est déjà tard, nous faisons demi-tour en nous rendons à nouveau vers les lions. Nous les retrouvons quasi à l’identique qu’une demi-heure auparavant, amorphes. Une dame avec la fenêtre ouverte nous interpelle et nous demande si nous avions vu les guépards un peu plus au Sud en montant. Non, bien sûr que non, il y a des guépards !? Elle nous indique comment le trouver s’ils sont toujours là, à environ 9km du lieu où nous sommes. Ils sont 5, sous un arbre, mais assez éloignés de la route, peu visibles. On prend quand même notre chance, on se dit que la journée est presque terminée et que nous serions bien heureux de la terminer avec des guépards, alors nous quittons les lions paresseux.

A l’approche de l’endroit indiqué, nous commençons à scruter le dessous des arbres, mais ne trouvons rien. Nous continuons nos recherches avec un deuxième véhicule arrivé peu après nous. Nous finissons par les voir, au loin, très loin, et il faut bien les jumelles pour les voire ou le zoom de l’appareil photo. Mais peu importe, ils sont là, 5 spécimens sauvages, nos premiers guépards en liberté !

Le deuxième véhicule présent fait preuve de peu de patience et repart 3 minutes à peine après son arrivée. Nous, nous espérons les voir bouger un peu et qu’ils se mettent à la lumière du soleil. Mais le temps passe, il est17h45 et cela fait bien 20 minutes que nous les observons sans qu’ils ne soient très actifs. A 19h le parc ferme ses portes et il nous faut au minimum 30 minutes pour les atteindre, en comptant sur aucun souci technique. C’est à ce moment que l’un d’eux décide de s’avancer un peu et de se mettre au soleil, mais passe derrière un arbre alors nous déplaçons Rhino d’une trentaine de mètre, ce qui va s’avérer être les trente mètres les plus importants de nos safaris.

Les guépards passe l’arbre et ces congénère le suivent, ils sont maintenant les 5 bien visibles mais toujours à environ 200m.

Toujours le même guépard, peut-être le chef de meute, commence à s’avancer comme pour traverser la plaine qui le sépare de nous.

Il s’approche toujours plus, et les 4 autres semblent prendre le même chemin que lui. Nous retenons tous notre souffle et croisons les doigts pour qu’ils gardent le cap qu’ils ont pris, centré sur nous.

Et c’est le cas, le premier arrive à une quinzaine de mètre de nous, les autres suivant juste derrière.

Mais le plus beau est encore à venir… ils se couchent sur la route, juste devant nous, et deux des mâles viennent même sentir l’arbre juste à côté de nous. Ils sont là, 4 mètres à peine nous séparent d’eux, c’est un moment de pures émotions, nous sommes comme des piles chargées à bloc, de vrai boules de nerfs !

Il est 18h05 et nous ne voulons pas partir. D’ailleurs, nous ne pouvons pas, ils sont couchés au milieu du passage et ne semblent pas vouloir se déplacer. Nous dégustons donc simplement ce moment de bonheur pur, ce moment dont nous avions rêvé tant de fois.

C’est vers 18h20 qu’ils reprennent de l’activité. Ils quittent la route pour remonter la colline au soleil couchant.

C’est à ce moment que nous nous décidons à reprendre la route, après une heure partagée avec ces splendides chats géants, un moment qui nous prouve encore que notre décision fut la bonne, revenir en Afrique du Sud, écouter nos désirs, notre cœur. Nous atteignons la porte à 18h57, 3 minutes avant la fermeture, juste à l’heure… parfait !

Bon, depuis trois jours il y a eu un sacré paquet de kilomètres, d’heures de route et, depuis quelques semaines, une tonne d’événements. Il est donc temps de se reposer une peu, disons plutôt de se poser. Alors, c’est l’entière journée de jeudi que nous passons juste après la porte d’entrée du parc, dans le « day use area» entre école, fitness, détente et, surtout, la piscine au moment le plus chaud de la journée !

14 piscine

Une belle fin même sans bonne nouvelle. Du 8 au 12 février 2017

Bon, nous voici en ce mercredi matin prêt à nous lancer à a recherche des informations qu’il nous faut pour ce visa sud-africain. Mais tout d’abord, Claire contact notre vendeur de camping-car et demande qu’il transmette au plus vite notre pièce de wc qui a cassée hier à notre ami qui décolle dimanche pour nous rejoindre…

Ceci étant fait, nous nous rendons à l’office de l’immigration de Cape Town. En arrivant sur place, une dame nous explique que l’office de l’immigration de l’état n’est pas dans ce building mais que c’est la compagnie VFS qui gère les demandes de visa moyennant finance bien entendu. Nous lui expliquons notre cas : Nous quitterons l’Afrique du Sud après 30 jours sur le territoire, voyagerons durant environ 3 mois dans les pays voisins, puis reviendrons en Afrique du Sud. Selon ce cas de figure, que pouvons-nous faire ? La réponse de cette dame est peu claire, et surtout on dirait qu’elle essaie de nous embrouiller, de ne pas nous donner toutes les informations. Nous décidons avec Claire de monter au 23ème étage car il s’y trouve un office privé de l’immigration. En fait, en arrivant là-haut, nous comprenons que c’est un cabinet d’avocat qui gère les visas longs termes pour expatriés. Mais nous tombons sur une adorable avocate zimbabwéenne qui prendra le temps de bien nous répondre et tout nous expliquer.

L’Afrique du Sud fourni un visa de tourisme de 90 jours à l’arrivée dans le pays. Ces 90 jours sont successifs et rien ne permet de les scinder en deux. De plus, l’Afrique du Sud (AS) ne délivre qu’un seul visa par année s’il n’y a pas de retour dans son pays d’origine. Et le seul moyen de prouver que vous avez été dans votre pays d’origine, c’est d’arriver par avion en AS depuis son pays d’origine. Donc pour nous, en l’état actuelle, aucune possibilité de revenir en AS à la fin de notre périple, sauf avec un visa de transit de 7 jours ! Et 7 jours pour traverser l’AS depuis un pays voisin jusqu’à Port Elisabeth, faire les papiers pour le shipping de Rhino, préparer Rhino et nos affaire pour ensuite prendre l’avion… ça fait super court !

Malheureusement, les seules solutions qui s’offrent à nous sont irréalisables. La principale est de demander une prolongation de visa de 90 jours. Seul hic, il faut être sur territoire sud-africains durant la demande et elle peut prendre jusqu’à 60 jours. Nous recevons Sébastien en Namibie dans 5 jours ! En plus, nous dit-elle, ces fonctionnaires sans cervelle sont souvent assez bêtes pour faire la prolongation de 3 mois à la réception du dossier, et non à la fin du premier visa, ce qui prolonge donc parfois le visa que de 30 jours, totalement inutile pour nous. Donc, en finalité, l’avocate nous résume l’unique solution qui s’offre à nous… il nous faudra nous présenter à la douane sud-africaine en temps voulu avec les documents de vol et de réservation du bateau pour la sortie du véhicule et jouer de charme pour obtenir un visa de 30 jours comme les Bos’trotter l’on obtenu. Et au pire, on se le voit refuser, on repart dans le pays voisin jusqu’à une semaine du départ d’AS et on fera tout ce qui a été précité en 7 jours !

Voilà, ce n’est de loin pas une bonne nouvelle, mais l’avantage d’avoir croisé cette avocate nous a permis d’obtenir des réponses très claires. Maintenant nous pouvons aller de l’avant et planifier un peu notre route… Juste à côté du bâtiment où nous étions se trouve l’ambassade du Mozambique. Sachant qu’il faut obtenir un visa avant de se présenter à la douane nous voulions profiter d’obtenir tous les détails comme il y avait cette ambassade juste là. Et finalement, les démarches semblent assez simples.

Nous repartons à Rhino et allons en direction de Table Mountain pour y passer la nuit. Le spectacle du coucher de soleil sur Cape Town est splendide. Nous dormirons là avec cette vue et la fraicheur. Claire en profite pour faire du fromage frais avec les enfants !

Vendredi matin, partons à l’ascension de Table Mountain. 680m de dénivelé en 2.5km, on ne s’attendait pas à pareil difficulté en démarrant la montée. Les pierres déposées en guise de marche d’escalier sont terribles, très hautes et mal disposées. J’aurais mille fois préféré un sentier pentu et glissant à cette horrible disposition de pierre. Soraya avance comme une gazelle et arrive en-haut 20 minutes avant Claire qui arrive 5 minutes avant Jimmy, Amélie et moi. Mais nous sommes tous d’accord, la montée est terrible.

Par contre, il est une chose évidente lorsque l’on domine une telle difficulté, la sensation arrivés au sommet en est décuplée, comme si l’on méritait encore plus cette vue incroyable que nous offre la Table du Cape. D’un côté Camps Bay, de l’autre Cape Town, le coup d’œil est imprenable et nous l’apprécions.

Nous dinons là-haut, nous nous offrons un repas au café du la Table sur la terrasse avec vue sur l’océan… puis nous descendons et partons sur Camps Bay pour terminer la journée sur la plage. Claire rencontre une famille allemande que nous avions croisée à Storm River… elle passe un moment à discuter avec eux et au moment de se lancer pour le souper, Clemens et Heike nous invitent à manger une pizza. C’est que nous nous sommes bien entendu et leur fille a gentiment besoin de contact avec d’autres enfants depuis 5 semaines qu’ils voyagent. La soirée avec eux est très agréable et nous les remercions beaucoup pour ce moment de partage et ces bonnes pizzas qu’ils nous ont offertes.

Le soir même nous dormons dans une station-service super bruyante, pas génial mais proche du garage Iveco ou nous passerons une partie de la journée de vendredi pour de la simple maintenance. Nous y changeons les 3 huiles (moteur, boite à vitesse et pont) ainsi que les filtres, les courroies de climatisation et du ventilateur ainsi qu’une poulie qui a un angle cassé, les pastilles de freins arrière et les mâchoires du frein à main qui avaient brulées en Equateur déjà et qui ne fonctionnaient plus bien depuis. Sinon les contrôles standards sont faits et Rino semble se porter bien. Eventuellement notre pompe à Diesel semblerait faire des misères mais nous pouvons y faire face sans la changer… on touche du bois et espérons que cela continue !

Nous changeons encore nos deux roues de secours qui n’ont pas la même taille que les roues en fonction. C’est qu’en Colombie ils n’avaient pas la bonne taille alors nous avions du changer. Et comme la Namibie est connue pour avoir des pierres très tranchantes sur leurs pistes, nous voulons être parés face à un pneu coupé comme nous l’avons eu en Afrique du Sud

Pendant que je vérifiais le travail des garagistes, Claire et les enfants n’avaient plus grand-chose à faire une fois l’école terminée. Alors Delenia, nos tous nouveaux amis fraichement rencontrés à Paarl, vient les chercher et les accueille dans leur maison. Je les rejoins vers 16h alors que tout le monde est là, Olivier, Delenia, Liaam et Lucas. Nous partageons un super moment de plus tous ensemble et les enfants profitent généreusement de la piscine alors qu’il fait près de 40° ! Claire et Delenia préparent des crêpes pour ce soir. Nous voulions également faire quelque chose pour eux et comme c’est Claire qui cuisine, c’est elle qui s’y met. Un repas avec des crêpes est toujours très convivial, simple, la soirée est réussie.

Nous déjeunons encore ensemble samedi matin avant de reprendre la route. Delenia nous accompagne au gros Mall pour y faire quelques recharge de provisions que nous trouvons en Afrique du Sud mais que nous ne sommes pas sûr de trouver en Namibie. Delenia et Olivier ont été des hôtes formidables lors de ces trois rencontres en 10 jours. Le courant est « bien passé », comme on dit chez nous, et leur gentillesse est telle que nous ne pouvons être que reconnaissant pour celle-ci. Nous nous réjouissons déjà de le revoir en Suisse cet été puisqu’ils y viennent pour quelques semaines.

Mais maintenant, c’est 1350km qui nous attendent pour atteindre Lüderitz, la ville où arrivera notre ami Sébastien…

PS : comme nous devrons revenir en AS pour renvoyer Rhino chez nous, le résumé de ce pays se fera à ce moment-là.