Marakele et le Berceau de l’Humanité. Du 14 au 18 avril 2017

Nous voici donc de retour en Afrique du Sud en ce vendredi saint. Entre Kasane et la frontière de Martin’s Drift, nous avons encore réalisé deux bivouacs sur sol Botswanais, dont un proche d’Elephant Sand, avec beaucoup d’éléphants dans les parages. Mais la plus grosse surprise de ces deux jours nous séparant de Kasane à notre entrée en Afrique du Sud sera certainement la colonne de véhicules que nous trouvons à la douane. Nous ne le savions pas, une quantité pharaonique de botswanais se rendent en AS pour y fêter Pâques. En arrivant à la douane, il doit bien y avoir 1km de véhicules, dont un grand nombre de bus de plus de 50 personnes. Je n’en suis pas spécialement fier, mais je me suis arrangé au culot pour passer devant le kilomètre de véhicule, prétextant tantôt à la police que comme les camionneurs je pouvais passer devant tout le monde puisque je devais aussi passer au dédouanement, puis tantôt, devant un agent des douanes m’accusant d’être passé devant tout le monde, que je retournais en AS pour renvoyer mon véhicule en Europe. « Vous avez un rendez-vous ? », me demande-t-il. Oui, je lui réponds en ne prenant pas la peine de lui dire que ce n’était pas pour ces prochains jours. Nous nous en sortons au final avec 3 heures d’attente et de démarches, alors que le tout aurait pu nous attarder jusqu’au milieu de la nuit.

Ceci étant fait, nous allons au Marakele National Park. Nous ne savons rien de celui-ci, si ce n’est qu’il contient l’entier du « Big Five ». Nous allons d’ailleurs rencontrer quatre Rhino simplement en longeant le parc sur la route publique.

2 Rhino

Le camping du parc est plein, et pour des raisons de défense contre le braconnage, il nous est totalement interdit de dormir devant l’entrée du parc ou même au abords. Puis, autrement, comme toujours en AS, tous les terrains sont clôturés ! Alors, avec deux vacanciers hollandais pris au dépourvu avec leur 4×4-cellule loué, nous allons au culot chez les fermiers ayant des terres juste à côté pour demander hospice. Le premier était absent, mais le deuxième absolument ravi de pouvoir nous aider. Nous allons donc dormir dans ses terres, un véritable bush camp, avec ses Impalas, ses Kudus et autres antilopes d’élevage. Nous sommes superbement accueillis et les événements vont nous pousser, avec leur accord, à y rester 3 nuits, durant lesquels nous entendrons les hyènes, les antilopes, puis le rugissement des lions, génial. Merci mille fois à eux et à leur gentillesse !

Samedi matin, nous rentrons à l’ouverture des portes dans le Marakele NP, mais autant vous le dire, ce ne sera pas un franc succès pour l’observation des animaux, mais peut-être sommes-nous beaucoup moins assidus dans nos recherches après le vécu du Zimbabwe. Et aussi, le paysage est si magnifique, d’une beauté extraordinaire, que nos yeux se sont certainement trop souvent perdus en hauteur plutôt que dans l’épaisse végétation. Si nous n’avions pas eu un groupe d’éléphants qui a décidé de traverser devant nous, nous serions sûrement repartis avec quelques antilopes pour seules observations.

Puis il faut encore dire que nous quittons le parc tôt, à 14h. Week-end de pâques oblige, nous voulons faire quelques courses pour remplir notre frigo totalement vide puisque nous venons de traverser la douane. Mais aussi, nous allons nous rendre dans la clinique privée de Thabazimbi car ce matin Amélie avait de la fièvre, puis elle est montée crescendo pour atteindre 38.7° maintenant. Comme nous étions dans une zone de forte malaria ces dernières semaines, nous craignons le pire…

5 hôpital

Mais heureusement, pas de malaria. Par contre, Amélie nous fait une troisième angine en 2 mois ainsi qu’une infection urinaire… de nouveau des antibiotiques pour elle. Ça commence à bien faire ces ennuis de santé ici en Afrique. On en a largement ras-le-bol ! Heureusement, le point positif du moment, c’est le bivouac que nous avons. Nos hôtes nous l’avait dit : «  si vous le souhaitez, vous pouvez revenir ici pour bivouaquer ». Et ma foi, la place est agréable. Puis, comme nous sortons tardivement de l’hôpital, l’endroit est rêvé pour pouvoir fêter Pâques demain.

Car dimanche matin, même aussi loin de chez nous, nous avons la possibilité de perpétuer la tradition pascale avec des chocolats suisses ! Le lapin les avaient envoyés avec belle-maman la semaine dernière, puis elle avait délégué la mise en place à une hyène du coin qui a réalisé un travail en ordre. Au réveil des enfants, les œufs en chocolat, les œufs teintés de Claire et les lapins sont déjà éparpillés. Mais la coquine de hyène a tout de même piqué un œufs ovomaltine durant son travail. A sa place, j’aurai fait de même ! Et les enfants, une fois habillés, de gambader dans les hautes herbes à la recherche des trésors…

On adore ces moments si loin de chez nous, ça nous donne un ancrage dans certaines traditions importantes, ou tout du moins importante dans ce qu’elles représentent dans la dynamique familiale. En plus, ce champs à Impalas et Kudus est parfait pour la situation, si parfait que nous acceptons la proposition de rester encore ici. Nous pouvons même rester une semaine, nous disent les propriétaires. Alors au moins pour cette nuit encore le bivouac est assuré et nous y sommes bien.

Puis voici que ce lundi de pâques, l’envie de rouler à nouveau est là. Nous nous rendons au musée proche de Joburg, « Cradle of Humankind ». Autour de ce lieu. Une quinzaine de sites archéologiques ont dévoilé des restes d’ossement, voire même un squelette complet, des premiers hominidés. « Berceau de l’humanité » lorsque l’on traduit de l’anglais le nom du musée, c’est clairement sur le site de nos origines humaines, à tous, que nous nous trouvons, là où tout ce qui est en rapport à l’homo sapiens d’aujourd’hui a commencé… Du moins, comme en Ethiopie où lucy fut découverte, l’Afrique du Sud détient elle aussi les première trace de l’homme moderne, datant de 200’000 ans avant notre ère. Mais les squelettes, de lucy ou de Mrs Ples (en RSA), eux, datent bien de 2.5 à 3.5 millions d’années ! Les enfants y apprennent un tas de choses dans ce musée, et c’est tant mieux, car cela faisait un moment que nous n’en avions plus fréquenté.

En sortant du musée, je regarde le GPS en me demandant si j’y trouverais un endroit de bivouac. C’est en faisant cela que je réalise que nous sommes à 25km à peine de chez Ruaan et Jade, des sud-africains que nous avons déjà rencontré à 3 reprises. Et bien ce soir ce sera la quatrième… après un petit coup de fil, nous prenons la route pour nous rendre chez eux, où ils improvisent un super souper pour nous recevoir. Nous sommes très heureux de les retrouver encore une fois et passons une excellente soirée en leur compagnie. Merci à eux…

Mardi matin, nous continuons notre bonhomme de chemin pour aller visiter le Nord du Drankensberg, que nous n’avons pas encore vu, et notamment le Golden Gate National Parc

 

180° et une décision à prendre… du 11 au 14 avril 2017

Mais que ce passe-t-il dans ce voyage !? Je finissais mon article mardi soir alors qu’il était clair que nous allions nous rendre au Caprivi Strip, mais nous voici hésitant au moment du coucher et nous allons même revirer à 180° mercredi matin ! La faute à quoi ? bonne question… un enchainement d’informations, un vécu inattendu, des besoins changeant ou encore la fin du voyage qui approche sont autant de raisons qui nous font perdre la tête.

Il faut aussi dire que la coupure dans cette aventure a été un événement spécifique. Ce retour obligatoire de 4 mois en Suisse nous a totalement coupés dans nos plans africains et nous voilà maintenant entre-deux. Mais entre-deux quoi, me direz-vous ? Et bien entre-deux tout… nous souhaiterions tant continuer à voyager encore des mois entiers et ainsi pouvoir remonter l’Afrique, traverser l’Iran et rentrer avec notre Rhino jusqu’en Europe. Mais nous avons aussi une terrible envie d’être avec notre famille et nos amis. Nous sommes contents lorsque nous découvrons de nouvelles cultures, de nouveaux horizons, mais nous sentons petit à petit le désir de plus de stabilité. Nous voulions aller à la découverte du Zimbabwe, du Mozambique, mais pour le peu de temps qu’il nous reste, à quoi bon s’ennuyer à payer des sommes de fou pour les importations de véhicule, les visas et se faire arrêter 18 fois par jours dans des contrôles de police comme d’autres voyageurs nous l’ont signalé. Le jeu semble ne pas en valoir la chandelle pour si peu de temps. Arrrrgggh, quel sentiment si bizarre en ce moment. Et puis il y a la raison primaire de ce qui nous a fait choisir l’Afrique au lieu de l’Asie il y a maintenant deux ans de cela ; la faune africaine, les éléphants, les girafes, les rhinos (bien que nous en ayons un pour dormir), mais encore les lions, les guépards ou les léopards…

Depuis notre arrivée en Afrique, nous avons été des plus chanceux. Cela a commencé au Krüger alors que nous le visitons après qu’il ait subit 16 mois de totale sècheresse. Nous y voyons tous les animaux que nous voulions voir, mis à part le guépard, et nous avions même vu deux fois les Lycaons (Wild Dog) que des sud-africains rencontrés en camping nous avait dit n’avoir jamais eu la chance de voir en 19 ans de vacances dans le parc. Notre chance a continué dans tous les parcs animaliers que nous avons parcourus, nous en avons pris plein les yeux, notamment avec ces cinq guépards autour de notre maison dans le parc du Kgalagadi Transfrontier. Puis, l’apothéose lors de ces 8 jours de safari avec belle-maman au Zimbabwe. Alors même que les managers des lodges nous disaient qu’il ne serait pas facile de voir les animaux dû à la présence de ces hautes herbes dans le parc, nous avons tout vu, allant jusqu’à voir un groupe de hyène s’occuper d’un bufflon ou encore une troupe de lions au total de onze, sept lionceaux, trois femelles et un mâle juste à côté de notre véhicule.

Mais le prix à payer pour ces découvertes hallucinantes est de nombreuses… de très nombreuses heures d’inactivité physique dans un véhicule. Voilà encore un entre-deux, entre l’envie de continuer à voir cette vie sauvage et un léger ras-le-bol d’être, excusez du terme, le cul posé 10h par jour dans un véhicule s’une superficie de 15m2 si l’on compte les parois dans lesquelles nous ne pouvons pas entrer ! Et oui, quand arrive, gentiment, le besoin de vivre à nouveau dehors, d’avoir de l’espace, les parcs à safari deviennent inintéressants… arrrrgh, quelle frustration d’avoir un sentiment pareil !

Donc, voici une décision à prendre, une tournure à donner à deux mois de notre retour en Suisse. Il y a un tas d’option s’offrant à nous. Nous pourrions tirer jusqu’à la dernière minute, mettre Rhino sur un bateau à la mi-juin, mais cela impliquerait un retour chez nous par avion puis aller rechercher notre véhicule ensuite, donc pas de retour par la route pour nous, une grosse frustration. Il y a aussi un entre-deux, la possibilité d’envoyer Rhino juste avant, d’aller le récupérer au port de destination puis de rouler rapidement en Suisse. La troisième possibilité serait de mettre Rhino très rapidement sur le bateau, de partir durant les trois semaines de mer dans une destination quelconque, puis de retrouver notre maison mi-mai en Europe pour y faire un tour d’un mois, notamment chez les amis rencontrés sur la route, puis de faire son chemin de retour pas-à-pas vers la Suisse. Mais alors là, cette décision serait totalement folle, puisque nous écourterions notre séjour africain de façon totalement imprévue… Arrrgggh, c’est dur de se sentir à la fin d’un voyage pareil !

Peu importe le choix qui sera pris, ce sera le bon, d’une façon ou d’une autre, peu importe ce que nous vivrons ou ce que nous ne vivrons pas, peu importe que cela soit logique ou ne le soit pas. Pour l’instant, nous faisons à nouveau cap vers l’Afrique du Sud, le Caprivi Strip ne correspondant plus à ce que nous voulons. Et d’ailleurs, de ces trois options mentionnées ci-dessus, une d’entre-elle a reçu un enthousiasme unanime chez nos enfants, et nous avons toujours mis leur besoin avec les nôtres, en essayant de ne pas passer au-dessus. Donc, maintenant, il faut se décider pour un itinéraire final, et celui-ci passe déjà par Martin’s Drift, frontière Botswana-AfS, puis vers Joburg où se trouvent les ambassades si toutefois nous en avions besoin…

 

Dans le Hwenge au contact des animaux. Du 8 au 11 avril 2017

Nous arrivons au Hwenge National Park après quelques quatre heures de transport. Alors autant vous le dire tout de suite, durant les 3 nuits que nous allons passer ici, nous en prendrons plein les yeux et vivrons des instants forts en émotions.

A peine arrivés, nous sommes déjà reçu comme des rois ; serviettes rafraichissantes, boissons de tous types (même du vin si on le souhaite). Depuis la piste d’atterrissage en gravier, le guide nous annonce environ une heure de trajet pour rejoindre la Lodge en prenant le temps d’observer quelques animaux. Nous tombons assez vite sur un petit groupe d’éléphants mais ceux-ci n’apprécient guère notre présence. Le guide nous explique que ce groupe n’appartient certainement pas à la région dans laquelle nous sommes et ne sont qu’en transit, alors, peu accoutumés aux voitures safaris, ils s’en vont pour éviter le contact. Ensuite, nous nous engageons dans une forêt épaisse, y voire quelque chose relèverai d’un pur coup de chance. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il n’y a rien, au contraire, la preuve en est de ces superbes empreintes de léopard présentes sur l’ornière de la piste.

1 empreintes

Alors que nous sommes encore dans l’épaisse végétation, le guide reçoit un appel radio de la Lodge lui indiquant que cinq guépards ont été vus à 500m à peine des habitations. Le guide nous propose de mettre les gaz et de ne plus s’arrêter afin d’atteindre la destination avant qu’ils ne s’en aillent. Mais rien ne servait de presser le pas, les guépards sont des félidés et, de fait, sont de gros fainéants. Lorsque nous arrivons sur place, cela fait un moment qu’ils ne les ont plus vus, car les herbes sont hautes et qu’une fois couchés il devient quasi impossible de les apercevoir. Durant de longues minutes nous attendons, puis un éléphant décide de se présenter par l’arrière du véhicule. Un peu de mouvement pour nous occuper. Puis voici qu’une hyène se présente, elle aussi, par l’arrière du 4×4. La nuit commence déjà à tomber et la distance nous séparant d’elle rend la prise d’image compliquée. Mais sa venue va provoquer, pour notre plus grand plaisir, une réaction chez les guépards. Deux d’entre eux vont se lever pour prendre un contact visuel avec la hyène, puis se recoucher, puis se relever, pour encore se recoucher rapidement. Mais peu importe le temps qu’il nous a offert, voir cette animal en arrivant tout juste dans le camp, c’est un sacré cadeau.

Lorsque nous arrivons à la Lodge, il fait déjà nuit, alors nous ne pouvons vraiment nous rendre compte du lieu dans lequel nous séjournons, si ce n’est que l’accueil est des plus excellents. Ce n’est que le lendemain matin que l’on va prendre toute la mesure de ce que nous avons. Si Ruckomechi était déjà une Lodge incroyable avec ces éléphants juste devant notre tente, Linkwasha Camp est pour Claire, les enfants et moi un cran encore au-dessus. A l’heure où j’écris ce quelques lignes, je suis sur le bureau de la chambre, avec la baie vitrée ouverte donnant sur la plaine où nous y avons vu les guépards, et où n’importe quelle animal de type antilope comme grand prédateur peut débarquer à tout instant juste devant la terrasse, une des nombreuses sensations phénoménales que nous ayons eu l’occasion de vivre dans ce tour du monde.

3 café ordi linkwasha camp

Mais cela ne fait pas tout, car savoir qu’il y a toute cette vie possible sans la voir ne serait pas aussi intense que de savoir qu’elle y est car nous l’avons vu. Et c’est exactement ce que nous aurons la chance de vivre dès le premier matin. Nous voyons un groupe d’une douzaine de zèbres à deux ou trois cents mètres de la terrasse. Soudain, nous observons un animal foncé se déplacer dans l’herbe. Plus de doute, c’est bien une hyène qui se trouve à proximité des équidés. Et nous allons observer un comportement que nous ne pouvions imaginer avant de le voir ; le groupe de zèbres se met à charger la hyène pour la chasser et ceci fonctionne à merveille. Le carnivore n’attend guère avant de détaler ! La deuxième chose de cette première matinée à nous faire réaliser dans quel incroyable lieu nous sommes arrivés, c’est le Deck du petit déjeuner, sa piscine et sa vue sur la savane, belle-maman nous a gâté encore une fois !

Le programme des journées dans ces Lodges Wilderness est assez éprouvant car les horaires d’activité des animaux est assez peu compatible avec un séjour relaxant. C’est pour cela que chaque matin c’est réveil à 5h30, petit déjeuner à 6h et départ en safari à 6h30. Le retour se fait vers 10h30, le brunch est servi entre 11h et 12h30. Ensuite vient le repos mérité entre 13h et 15h30, puis c’est là que débute le Tea Time avant de repartir à 16h pour la deuxième session safari. Le retour à la Lodge se fait entre 19h et 20h, puis le souper est servi. Vers 21h, quand le repas est terminé, c’est un garde armé qui nous raccompagne en chambre car il est exclu de se balader de nuit sans escorte, le camp n’était aucunement protégé contre d’éventuelles prédateurs ou les éléphants comme les buffles qui pourraient nous charger à mort… Ensuite, une fois en chambre, c’est interdiction de sortir, et comme aucun moyen de communication n’est en place pour demander des services hôteliers, ce n’est qu’en cas d’urgence que nous pouvons déclencher le AirHorn (ces bonbonnes me rappellent les matchs de foot, tiens !).

Dans ce premier jour de safari, nous allons être des plus gâtés. Certes, de la patience il en faut parfois, car en passant près de 8h par jour dans une voiture safari, tous les instants ne sont pas forcément palpitants et les temps morts sont parfois longs. Mais lorsque viens la récompense, alors c’est bingo, et ce le sera à de nombreuses reprises quand même. Cela commence à peine en sortant de la Lodge dans cette première journée. Nous retrouvons la trace de nos cinq guépards de la veille. Nous en voyons une partie, trois, dont un, certainement la mère, assis sur sa termitière au bord de la plaine, scrutant la présence d’un possible petit déjeuné.

5 guépard termitière

Sur le chemin devant nous amener dans une autre plaine à quelques 30min de trajet, nous allons encore faire de belles rencontres dont par exemple cet oiseau somptueux qu’est le Crowned Crane (grue couronnée).

6 crowned crane

Juste après, nous croisons la route d’une horde de buffles en déplacement. Le nombre d’individu est impressionnant et la file indienne semble ne jamais s’arrêter avec la présence d’un grand nombre de bufflon fraichement nés.

Une fois la route dans l’épaisse forêt terminée et la deuxième plaine atteinte, nous tombons rapidement sur deux lions mâles, des frères, au repos au milieu de cette zone plate. L’observation n’est pas aisée car leur position est assez éloignée.

8 lions couchés

Nous repartons à la recherche d’un lieu pour y prendre le gouter, mais quelques minutes à peine après être repartis, Claire observe un mouvement chez les lions, bien loin. Nous faisons demi-tour et grâce à cela, nous avons deux lions qui passent à moins de 10m du véhicule sans avoir l’air de se soucier le moins du monde de notre présence. Il n’y a pas à dire, c’est une chance extraordinaire que de vivre des moments comme ceux-ci, et il faut bien, pour cela, un petit café pour s’en remettre…

Il est ensuite le temps de retourner au camp… diner et repos sont au programme, avant de repartir pour la deuxième session de safari. Et franchement, c’est choux blanc pendant près de 4h une fois que nous avons passé quelques buffles, un chacal et quelques hippotragues, mais avons au moins le temps d’apprécier un apéro au coucher de soleil sur une plateforme devant la troisième plaine visitée…

Mais, ne dit-on pas qu’il ne faut jamais baisser les bras !? Alors nous restons attentifs sur le chemin du retour qui se fait de nuit. Une autre vie se met en place dans la savane africaine une fois le soleil couché. Nous observons plusieurs sortes de chouettes ainsi que des rongeurs.

11 chouette

Et alors que nous faisons route vers le camp, Claire dit avoir entendu un bruit. Tout le monde se tait et nous écoutons ; à de nombreuse reprise nous entendons le beuglement d’un buffle. Il semble en train de mourir, son cri ressemble à celui d’un buffle en détresse. Le guide redémarre le moteur et cherche à localiser l’endroit. Nous tombons soudain sur un groupe de 5, puis 7 hyènes ayant abattus un jeune buffle. Le spectacle est presque choquant, les hyènes sont assez dégoutantes, se ruant sur cette viande fraiche alors même que le buffle est encore conscient. Elles se battent, se chamaillent, arrachent des tendons et percent la panse de la bête. Une odeur fétide nous parvient au point de faire vicier notre estomac. Si le spectacle est quand même très remuant et sauvage, vivre un tel événement à moins de 5m de distance est juste hallucinant !

Mardi, recommence une journée safari et nous allons à nouveau être chanceux. La journée commence bien avec un groupe de babouins et une girafe passant devant la terrasse du petit déjeuné. Ensuite, nous retrouvons les mêmes lions que nous avions vus la veille, et cette fois-ci c’est à environ trois ou quatre mètres du véhicule que le lion passe en nous regardant parfois, très effrayante expérience ! Puis nous tombons sur un groupe de girafes au nombre de sept, dont un mâle dont les tâches sont foncées comme rarement observé. Et au même endroit, nous voyons les lions qui semblent avoir attrapé un Gnou dans la nuit et sont en train de le manger, mais à distance et peu observable.

Lors du Safari de l’après-midi, nous nous rendons assez loin du camp. Les enfants ayant rencontré d’autres enfants, ils proposent de remplir un véhicule à eux seuls et que nous, les parents, nous remplissions l’autre. Nous arrivons sur le point d’eau pour observer les éléphants bien avant les loulous. Nous avons le privilège de nous trouver très proche du point d’eau, donc des pachydermes également. Ce moment se trouve être très impressionnant. Dans le groupe se trouve de nombreux jeunes, excités et toujours prêts à tester leur force. Ils se chamaillent, se brémissent dessus, puis finalement l’un d’eux sort de l’eau pour nous affronter. Il va rester à côté de nous, faisant mine de nous charger à de nombreuses reprises, et cela durant deux à trois minutes. Je vous promets, le cœur bat fort et chacun de nos mouvements sont calculés pour ne pas effrayé le jeune qui n’attend qu’une provocation pour passer à l’action. Mais le spectacle est somptueux avec tantôt des jeunes qui se baignent, tantôt d’autres qui se jettent du sable à contre-jour… juste magnifique. Mais nous aurons encore le temps d’avoir le cœur qui bat ici avec ces pachydermes. Nous ne savons pour quelle raison, le guide en compagnie des enfants décide de sortir tout le monde du véhicule safari et prépare la table pour l’apéro du soir, vraiment !? Après ce que nous venons de vivre, les parents des autres enfants, Claire, ma belle-maman et moi sommes abasourdis par tant de culot et de prise de risque. Mais pas question de crier pour les faire entrer à nouveau, ni de faire de grands gestes, cela aurait juste pour effet d’énerver les éléphants et de mettre les enfants encore plus en danger. Pendant de longues minutes nous avons le rythme cardiaque élevé, mais j’arrive finalement à me faire comprendre des miens qui transmettent le message aux autres et tout le monde remonte dans le véhicule sans dommage. Notre guide tire une sale tête et semble autant furieux que nous, alors que le guide des enfants nous dira plus tard qu’il lui semblait que la distance était suffisante et qu’ils faisaient cela souvent !

Bon, viens quand même le temps de faire l’apéro, et avec ces émotions, une bière permet de redescendre la pression J… Après quoi nous repartons en direction du camp, quand soudain, alors arrêter vers un autre point d’eau, nous entendons un lion rugir à de nombreuses reprises. Le guide des enfants nous appelle par radio pour nous dire qu’ils sont déjà avec la meute et nous indique l’endroit. Nous rejoignons les enfants totalement excités et heureux, ils viennent de voir passer 7 jeunes lions, les 3 lionnes, et ils ont entendu le rugissement juste à côté d’eux. Trop génial pour eux ! Et nous, et bien nous profitons de ce spectacle maintenant que nous sommes là, avec en effet 7 jeunes, 3 femelles et le mâle qui se montre à la surprise du guide qui ne l’avait plus vu depuis 3 mois, grandiose !

Pfiou, quelle semaine de malade nous sommes en train de vivre. Lions en pagaille, des guépards, des hyènes qui chassent, des éléphants en veux-tu en voilà, des hippos qui nous réveillent la nuit ! Il nous manquait encore un léopard au moment de quitter la Lodge mardi matin, et malheureusement nous ne verrons rien sur la route devant nous mener jusqu’à la piste d’aviation, du moins jusqu’à environ 500m de là, au moment où le guide nous dit : « c’est quoi la sur la route !? » ; un léopard nous fait le cadeau d’au revoir en se montrant brièvement, avant de partir en courant dans les herbes hautes, puis à Jimmy de le retrouver juste à la lisière de la forêt, nous observant et me donnant l’opportunité de saisir ce moment en photo, wouawwww !

Voilà donc cette semaine de huit jours en compagnie de belle-maman terminée, un succès total en termes d’accueil, de confort et d’animaux observés. Nous lui disons au revoir à l’aéroport de Victoria Falls avant de retrouver notre Rhino deux heures plus tard à Kasane, d’y passer la nuit, puis de nous rendre en Namibie pour longer le Caprivi Strip.